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Les compagnons de Jéhu tome 0 sur 3

Claude Schopp (Éditeur scientifique)
EAN : 9782752901392
660 pages
Phébus (16/02/2006)
4/5   97 notes
Résumé :
C'est de son fils que Dumas affirme tenir l'idée de deux des protagonistes de ce roman : - Oui, je vais te donner deux personnages... un gentleman anglais et un capitaine français. [...]


Mon capitaine français est un personnage mystérieux, qui veut se faire tuer à toute force et qui ne peut pas en venir à bout ; de sorte que, chaque fois qu'il veut se faire tuer, comme il accomplit une action d'éclat, il monte d'un grade.
- Mais pourq... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
« Les Compagnons de Jéhu » sont liés pour moi à deux souvenirs d'enfance, en relation directe avec le feuilleton qui en est issu. En 1966, Michel Drach signait une somptueuse réalisation, avec dans les rôles principaux Claude Giraud, Josée Steiner, Yves Lefebvre et Michael Munzer. Dans la foulée, les éditions Rouge et Or (ce nom devrait parler aux moins jeunes d'entre vous) éditaient dans leur collection Télé-Souveraine « Les Compagnons de Jéhu » illustrés par les photos du feuilleton. (Pour ceux que ça intéresse, cette collection proposait aussi « Les Corsaires », « Les Globe-trotters », « L'île au trésor », « Lagardère », « le Chevalier Tempête », « Les Habits Noirs », « Gorri le Diable », etc.). le texte intégral, je ne l'obtins qu'un ou deux ans plus tard dans la collection Marabout Géant, que les dumasophiles convaincus ne peuvent ignorer.
La Révolution française a inspiré à plusieurs reprises Alexandre Dumas : le Chevalier de Maison-Rouge (1845-1846), Ange Pitou (1851), La Comtesse de Charny (1852-1855), Les Compagnons de Jéhu (1856), La San Felice (1863-1865), Les Blancs et les Bleus (1867-1868), le Chevalier de Sainte-Hermine (1869), Création et rédemption (diptyque formé de le Docteur Mystérieux et de la Fille du marquis) (1869-1870). Autant de livres qui nous font participer quasiment « in vivo » à ce moment crucial de notre Histoire de France.
L'action des « Compagnons de Jéhu » se passe en 1799 et fait coïncider plusieurs intrigues : l'intrigue politique : nous assistons en direct à la fin du Directoire, au coup d'état du 18 Brumaire, aux débuts du Consulat, jusqu'à la bataille de Marengo ; une seconde intrigue politique met aux prises le gouvernement avec les Compagnons de Jéhu, société secrète royaliste, qui organise la résistance à la Révolution et maintient des liens avec d'autres organisations comme les Chouans ; une intrigue privée : le chef des Compagnons de Jéhu, Morgan (dont le vrai nom est Charles de Sainte-Hermine) est l'amant d'Amélie de Montrevel, soeur de Roland de Montrevel, ordonnance du général Bonaparte. Roland, jeune homme exalté, cherche une occasion de mourir glorieusement, et fait de la capture des Compagnons de Jéhu une affaire personnelle. Enfin sir John Tanlay, un Anglais ami de Roland, sympathique et généreux, est à la fois témoin et acteur des opérations…
Si vous êtes amateur d'Histoire, vous suivrez avec intérêt l'ascension de Bonaparte, la chute (ou le quasi sabordage) du Directoire et l'avènement du Consulat, vous entrerez dans l'intimité de grands personnages comme Barras, Sieyès ou Cadoudal, vous apprendrez nombre d'anecdotes sur les moments dramatiques de la Révolution... Si vous êtes du genre sentimental, vous tremblerez en voyant nos amoureux à deux doigts d'être surpris par Roland, vous soupirerez de voir leur amour de plus en plus compromis, et vous pleureriez si, par cas, ça devait mal finir… Si vous aimez le mystère, les sociétés secrètes, les cagoules, les mots de passe, les vieilles églises soi-disant hantées, vous frémirez quand Sir John tombera dans les mains des Compagnons de Jéhu… Enfin si vous aimez les chevauchées, les duels, les batailles, les scènes de chasse, les actions héroïques vous serez comblés.
Remarquez bien que si vous aimez tout ce que je viens de dire, c'est que vous aimez Alexandre Dumas. Et que si vous aimez Alexandre Dumas, je n'ai pas besoin de vous faire l'article : son seul nom est synonyme de qualité, d'intérêt et de passion. Vous êtes déjà au courant !
Le feuilleton est disponible sur le site de l'Ina. le DVD peut se trouver chez Kobafilms
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Dumas n'est jamais aussi bon quand il donne SA vision de l'histoire de France, certes on retrouve tous les thèmes cher à Dumas, des Hommes d'honneur, que ce soit Roland de Montrevel, aide de camp de Bonaparte pas encore Napoléon 1er, ou Charles de Saint-Hermine, chef des compagnons de Jehu sous le nom de Morgan, un amour impossible, de l'action des duels et surtout le mélange réussit entre fiction et Histoire, on voit ici la prise de pouvoir de Bonaparte devenant premier consul et aussi que le corse ne se contentera pas de cette positions.

"Les Compagnons de Jehu" est la suite des "Blancs et les Bleus" et précède "Le Chevalier de Saint-Hermine" son roman inachevé retrouvé, les éditions phébus après le "Chevalier de Sainte-Hermine" ont ressorti les deux autres volets de la trilogie en les complétant pour être plus proches du textes voulu par Dumas, je n'ai qu'un conseil à vous donner lisez les compagnons de Jehu et pour savoir la suite précipitez-vous sur le Chevalier de Sainte-Hermine, vous ne le regretterez pas.
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Le 9 octobre 1799, deux voyageurs s'arrêtent à l'Hôtel du Palais-Royal d'Avignon et demandent à se sustenter à la table d'hôtes, où déjà sont installés une douzaine de convives. Les discussions vont bon train, la ville papale étant principalement royaliste. Mais ce sont les récentes attaques de diligences qui alimentent les conversations.

En effet, une bande nommée Les Compagnons de Jéhu s'en prend aux diligences transportant des fonds destinés au gouvernement, s'emparant de l'argent récolté. Cet argent, indûment acquis, est destiné aux rebelles de Vendée afin de leur permettre de continuer leur travail de sape et de rétablir les Bourbons sur le trône de France, en l'occurrence le roi Louis, dix-huitième du nom.

S'introduit un homme masqué, répondant au nom de Morgan, qui remet à l'un des convives un sac d'argent qui se trouvait en compagnie de l'argent destinée au gouvernement. Car, il l'affirme, les Compagnons de Jéhu ne sont point des voleurs de grands chemins et ne dérobent jamais le pécule des particuliers. Puis il repart comme il est arrivé sans être inquiété.

Les deux inconnus ne sont guère diserts. L'un répond au nom de Roland, l'autre est un général d'après son ami. L'on apprendra plus tard qu'il s'agit de Bonaparte qui vient de débarquer à Toulon, ayant quitté précipitamment l'Egypte. Nous retrouverons plus tard Bonaparte, mais ce sont bien Roland de Montrevel et le fameux Morgan, qui n'est autre que le baron Charles de Sainte-Hermine, qui s'imposent comme personnages principaux de ce roman.

Le général et Roland se quittent, l'un pour monter à Paris, l'autre pour se rendre dans sa famille près de Bourg (devenue Bourg-en-Bresse). Mais auparavant, Roland doit s'acquitter d'une dette d'honneur envers l'un des convives et pour cela, il demande à un Anglais, qui était présent lors de la tension qui montait autour de la table, sir John Tanlay de lui servir de témoin. Roland sort vainqueur de son duel et peut partir dans l'Ain en compagnie du Britannique, un compagnon qu'il apprécie et les deux hommes deviendront amis.

Roland et sir John Tanlay sont accueillis à bras ouverts par Madame de Montrevel, le jeune Edouard, treize ans, et Amélie, la soeur de Roland, une fort belle jeune fille d'une vingtaine d'années. Les Compagnons de Jéhu sévissent dans la région et Roland, qui a découvert leur refuge dans un vieux couvent, est épargné. Il n'est va pas de même de Sir John, qui s'étant rendu de nuit sur les lieux où Roland a surpris une réunion des Compagnons, déguisés et masqués, est grièvement blessé. Mais ce qu'ils ignorent, c'est que Morgan et Amélie se retrouvent en cachette, étant amoureux l'un de l'autre.

Puis Roland, ayant retrouvé Bonaparte à Paris, est envoyé par celui-ci en mission afin de parlementer avec Georges Cadoudal, le chef des insurgés bretons. Les fameux Chouans, ou chats-huants, ainsi surnommés car leur cri de ralliement est le cri de la chouette.

Entre Morgan et Amélie, ce sont des amours contrariées, car ils appartiennent à des clans différents. Quant à Sir John, remis de ses blessures, il tombe amoureux de la jeune fille.



Situé entre le 9 octobre 1799 et le 14 juin 1800, ce roman fourmille de nombreuses péripéties hautes en couleurs, dont les moindres ne sont pas le coup d'état du 18 brumaire fomenté par Bonaparte, instaurant le Consulat, et la bataille de Marengo, décrite en long, en large, et en travers.

Un roman dense, qui n'oublie pas les coups d'éclats, une très grande partie se déroulant en Bresse ou encore dans le Morbihan, fief de Cadoudal. Avec des personnages qui se combattent mais en même temps, quoiqu'ils appartiennent à des régimes politiques différents, s'estiment. Les amours de Morgan et d'Amélie s'inscrivent dans la longue liste des amants qui s'aiment malgré les divisions dressées entre eux. Un peu à la façon de Roméo et Juliette. Une histoire dans l'histoire.

C'est la reconstitution de toute une époque avec en toile de fond l'ombre du général Dumas, le père de l'auteur, et du général Brune, deux proches de Bonaparte mais pas de Napoléon. Roland de Montrevel est un jeune homme atteint de mélancolie qui désire mourir, quel que soit le moyen, duels, combats contre des adversaires, mais sans aller jusqu'au suicide. Or lorsqu'il combat les Chouans, en Bresse puis en Bretagne où il est envoyé par Bonaparte, sa vie est mystérieusement préservée, se demandant pour quelle raison.

Le personnage de Bonaparte, pour une fois de la part de Dumas, n'est pas considéré comme un chef d'état plongeant la France dans les guerres. Il bénéficie d'une certaine mansuétude, contrairement à certains romans, comme Conscience l'Innocent dans lequel il est surnommé l'Ogre Corse ou encore le Petit tondu.

Si Dumas se perd parfois en digressions, il se justifie, tout comme il explique dans sa note au lecteur, narrant les différents événements dont Avignon, ville royale et papale, fut le théâtre, qu'il ne peut rédiger un roman sans se rendre personnellement sur place afin de s'imprégner de l'atmosphère des lieux et du décor qui les nimbent.
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Les "digressions" caractéristiques de la plupart des romans du XIXème (se souvenir que les auteurs étaient souvent payés à la ligne!) sont vite oubliées car le lecteur est rapidement emporté par le souffle épique et héroïque de genre. Les personnages (hommes et femmes écartelés entre leurs convictions et leurs destins) sont attachants. Un plaisir dont il ne faut pas se priver: le lecture d'un texte qui nous emmène dans ses filets, pour le plaisir simple d'une lecture.
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Tandis que sort en librairie "Carnet d'adresses de quelques personnages fictifs de la littérature" de Didier Blonde, je me suis penchée sur le roman de Dumas "Les compagnons de Jéhu""
Dans cet ouvrage, les descriptions autour de Bourg-en-Bresse sont légions. Habitante de l'Ain, je me devais de lire ce roman de furie où les guerres de Vendée font rage, où Bonaparte s'empare du consulat pour imposer ses lois et ses conquêtes et où deux personnages Roland et Morgan ont des opinions politiques divergentes.
C'est donc dans le décor naturel des grottes de Ceyzériat, à proximité de la cascade de la Vallière que Dumas installe les nobles royalistes , obligés de partir de la Chartreuse de Seillon traqués par les gendarmes et l'aide de camp de Bonaparte, Roland. Dans ce cadre de verdure véridique que Dumas a visité en 1857 avec l'aide de l'inspecteur des Eaux et Forêts, Philibert le Duc, l'imagination de l'auteur s'emporte même pour inventer un tunnel qui relie la grotte des voleurs à la fameuse église de Brou. Mais "Qu'importe que l'on viole L Histoire pourvu qu'on lui fasse de beaux enfants". C'est ce qui intéressait l'auteur qui n'épargne aucun détail des décors aux batailles sans compter le déroulement du 18 Brumaire qui a "consacré" Bonaparte.
J'avoue que je me suis peu attachée aux personnages mais comme l'a dit Alain Decaux, lire Dumas apprend beaucoup ( de ce fait il en est devenu historien).
Tout autant que "Les trois Mousquetaires" j'ai cavalé sur ces routes dangereuses de l'Ain mais cette fois-ci j'ai laissé ma voiture au garage .
De l'ivresse sans vitesse.

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
– Jéhu ! répondit l’homme d’Église du même ton vinaigré, était un roi d’Israël, sacré par Élisée, sous la condition de punir les crimes de la maison d’Achab et de Jézabel, et de mettre à mort tous les prêtres de Baal.
– Monsieur l’abbé, répliqua en riant le jeune homme, je vous remercie de l’explication : je ne doute point qu’elle ne soit exacte et surtout très savante ; seulement, je vous avoue qu’elle ne m’apprend pas grand’chose.
– Comment, citoyen, dit l’habitué de la table d’hôte, vous ne comprenez pas que Jéhu, c’est Sa Majesté Louis XVIII, sacré sous la condition de punir les crimes de la Révolution et de mettre à mort les prêtres de Baal, c’est-à-dire tous ceux qui ont pris une part quelconque à cet abominable état de choses que, depuis sept ans, on appelle la République ?
– Oui-da ! fit le jeune homme ; si fait, je comprends. Mais, parmi ceux que les compagnons de Jéhu sont chargés de combattre, comptez-vous les braves soldats qui ont repoussé l’étranger des frontières de France, et les illustres généraux qui ont commandé les armées du Tyrol, de Sambre-et-Meuse et d’Italie ?
– Mais sans doute, ceux-là les premiers et avant tout.
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Après la lutte révolutionnaire qui s’était accomplie du 14 juillet 1789 au 9 thermidor 1794 ; après les journées des 5 et 6 octobre, du 21 juin, du 10 août, des 2 et 3 septembre, du 21 mai, du 29 thermidor, et du 1er prairial ; après avoir vu tomber la tête du roi et de ses juges, de la reine et de son accusateur, des Girondins et des Cordeliers, des modérés et des Jacobins, la France avait éprouvé la plus effroyable et la plus nauséabonde de toutes les lassitudes, la lassitude du sang !
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Au XIIIe siècle, l'or est un progrès.
Jusque là on ne connaissait que la terre.
L'or, c'était la terre monnayée, la terre mobile, échangeable, transportable, divisible, subtilisée, spiritualisée, pour ainsi dire.
Tant que la terre n'avait pas eu sa représentation dans l'or, l'homme, comme le dieu Terme, cette borne des champs, avait eu les pieds pris dans la terre. Autrefois, la terre emportait l'homme : aujourd'hui, c'est l'homme qui emporte la terre.
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J’ai entendu dire un jour à mon père, qui est colonel, répliqua-t-il, que celui qui recevait un soufflet et qui ne se battait pas était un lâche. La première fois que je verrai mon père, je lui demanderai si celui qui donne le soufflet et qui fait des excuses pour ne pas se battre n’est pas plus lâche que celui qui l’a reçu.
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La jeunesse, c'est le printemps avec ses fraîches aurores et ses beaux soirs.
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