Ingénue

Ingénue rend hommage à l'ingéniosité des femmes qui agissent plus avec leur tête qu'avec leur cœur . Assoiffées d'instruction, elles sont tenaces dans l'apprentissage, fermes dans les décisions, implacables dans leur raisonnement, farouches une fois qu'on les ait blessées, elles savent donner du fil à retorde aux scélérats, parce qu'avec eux la voie de la réflexion est exclue, si bien qu'ils n'hésitent pas, si moyen il y a, de recourir aux projets machiavéliques pour parvenir à leur fin. A côté de ces personnages féminins, Dumas fait ressurgir la mémoire de Marat, un des pionners de la révolution française, il nous retrace les péripéties de sa vie amoureuse. Pendant une bonne partie du livre, Marat se confie à Danton. Il lui fait le récit de l'origine de sa laideur, de son apparence aussi hideuse qu'il suscite de l'effroi partout où il passe, à partir de son orageuse accointance avec la comtesse Cécile Obinska pendant qu'il il était son précepteur en Pologne. Il est subjugué par son esprit a la fois sagace, acerbe, hardi et égocentrique. Il en tombe éperdument amoureux mais ses sentiments se déboulent contre le véritable mur qu'est le cœur de Cécile. Même quand il en vient à simuler un suicide, la harpie le regarde avec dédain du haut de ses grands airs... elle est simplement inaccessible... Marat ne lâche le morceau jusqu'à mijoter un projet fallacieux...
En même temps en découvre Ingénue la fille de l'écrivain, Retif de la Bretonne, une fille, grandit dans les syllogismes, veille à préserver son honneur plutôt que de devenir favorite d'un prince mais comme Auger, un malicieux gredin de valet est dans les parages, il s'enquiert de l'affaire et en fait sienne...
On le sait bien, avec papa Dumas, la lecture se fait d'un trait, l'aventure est passionnante, les rebondissements en effet ne manquent pas. Dommage que ce beau livre soit méconnu du grand public!