Paru en 1838,
Pauline est le premier roman gothique d'
Alexandre Dumas. Avec cette oeuvre, l'auteur à succès du Comte de Monte Cristo, de
la Reine Margot ou encore des Trois Mousquetaires, a livré un récit particulier, bien loin de ceux qu'on lui connaît.
Par ses personnages torturés et intrigants, ses lieux bien souvent lugubres et ses événements macabres, ce roman a tout du gothique anglais.
Alexandre Dumas se met lui-même en scène et devient le dépositaire de l'histoire de son ami de fiction, Alfred de
Nerval. le roman est construit comme un poupée russe où un récit est enchâssé dans un autre, provoquant ainsi des changements de narrateurs.
Alexandre Dumas, le premier narrateur, rencontre son ami Alfred de
Nerval qui lui conte l'histoire de
Pauline de Meulien qui est décédée un an auparavant et que les deux hommes ont connu bien que Dumas n'en ait qu'un vague souvenir.
S'en suit le second récit. Alfred raconte à
Alexandre Dumas ses retrouvailles avec
Pauline. C'est lors d'une halte impromptue dans une abbaye normande en ruine, et alors qu'il voulait se rendre en Angleterre, que des circonstances étranges et sinistres l'ont mis sur la route de la jeune femme devenue par mariage comtesse de Beuzeval. Empoisonnée et détenue dans un cachot par son propre mari Horace, un homme violent et assassin, Alfred parvient à s'enfuir avec la femme qu'il a toujours aimé.
La dernière partie de l'oeuvre est alors racontée par
Pauline elle-même qui détaille la manière dont elle a découvert les agissements criminels de son mari et de deux de ses amis et la vengeance de ces derniers à son encontre. Si elle parvient à prendre la fuite avec Alfred, le poison inoculé aura néanmoins ses funestes effets.
Avec ce roman, c'est le premier roman gothique que je lis. Il est impossible pour moi de mener une quelconque comparaison ou de juger sur la forme. Quant au fond, j'ai trouvé cela dépaysant, à la fois lugubre et sombre, tout en étant romanesque et romantique. le changement de narrateur n'est pas un frein à la lecture et ne donne pas un ensemble brouillon. Les qualités littéraires indéniables de l'auteur y sont pour beaucoup car l'ensemble est très maîtrisé. Mais globalement je n'ai pas été emballée dans le sens où le récit ne comporte pas réellement de mystères : tout est dit quasiment dès le début et ce ne sont finalement que les péripéties et les détails apportés par les narrateurs qui amènent du piment.