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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous avons tous plus ou moins des souvenirs de bibliothèque verte (je parle surtout pour les gens qui ont passé trente ans et pas encore soixante-dix). Vous savez, les livres aux couvertures kitsch et de mauvaise qualité (tout relatif d'ailleurs) que personne ne lisait jamais plus dans la bibliothèque de l'école car ils avaient tous un peu trop vécu, un peu trop passés de main en main jusqu'à épuisement de la reliure. Pour ma part, moi qui lisais fort peu en mes jeunes années, il n'y en a qu'un qui marque mon souvenir et, oui, vous avez deviné, il s'agissait de la Tulipe Noire.
Je me suis dis récemment qu'il fallait réactiver un peu mes vieilles images et relire, dans sa version non expurgée l'originelle Tulipe Noire.
Ah ! Dumas, Alexandre Dumas, le père s'entend, notre Pouchkine à nous, mais qui à la différence de ce dernier ne s'enorgueillissait pas d'avoir un ancêtre Maure, comme on disait alors. Il faut dire que d'authentiques abrutis, trop gras, trop épais, trop français de bas fondements, trop petits et veules dans l'âme se chargeaient de lui donner des complexes et de lui rappeler les encoignures exotiques de sa généalogie.
Pourtant Alexandre Dumas n'avait pas à rougir, car il offrait un exemple de ce que le mélange des peuples peut offrir de meilleur. Lui, le maître incontestable — incontesté d'ailleurs — du roman historique, avait très prononcé en lui ce souci des origines, cette propension à exhumer le passé pour le rendre vivant.
Cette fois-ci, il nous conduit en Hollande au XVIIème siècle, le siècle que l'on sait être là-bas, celui de la tulipomanie, sorte de frénésie spectaculaire autour d'un type floral du Proche-Orient récemment introduit dans le nord-ouest de l'Europe, la tulipe.
Certains économistes considèrent qu'il s'agit d'une des toutes premières bulles spéculatives de l'histoire. Vers le milieu du XVIIème s., les bulbes de tulipes pouvaient s'échanger à des prix de folie équivalant à des années de travail d'un homme de la classe moyenne.
Dumas surfe donc sur cet épisode et sur celui de la prise du pouvoir par Guillaume III d'Orange-Nassau sur les Provinces-Unies d'alors (plus tard le même Guillaume sera appelé à devenir également roi d'Angleterre, d'Écosse et d'Irlande), quitte à faire de petites entorses à l'histoire pour faire coïncider les deux événements, normalement pas exactement superposables puisque le haut de la bulle spéculative date de 1637 et la prise de pouvoir de 1672.
Le contexte étant posé, encore faut-il préciser que la ville de Harlem se propose de récompenser d'un prix de 100 000 florins (une forte somme, soyez en sûrs) celui qui serait capable de créer une nouvelle variété de tulipe entièrement noire, uniforme et sans tache. Vous vous doutez également que nombreux sont les horticulteurs, amateurs ou confirmés, qui se lancent alors dans les croisements en tout genre afin d'obtenir cette nouvelle fleur.
Cornélius van Baerle, jeune aristocrate érudit féru de botanique, semble le plus à même de faire éclore cette fleur, sachant qu'il n'hésite pas à consacrer une part notable de sa fortune personnelle à cette réalisation.
Néanmoins, son propre voisin, Isaac Boxtel, de condition plus humble et dans la tulipe depuis plus longtemps que son jeune concurrent, lui aussi dans la course à la tulipe noire, ne décolère pas des extensions qu'a fait construire Cornélius van Baerle et qui lui rognent des heures de soleil, si précieuses à la nature capricieuse des tulipes.
Si l'on ajoute à cela que Cornélius est le filleul d'un des plus farouches opposants à Guillaume d'Orange, que si l'on veut trouver des fautes à un homme, on lui en trouve, on comprend aisément que le malheureux Cornélius se retrouve rapidement et manu militari dans de beaux draps, au fond d'un cachot avec pour seule perspective sa tête sur un billot.
Mais Dumas serait-il vraiment Dumas s'il n'était une jeune et jolie frisonne, amoureuse de Cornélius jusqu'au bulbe ?
Cette histoire est vraiment plaisante, se lit en un clin d'oeil et nous donne à jouir de la délicieuse ironie de l'auteur ici ou là. On peut également lui reprocher certaines facilités dans le scénario et probablement aussi que Rosa est un peu trop gentille, un peu trop bonne, un peu trop fidèle, un peu trop tout, tout de suite et sous tous points de vue, pour qu'on adhère totalement, mais franchement, je ne lui en veut pas à notre Alexandre Dumas national.
Il signe là non pas un chef-d'oeuvre, mais un bon livre, divertissant et agréable, comme il sait si bien les faire, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Roman historique situé en Hollande en 1673, à l'issue des négociations entre Johan de Witt et Louis XIV par l'intermédiaire du ministre Louvois. Cornélius van Baerle, filleul de de Witt, cultive des tulipes, fleur nationale en Hollande. Il relève le défi lancé par le président de la société horticole pour créer le premier "la tulipe noire". Malheureusement, à Dordrecht, Cornélius a un voisin jaloux qui cultive la tulipe moins bien que lui. Pour le faire tomber, Boxtel signale au stathoudérat Guillaume d'Orange que son voisin détient des secrets d'Etat. Cornélius, qui est sûr d'avoir réussi à générer l'oignon de la fameuse tulipe noire, se retrouve en prison ! Il a juste eu le temps de sauver trois caïeux de sa tulipe...
.
Alexandre Dumas père nous prend à la gorge dès les premières pages. En effet, nous assistons ici à "l'essor" du fameux Guillaume III, dont j'aimerais lire la biographie, et qui osera s'opposer au roi Soleil. La montée du parti de Guillaume s'appuie sur le massacre des frères de Witt par la foule : ils sont considérés comme des traîtres, ayant plus ou moins vendu le brillant commerce hollandais à la France à la suite d'une victoire française en 1672. Après la chute sanglante des frères de Witt, décrite avec minutie et horreur dans ce livre, les Hollandais vont, sous le commandement de Guillaume, résister longtemps aux troupes nombreuses de Louis XIV qui dira : "Le Prince d'Orange fût mon ennemi mortel".
.
Mais dans le récit, on passe rapidement à ce qui nous intéresse : Cornélius ( avec ses trois précieux caïeux cachés ) emprisonné, Gryphus, le geôlier sadique, ... et Rosa, la fille du geôlier...

"Dans les prisons de Nantes
Dans les prisons de Nantes
Y'avait un prisonnier
Y'avait un prisonnier

Personne ne viens le voir
Personne ne vient le voir
Que la fille du geôlier
Que la fille du geôlier..."
.
Bon, je divague, mais c'est ça, sauf qu'on est dans la prison de Loewenstein.
Après, il y a des situations cocasses superbes. Par exemple :
Cornélius, grand savant, fait des "boulettes" et s'exprime tellement mal, ... au point que je me demande si ce n'est pas un autiste Asperger non détecté, et pour cause ( ! ) ; Rosa est en "concurrence amoureuse" avec la tulipe ; Dumas crée des quiproquos qui me font éclater de rire ; et enfin, ce livre devient une sorte de thriller, de course à la vie, à la mort, pour savoir qui va remporter le prix de la Tulipe Noire des mains du président de la société horticole : )
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En 1672, Guillaume d'Orange prend le pouvoir en Hollande, profitant du massacre par le peuple des frères Jean et Corneille de Witt, deux républicains accusés de trafic avec la France.
Pendant ce temps, le filleul d'un des ancien républicain, Cornélius van Baerle, féru de fleurs, songe faire éclore une tulipe noire, afin de recevoir la récompense de cent mille florins décerné par la société horticole de Haarlem.
Mais son projet est noirci par son voisin jaloux, Boxtel, qui le dénonce injustement pour complicité avec son oncle. Or, Corneluis avait juste reçu des lettres de son parrain mais ne les avait jamais ouvertes.
Accusé de trahison, il enveloppe vite ses bulbes de tulipe noire dans une lettre l'innocentant, sans l'avoir lue et se retrouve en prison, condamné à mort. Mais au dernier moment, Guillaume d'Orange transforme sa peine de mort en prison à perpétuité.
Ensuite on suit l'évolution de la relation de Cornélius et de la fille du geôlier, Rosa ainsi que celle de la tulipe noire.
Mais une fois à maturité, Boxtel la vole pour toucher la récompense.
Il faudra alors à Rosa, toute son énergie pour prouvé au roi à qui doit réellement recevoir la récompense.

C'est un livre au caractère historique bien marqué et qui se passe en Hollande, soit dans un état ennemi de la France.
Comme dans la plus part des oeuvres de Dumas, les complots sont très présents, les personnages sages gagnent toujours dans le courage, les tours en prisons font souvent un lien très important entre l'ancienne et la future vie du héro.
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La tulipe noire (1850) est un roman d'Alexandre Dumas avec la collaboration d'Auguste Maquet. En 1672, les hollandais renversent la république des frères Jean et Corneille de Witt et donnent le pouvoir à Guillaume d'Orange. Indifférent à ces événements politiques, Cornélius van Baerle, filleul de Corneille de Witt, ne songe qu'à créer une tulipe noire, pour laquelle la Société Horticole de Haarlem a promis une récompense de cent mille florins. Une romance plaisante qui change des romans de capes et d'épées.
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C'est une fiction historique qui se déroule aux Pays-Bas en 1672 inspirée de l'époque de la fièvre spéculative autour du commerce de la tulipe. C'est l'histoire de Cornelius et Rosa qui, entravés par des circonstances très malheureuses, unissent leurs forces pour voir le rêve devenir réalité en faisant pousser l'insaisissable tulipe noire.
Avec un style d'écriture immersif et puissant et un grand souci du détail, Alexandre Dumas a fait un excellent travail pour capturer l'air du temps de la Tulipomania. J'ai adoré chaque instant de la lecture.
Je le recommande vivement !
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Un roman plein de bons sentiments qui se lit vite, plutôt écrit pour un jeune public bien que le style, la langue et quelques descriptions en rendent aujourd'hui l'accès plus difficile. Est-ce que ça plairait encore aujourd'hui? Amours contrariées, prison, un vrai gentil, un vrai méchant... Un peu manichéen, mais ça reste du Dumas!
J'ai bien aimé le recul de l'auteur et sa complicité avec le lecteur.
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J'ai une tendresse particulière pour La tulipe noire, sans doute une réminiscence de ma première lecture dans une édition Rouge et or... Je l'ai relu plusieurs fois depuis cette découverte de l'enfance et toujours avec plaisir.

Je suis une inconditionnelle de Dumas, c'est acquis, mais tous ses romans ne se valent pas. À côté des chefs-d'oeuvre comme Les trois mousquetaires ou le comte de Monte-Cristo, il y en a d'autres qui sont beaucoup moins réussis. Comme les acteurs qui se compromettent dans de mauvais films pour payer leurs impôts ou les pensions alimentaires de leur demi-douzaine d'ex-femmes, Dumas devait parfois avoir besoin de liquidités.
Cela dit, La tulipe noire n'est pas pour moi à ranger dans les écrits alimentaires de Dumas. Ce n'est peut-être pas un de ses chefs-d'oeuvre non plus mais c'est un roman très sympathique.

Cette histoire d'amour entre un prisonnier et la fille du geôlier ne se passe pas dans les prisons De Nantes mais dans celles des Pays-Bas à une époque où la tulipe est reine et Guillaume d'Orange presque roi. C'est une histoire légère mais qui commence sur des événements très sombres et choquants : l'exécution par la populace des frères de Witt, derniers dirigeants de la république néerlandaise. le héros de cette histoire, neveu de l'un des frères, se trouve, bien malgré lui et à cause de la jalousie d'un voisin, accusé et condamné pour haute trahison au moment où il allait réussir un exploit encore jamais atteint : créer une tulipe entièrement noire !

Comme je l'ai dit, c'est une histoire sympathique. Si elle n'est pas de celles qui marquent une vie, c'est une lecture agréable et divertissante, portée par la verve d'un Dumas en grande forme sur le plan stylistique.
Il est disponible sur le site de Littérature audio enregistré par un lecteur dont la voix riche et profonde convient particulièrement bien aux oeuvres de Dumas (et de Féval, aussi).

Challenge XIXe siècle 2023
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Je n'avais pas lu de roman d'Alexandre Dumas depuis un bon moment et sa plume me rappelle que c'est bien dommage !


La Tulipe noire est un roman assez court et qui se dévore. Un peu interloqué au début de ma lecture, je me suis laissé prendre au jeu car l'auteur est toujours excellent lorsqu'il s'agit de dérouler une histoire - si convenue soit-elle - et nous narrer les aventures de ses personnages.


Je me suis marré plusieurs fois devant des traits d'esprits du Dumas narrateur ou de ses personnages. Et puis au milieu de cette histoire en surgit une autre : d'amour cette fois. Et avec la double lecture propice au thème floral, je vous laisse imaginer le pied que c'est ! C'en est presque pornographique sous couvert de chastes émois.


Voilà pour ma critique. Pour faire simple : un très bon petit roman de littérature classique qui se lit vite et avec plaisir. A conseiller dès l'adolescence, même si l'adulte un peu plus vicelard appréciera plus encore les jeux de langues initiés par l'auteur.
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Comme à chaque fois j'ai pris un grand plaisir à écouter cette histoire racontée par Mathurin Voltz. C'est tres agréable de se faire raconter Dumas à voix haute.
Que dire sur l'histoire? Tout a déjà été dit si ce n'est que Dumas sait faire de ses romans des histoires passionnantes et qu'on ne décroche pas avant la fin! A lire donc... ou a écouter en livre audio!
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La réputation de Dumas n'est plus à faire. C'est pourquoi, cherchant un bon divertissement, je n'ai pas hésité à me plonger dans ce roman que je possède depuis de nombreuses années mais que je n'avais toujours pas lu. Dans ce livre, on retrouve le talent de feuilletoniste de Dumas. Les chapitres sont courts, et à chaque fin de chapitre, un rebondissement qui ne donne qu'une envie : poursuivre la lecture. On rit, on s'émeut, on se prend d'affection pour Cornélius, on déteste d'autres personnages, et on tourne les pages pour connaître le fin mot de l'histoire. J'ai particulièrement aimé le ton parfois ironique du narrateur, et ses descriptions savoureuses. le narrateur intervient en effet pour donner des précisions, son avis, le tout avec humour. Pas de fioritures avec Dumas, c'est simple et efficace. Et c'est ce dont j'avais besoin lorsque j'ai ouvert ce roman.

Avec ce roman, vous saurez comment faire éclore une tulipe, et même une tulipe noire. Vous voyagerez à travers les Provinces-Unies. Et vous suivrez les aventures d'un héros qui n'avait rien demandé, qui voulait rester chez lui, et qui se retrouve embarqué bien malgré lui dans un complot politique. Vous plongerez dans un contexte historique que Dumas a arrangé à sa manière, mélangeant Histoire et fiction comme il sait si bien le faire. Si tout cela vous tente, alors n'hésitez pas, vous passerez de bonnes heures de lecture.
Lien : http://vaguedelivres.blogspo..
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