Agréable voyage dans le temps et dans l'espace au côté d'un jeune peintre qui deviendra l'un des premiers Orientalistes et l'un des rares à avoir vraiment vu cet Orient encore plein de mystères.
Avec ce récit,
Alexandre Dumas (père) c'est soumis à bon compte à la mode de l'époque, sans bouger de Paris. En effet, il s'est approprié les carnets de voyage de son ami
Adrien Dauzats. En 1830, celui-ci accompagne Isidore
Justin Taylor, dit la baron Taylor, pour un voyage de six mois en Egypte puis en Syrie et en Palestine. Avec son collègue Mayer, il est chargé d'effectuer les dessins qui illustreront l'ouvrage de son commanditaire : « La Syrie, l'Egypte, la Palestine et la Judée, considérées sous leur aspect historique archéologique, descriptif et pittoresque ».
Tout au long du voyage, Dauzats consigne dans ses carnets tout ce qu'il voit et fait. le ton du récit qu'en a tiré Dumas est enjoué et non dénué d'une certaine autodérision. Vis-à-vis des autochtones, le narrateur se place en observateur plutôt bienveillant, ce qui en fait un personnage sympathique.
Par contre, dans les rappels historiques, vraisemblablement rajoutés par Dumas, le ton n'est plus le même, il s'agit surtout de glorifier les exploits des Français dans ces contrées lors de la campagne de
Bonaparte ou des croisades. le passage sur la croisade de Louis IX est exagérément long. Il semble n'être là que pour rallonger la sauce et justifier que le récit se termine lorsque que nos voyageurs arrivent en vue de la Terre Sainte. le lecteur désireux, comme moi, de continuer le voyage sera déçu, la suite prévue n'a jamais vu le jour.
Ayant reçu ce livre dans le cadre d'une masse critique, je n'ai pas été déçue, sa lecture est très plaisante. Je regrette cependant qu'aucun des dessins de Dauzats n'ait été incorporé au récit. Même le tableau reproduit sur la couverture n'est pas de lui, c'est dommage!