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Critique de Bigmammy


Comme tous les ouvrages d'Alain Duhamel, et comme ses chroniques, c'est un régal.
De style d'abord : A.D. écrit avec élégance et simplicité et il maîtrise l'art du conteur. Un trésor d'informations aussi. Mais direz-vous, nous savons tout sur Chirac, Giscard, Mitterrand… Eh bien non, l'auteur a toujours quelque chose de neuf pour vous.

Première surprise : A.D., qui a débuté au Monde à 20 ans, a rencontré des personnages aujourd'hui historiques, comme Raymond Aron (étincelant, mais tenu à distance par les politiques qu'il dérange), Pierre Mendès France (lumineux dans ses analyses, mais comme paralysé devant l'action), ou André Malraux, prophétique au quotidien. Ces portraits rares ont une saveur particulière.

Deuxième surprise, A.D., ce centriste emblématique, libéral en économie, avait de solides amitiés à gauche, notamment François Mitterrand, avec lequel il a préparé un livre d'entretiens, « Ma part de vérité », et aussi Lionel Jospin, Pierre Mauroy, Robert Badinter. A vrai dire, il paraît plus proche de ces hommes d'Etat, européens comme lui, que de beaucoup de dirigeants de la droite, restés souverainistes. le vrai clivage, pour A.D., est bien dans la conviction européenne.

Dans ses portraits, A.D., tel notre Roi Jean le Bon, frappe aussi bien à gauche qu'à droite : il dit la vérité sur les politiques colériques ou « éruptifs » (comme la France elle-même), ceux ou celles qu'anime la mauvaise foi, le passéisme, ou le narcissisme. Il n'a pas avalé le referendum raté de 2005 sur l'Europe, et en veut à tous ceux qu'il tient pour responsables. Mais ce Protestant juste ne manque jamais de nuancer ses critiques en soulignant les talents de ses personnages.

Et quand il aime, c'est toujours le sérieux, le travail, la retenue, la hauteur des vues, toutes qualités qui donneraient des Présidents remarquables, si l'incapacité des partis à choisir les bons candidats et celle des électeurs français à distinguer le vrai talent du faux n'en faisaient pas un handicap pour atteindre la magistrature suprême.

Pour ce qui est de l'élection en cours, A.D. ne se console pas de l'auto-élimination de DSK, le plus adapté selon lui à la crise économique et sociale ; il explique comment le Président sortant a réussi, par l'excès de ses travers, à faire oublier l'énorme travail accompli ; enfin, il tente de nous rassurer en racontant comment François Hollande s'est, pense- t'il, hissé au niveau requis.
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