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Critique de Bobby_The_Rasta_Lama


Ma centième critique, c'est un peu comme un anniversaire - et je suis contente que cela tombe sur un livre bien...un livre intemporel !
Pourtant, j'en ai mis du temps pour me décider à le lire ! Autant que d'années passées par Edmond Dantès derrière les barreaux de Château d'If ! Je crois que j'avais peur d'en espérer beaucoup trop... mais, finalement, quelle histoire !

Paru originellement sous forme d'un feuilleton très populaire, suivi et attendu avec impatience par ses lecteurs, la critique de l'époque a pourtant condamné "Monte-Cristo" en tant que "vulgaire produit industriel sans valeur littéraire". C'est vrai qu'en maints égards Dumas me fait penser à son contemporain Eugène Sue, pour son "romantisme noir" comme tiré des histoires "d'almanach" du dix-neuvième siècle. le Comte de Monte-Cristo a du ressembler, pour un lecteur de l'époque, à ce que sont les super-héros Marvel pour nos enfants.
Même s'il ne faut pas oublier la part qu'Auguste Maquet a joué dans la rédaction et l'organisation du roman, l'idée globale de l'histoire ainsi que l'idée de personnage du comte viennent de Dumas. Et Dumas dit qu'il "pourrait collaborer même avec le diable, pourvu qu'il lui fournisse une bonne idée !"

Et l'idée de cette aventure est sacrément bonne !

Le début du livre est cependant assez manichéen - les "gentils" sont trop gentils et les "méchants" vraiment méchants. Je me disais sans arrêt - "mais réveille toi, Edmond, qu'est ce que tu peux être bête !"
Et quand Edmond se réveille enfin, c'est en prison...et c'est l'abbé Faria qui lui ouvre les yeux ! Abbé Faria, pour moi, c'est un personnage clé du roman. Le "savant fou", l'homme "universel de la renaissance"; un mélange entre Leonard de Vinci, Sherlock Holmes et Crésus. Grâce à lui, Dantès quitte sa prison en véritable héro byronien - savant, conscient des vérités amères sur la race humaine, infiniment libre et (ou parce que) infiniment riche. Et il retourne dans la civilisation en tant que l'ange de la vengeance, mais aussi l'ange de la miséricorde.

Trois noms, trois obsessions - Danglars, Villefort, Morcerf !!!

La vengeance pourrait être simple, mais elle est machiavélique - la destruction physique n'est pas assez, car la destruction morale est bien pire ! Et les dilemmes sont nombreux, car bien de personnes honnêtes risquent d'être entraînées par le courant.....
L'autre thème omniprésent du livre - et on y ressent une critique sans ménagement de la haute société de l'époque - est le pouvoir absolu de l'argent. Il suffit d'être riche, de se donner un titre imaginaire de duc, comte ou prince, et même si tout le monde sait pertinemment que c'est faux, vous restez populaire, intitulé et considéré comme tel. Dantès le sait, et cela l'arrange bien ! Et les têtes tombent, l'une après l'autre...la divine providence à l'oeuvre qui punit l'injuste et qui récompense le bon.

Mane, tekel, phares...il y a que le sort de la pauvre Mercedes qui va un peu à l'encontre de l'histoire. Est-ce un sort mérité ? Mais la croix derrière le passé est définitive...c'est la fin et le bateau s'en va.

Bon vent, Edmond Dantès !

NB - je peux enfin regarder le film...je ne l'ai jamais vu. Exprès !
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