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Jean-Paul Brighelli (Éditeur scientifique)
EAN : 9782210754249
233 pages
Magnard (12/07/2001)
3.64/5   83 notes
Résumé :
« Monsieur, J'ai vu hier les efforts que vous faisiez pour me reconnaître, et vous avez dû voir ceux que je faisais pour ne pas être reconnu. Vous comprendrez qu'au milieu de toutes les humiliations auxquelles nous sommes en butte, une des plus grandes est de nous retrouver, dégradés comme nous le sommes, avec un homme qu'on a connu dans le monde."
Qui est Gabriel Lambert, le forçat brièvement entrevu à Toulon ? A-t-il réellement fait partie de la bonne soci... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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Comment écrire cette histoire de Gabriel Lambert? Voilà ce que s'est posée le père des mousquetaires pour écrire ce roman, qui est aussi complexe que son personnage, il nous est finalement rendu en trois différents temps comme des morceaux de puzzle. En effet, le livre est introduit par une narration tenue par 'Dumas' où émergent toutes les interrogations possibles sur le personnage de Gabriel Lambert ou appelé à un moment le le vicomte de Faverne, ensuite on tombe dans un journal intime où toute l'ossature sur l'identité de Gabriel Lambert nous livrée tenu par un docteur, enfin c'est une lettre de Rossignol, un forçat qui conclut le livre en livrant le dernier sort de Gabriel Lambert...

On se laisse emporter par un conduit psychologique très instable de ce personnage, on le voit d'abord intrépide au bagne, ensuite un enfant fragile dans sa contrée, un espiègle jeune apprenti, un impertinent faussaire, un brave imposteur et enfin un froussard face à la justice, à la mort, un déséquilibré choisissant de noyer sa honte dans le suicide! Un bon petit modèle Dumas!
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Envie de lire Alexandre Dumas en format court? Gabriel Lambert est le candidat parfait et vous garantit de passer deux heures très agréables.
L'attrait de cette édifiante histoire d'ascension et de chute d'un jeune faussaire trop ambitieux tient en bonne partie à la construction du livre, en récits à la première personne imbriqués les uns dans les autres, le premier étant porté par l'auteur lui-même, car cette construction amène un rythme, un suspens et une pluralité de points de vue d'une redoutable efficacité.
Et Dumas de nous embarquer dans le tourbillon parisien où notre jeune paysan, trop doué mais pas assez malin, se brûlera les ailes. Rêver au-dessus de sa caste, ça ne pardonne pas.
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Ce roman d'Alexandre Dumas est assez peu connu, et me rappelle un peu le Comte de Montecristo, car le lecteur y retrouve le bagne et aussi des personnages qui ont une double identité, mais les protagonistes ne sont pas comparables et si l'on a de la sympathie pour Edmond Dantes on ressent du mépris pour Gabriel Lambert alias Henry de Faverne.
Le bagnard de l'Opéra est l'histoire d'un faussaire, assez couard, qui s'enrichit en fabriquant de la fausse monnaie et change de nom et de position sociale pour tirer un trait définitif sur sa vie passée, sur sa famille, sur ses engagements. Sa vie est racontée par Alexandre Dumas, qui se met en scène car il le reconnaît au milieu d'autres bagnards à Toulon après l'avoir rencontré en qualité de dandy à Paris... le docteur Fabien, tient aussi un journal racontant la vie de ce présumé vicomte Faverne, après l'avoir soigné pour une blessure reçue en duel... Et, une jeune fiancée délaissée en Normandie ajoute sa pierre à l'édifice pour brosser le portrait du paysan qu'elle a connu dans sa jeunesse. le dénouement de cette histoire est enfin rapporté par un bagnard qui a été le compagnon de chaine du forçat Gabriel/Henry.
L'histoire est sombre, voire dramatique, mais elle est très bien écrite. C'est un plaisir de découvrir cette oeuvre méconnue d'Alexandre Dumas.
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Un titre construit en antithèse, le bagne de Toulon, ses forçats appareillés à la chaîne, au bonnet rouge, aux travaux forcés, l'infamie et la lie humaine ; de l'autre côté, l'opéra de Paris, lieu du grand monde, fréquenté par les jeunes gens fashionables et les jeunes filles à marier, lieu de la galanterie et des duels, le grand monde donc. Cette antithèse renvoie donc à la double vie du personnage, Gabriel Lambert le Bagnard, Henri de Faverne le riche dandy promis à un beau mariage. Entre les deux, un drame que Dumas va nous conter, par l'intermédiaire de plusieurs narrateurs. Mais il y a une troisième identité, celui du premier Gabriel, le jeune fils de paysan, provincial, intelligent et ambitieux, voulant s'élever et faire carrière à Paris. Mais contrairement à Julien Sorel, il n'est pas travailleur, n'est pas prêt à faire des efforts. le premier Narrateur, Dumas lui-même, le constate en le voyant au bagne : pour lui, cet homme est devenu criminel par paresse, trop indolent pour avoir tué. C'est donc un gentil garçon, apprécié dans son village, qui va se perdre.
Les différents récits vont nous permettre de percer les mystères de ce personnage : celui du Narrateur / Auteur qui nous présente le Bagnard. Mais c'est Dumas, il n'arrive pas directement au but, il commence par parler de lui, de ses projets d'écriture, et de sa contemplation de la mer. Or, à Toulon, pour se promener en mer, le gouverneur met à sa disposition une barque menée par des forçats. L'imagination de l'écrivain travaille face à ces têtes pittoresques. On est loin de Hugo ici, pas de jugement moral, pas de grande considération sur le Bien et le Mal, sur la pitié et la rédemption. Ces forçats, comme Rossignol, savent pourquoi ils sont là, acceptent leur sort, ne se soucient que des aspects matériels de leur vie ; Rossignol fait sourire par son langage et son écriture.
Dumas n'est pas Hugo, il ne livre pas un roman à thèse contre la peine de mort, ce n'est pas le Dernier Jour d'un condamné. On ne ressent donc pas de pitié pour le personnage de Gabriel, au contraire, il repousse le lecteur plutôt par sa lâcheté, sa peur de la mort, sa veulerie, et surtout par sa relation avec Marie. Elevés ensemble, il la séduit, lui promet le mariage, lui fait un enfant, pour refuser ensuite de la voir et d'assumer ses conséquences. Il la chasse même pour qu'elle ne compromette pas ses espoirs d'élévation sociale. C'est donc Marie que l'on plaint, que plaint Dumas aussi certainement qu'il ne présente pas comme une pécheresse mais comme une victime, puisque la commuanuté villageoise aussi, le curé notamment, la reconnaît comme une victime. Néanmoins, on comprend bien que Dumas est contre la peine de mort, et, pour son personnage, le bagne apparaît comme une punition pire que la guillotine, car plus longue.
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Gabriel Lambert est un roman très court pour Dumas, quand on pense aux énormes Joseph Balsamo ou Vicomte de Bragelonne, par exemple, mais il n'a pas pour autant à rougir devant ses grands frères. Qui plus est, il n'a pas ce côté imposant qui pourrait faire peur à un lecteur: c'est peut-être un de ceux qu'on pourrait conseiller aux personnes n'ayant jamais lu Dumas père?
On y retrouve Dumas narrateur, un modèle de roman courant chez lui et pour lequel j'ai toujours eu un faible,le lecteur passe du bagne aux cercles parisiens les plus chics, de duels en récits d'amours paysannes, le tout guidé par la plume d'un Dumas moins prompt aux détours que d'habitude. C'est agréable, ça se lit vit, presque trop, j'aurai aimé une partie relatant plus avant la période manquante de la vie du protagoniste, entre le récit de son enfance et le récit de sa chute, et si cela n'est pas violemment marquant comme d'autres oeuvres de Dumas, c'est tout à fait plaisant.

Un excellent petit roman.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
— Mon cher M. Fabien, continua le roi, sachez bien une chose, c’est qu’il ne tombe pas une tête en France que je n’aie acquis par moi-même la certitude que le condamné était bien véritablement coupable.
« Chaque nuit qui précède une exécution est pour moi une nuit de profondes études et de réflexions solennelles.
« J’examine le dossier depuis sa première jusqu’à sa dernière ligne, je suis l’acte d’accusation dans tous ses détails.
« Je pèse les dépositions à charge et à décharge, loin de toute impression étrangère, seul avec la nuit et la solitude, je m’établis en juge des juges. Si ma conviction est la leur, que voulez-vous ? le crime et la loi sont là en face l’un de l’autre, il faut laisser faire la loi ; si je doute, alors je me souviens du droit que Dieu m’a donné, et, sans faire grâce, je conserve au moins la vie. Si mes prédécesseurs eussent fait comme moi, docteur, peut-être eussent-ils eu, au moment où Dieu les a condamnés à leur tour, quelques remords de moins sur la conscience, et quelques regrets de plus sur leur tombeau.
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Une voiture marchait devant la nôtre, et, comme elle prit la porte Maillot, nous ne doutâmes plus que ce fût celle de notre adversaire ; nous ordonnâmes donc à notre cocher de la suivre. Elle se dirigea vers l'allée de la Muette, au tiers de laquelle elle s'arrêta ; la nôtre la joignit, et s'arrêta à son tour ; nous descendîmes.
Ces messieurs avaient déjà mis pied à terre.
Je jetai alors un coup d'oeil sur Olivier.
Un changement complet s'était opéré en lui ; le mouvement nerveux qui l'agitait la veille avait complètement disparu, il était calme et froid ; un sourire de suprême dédain arquait sa bouche, et un léger pli entre les deux sourcils était la seule contraction qu'on pût remarquer sur son visage ; pas un mot ne sortait de sa bouche.
Son adversaire présentait un aspect tout opposé ; il parlait haut, riait avec éclat, gesticulait avec force ; mais, avec tout cela, son visage grimaçant était pâle et contracté ; de temps en temps un spasme nerveux lui serrait la poitrine et le forçait de bâiller.
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J'étais vers le mois de mai de 1835 à Toulon.
J'y habitais une petite bastide qu'un de mes amis avait mise à ma disposition.
Cette bastide était située à cinquante pas du fort Lamalgue, juste en face de la fameuse redoute qui vit, en 1793, surgir la fortune ailée de ce jeune officier d'artillerie qui fut d'abord le général Bonaparte, puis l'empereur Napoléon.
Je m'étais retiré là dans l'intention louable de travailler.
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— S’il a fait fortune, répondis-je timidement, il faut nous en féliciter ; au moins il sera heureux, lui.
— Fait fortune ! s’écria le père Thomas ; et par quel moyen veux-tu qu’il ait fait fortune ? est-ce qu’il y a des moyens honorables de faire fortune en un an et demi ? Est-ce qu’un homme qui a fait fortune honorablement ne reconnaît pas les gens de son pays, cache son existence à son père, oublie les promesses qu’il a faites à sa fiancée ?
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Nous traversâmes une petite cour ; nous entrâmes sous un corridor sombre ; nous descendîmes quelques marches.
Nous trouvâmes un second corridor dans lequel veillaient des geôliers qui, de minute en minute, allaient attacher leur visage à des ouvertures grillées.
Ces cellules étaient celles des condamnés à mort, dont on surveille ainsi les derniers moments, de peur que le suicide ne les enlève à l'échafaud.
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Vidéo de Alexandre Dumas
CHAPITRES : 0:00 - Titre
R : 0:06 - RÉFLEXION - Jean Cocteau 0:14 - REMARIAGE - Armand Salacrou 0:28 - REMORDS - Pierre Reverdy 0:39 - REPOS - André Prévost 0:50 - RÉVOLUTION - Maurice Chapelan 1:06 - RICHESSE - Félicité de Lamennais 1:18 - RIDICULE - Jules Noriac 1:32 - RIRE - Jean de la Bruyère
S : 1:42 - S'AIMER - Henri Duvernois 1:52 - SAGESSE - Frédéric II 2:04 - SAVOIR-VIVRE - Saint-Évremond 2:15 - SCEPTICISME - Louis-Désiré Véron 2:24 - SE COMPRENDRE - Romain Coolus 2:34 - SE TAIRE - Comte de Voisenon 2:45 - SE TUER - Théophile Gautier 2:56 - SINGE - Jean-Baptiste Say 3:08 - SOLITUDE - Maurice Toesca 3:18 - SUICIDE - Alexandre Dumas fils
T : 3:29 - TEMPS - Jean Martet 3:41 - TÊTE - Yves Constantin 3:54 - TOMBE - Xavier Forneret 4:04 - TRAVAIL - Jules Renard 4:19 - TROMPERIE - Sainte-Beuve
V : 4:30 - VALEUR - Marivaux 4:40 - VÉRITÉ - Louise d'Épinay 4:51 - VERTU DES FEMMES - Ninon de Lenclos 4:59 - VIE - Louis Aragon 5:10 - VIE ET MORT - Rastignac 5:22 - VIEILLE FEMME - Charles de Talleyrand-Périgord
5:35 - Générique
RÉFÉRENCE BIBLIOGRAPHIQUE : Jean Delacour, Tout l'esprit français, Paris, Albin Michel, 1974.
IMAGES D'ILLUSTRATION : Jean Cocteau : https://filmforum.org/film/jean-cocteaus-orphic-trilogy-testament-of-orpheus Armand Salacrou : https://lotincorp.biz/creation-affiches-publicitaires-etats-des-lieux-ville-douala-1/ Pierre Reverdy : https://lamediathequepatrimoine.files.wordpress.com/2022/09/p5-pr-jeune.jpg Maurice Chapelan : https://www.cambridgescholars.com/news/item/book-in-focus-the-poems-and-aphorisms-of-maurice-chapelan Félicité de Lamennais : https://en.muzeo.com/art-print/felicite-robert-de-lamennais-ecrivain/ary-scheffer Jules Noriac : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Noriac#/media/Fichier:Jules_Noriac_Nadar.jpg Jean de la Bruyère : https://www.ecured.cu/Jean_de_La_Bruyére#/media/File:Bruyere.jpg Henri Duvernois : https://www.delcampe.net/en_GB/collectables/programs/theatre-des-nouveautes-paris-la-guitare-et-le-jazz-de-henri-duvernois-et-robert-dieudonne-1928-1929-1034826850.html Frédéric II : https://www.calendarz.com/fr/on-this-day/november/18/frederick-ii-of-prussia Saint-Évremond : https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Saint-Évremond#/media/Fichier:Charles_de_Marquetel_de_Saint-Evremond_by_Jacques_Parmentier.jpg Louis-Désiré Véron : https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-Désiré_Véron#/media/Fichier:Louis_Véron_-_engraving_-_Mirecourt_1855-_Google_Books.jpg Romain Coolus : https://picclick.fr/Portrait-Romain-Coolus-René-Max-Weill-Scénariste-Cinéma-225296515824.html#&gid=1&pid=1 Comte de Voisenon : https://www.abebooks.fr/art-affiches/Claude-Henry-Fusée-Voisenon
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