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EAN : 9782211230018
278 pages
L'Ecole des loisirs (12/10/2016)
4/5   10 notes
Résumé :
D'où viennent les mots dont nous nous servons tous les jours pour penser, pour parler, pour lire et pour écrire ? Comment sont-ils nés ? Pourquoi portent-ils un nom plutôt qu'un autre pour désigner leur réalité ? Voulez-vous savoir pourquoi la Tour s' appelle Eiffel, les tranches crues Carpaccio et le refus de l'injustice Boycott ? Ce livre vous fait plonger dans l'histoire des hommes qui ont donné leurs noms à ces choses. Êtes-vous fatigués d'entendre répétés sans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Au coeur de cet ouvrage, palpite le mot. Son sens, sa chair, son emploi, son étymologie, il se révèle à nous, lecteur, sous un jour nouveau. Son origine, son histoire, son évolution. Sophie Chérer nous entraîne dans une belle et fascinante promenade au pays des mots. À chaque instant, nous les utilisons, les mots. Pas toujours à bon escient, avec indélicatesse parfois. On les arrange, on les malmène, on les accommode. D'une façon malhabile, on les manipulent. Quelquefois, nous ne les comprenons même pas. On les mésestime. Pourtant, sans eux, pas d'écrit, pas de lecture, pas de parole, pas de lien social, pas de partage, pas d'échange.
Lorsque l'auteure livre les secrets de famille des mots aux collégiens qu'elle rencontre, ils sont captivés, étonnés et émerveillés. À votre tour, découvrez les racines et le cheminement des mots courants et des expressions tels que nature, bio, croître, boycott, cartésien, complexe d'Oedipe, carapaccio, curieux, religion, symbole, spéculateur, énergie, performance, loi de la jungle, abracadabra, tour, médias, hiérarchie, bulldozer, robot, ordinateur, virtuel... savourez les interludes sur la théorie de l'évolution, la taille humaine, les figures de rhétorique, la langue des bois, les injures...

Ce n'est pas un dictionnaire, pas vraiment un essai, ni une liste de mots, Sophie Chérer nous raconte les mots, elle ne se contente pas de les expliquer, elle va au-delà, en glissant ici et là son petit grain de sel critique et argumenté sur la société d'hier et d'aujourd'hui. Elle pose des questions, lance des pistes de réflexions. Son enthousiasme nous transporte ! Et n'oublions pas les illustrations de Philippe Dumas qui parsèment les pages, en accord parfait avec le texte. Un livre passionnant.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Où passe la frontière entre la littérature pour la jeunesse et la littérature pour les « grands », dite générale ? Ni les éditeurs ni les auteurs et encore moins les prescripteurs ne sont d'accord sur son tracé. Sans doute est-elle mouvante et chaque nouveau livre la redessine à sa façon. On invente parfois de nouvelles classifications pour la déplacer : les anglo-saxons ont ainsi créé la catégorie « young adult » pour essayer de surmonter leur puritanisme qui, joint à leur protectionnisme culturel, leur interdit de traduire en anglais bon nombre de romans français d'aujourd'hui. « Jeune adulte », c'est sans doute plus valorisant pour le lecteur que « vieil ado » ! En 2004, un colloque s'était tenu à Cerisy sur cette question des limites. Il s'intitulait : « Littérature de jeunesse, incertaines frontières ». Une chose reste sûre : les livres pour la jeunesse se reconnaissent partout au fait qu'ils peuvent être lus par tout le monde et donc partagés entre toutes les générations.

C'est une autre certitude littéraire que nous fait partager l'école des loisirs en publiant ces jours-ci le nouveau livre de Sophie Chérer, intitulé Renommer. Au commencement de toute forme de littérature sont les mots, mais si l'on ne veut pas se payer de mots, justement, il faut sans doute se demander comment les mots eux-mêmes ont commencé, remonter à leurs premiers balbutiements, lorsqu'ils n'étaient encore que des racines qui se promenaient, indécises, entre les langues, hésitant à se fixer dans l'une ou l'autre. Juste avant Babel. C'est à quoi s'emploie notre auteure, accompagnée par les illustrations décalées et joliment ironiques de Philippe Dumas.

Sophie Chérer introduit sa promenade dans le trésor des mots en évoquant une rencontre avec des élèves de 6ème. Interrogée par l'un d'eux sur ce qu'elle était en train d'écrire, elle s'est mise à leur parler d'étymologie et de la fabrique des mots. C'est sans doute l'écoute passionnée qu'elle a suscitée qui l'a convaincue qu'elle était en train d'écrire un livre pour la jeunesse, aussi nécessaire qu'une quelconque fiction et qui fera aussi, n'en doutons pas, le régal des professeurs de français.

Sophie Chérer fait bien plus que nous promener dans une sorte de dictionnaire personnel. Qu'elle évoque l'économie, la nature ou la société, ses convictions sociales, sa foi même, surgissent au détour des mots qu'elle tourne et retourne comme un jardinier bêche la terre : crise, pollution, laïcité, religion, pour ne donner que quelques exemples, retrouvent les couleurs d'une révolte nécessaire face à toutes les langues de bois qui ont laissé pâlir leur sens. A retrouver ainsi la saveur de mots, les pays d'où ils viennent, peut-être allons nous mieux les accueillir et entendre ce qu'ils ont à nous dire, non seulement du passé, mais aussi de notre avenir.

Pour écouter cette chronique et un extrait du livre lu :
Lien : http://littejeune.blogspot.c..
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Sophie Chérer est connue pour de nombreuses biographies, que ce soit pour la collection « Mon écrivain préféré » à L'école des loisirs, ou ses romans à caractère biographique comme L'huile d'olive ne meurt jamais ou Ma Dolto. Ici, elle se lance dans la biographie de la langue française – le mot « étymologie» serait trop réducteur pour définir son travail. En effet, pour des mots « importés » ou pour ceux qui se sont formés et transformés en même temps que la langue française, elle retrace leur parcours, leur évolution, les situe dans leur époque et leur société. Ainsi, exemple en l'honneur de son éditeur : école, du grec « skolê », renvoie au loisir, au temps libre et, par extension, à la manière de l'occuper. On passe donc du « temps », à l'occupation puis au lieu où celle-ci-ci s'exerce … « L'école des loisirs » est donc un pléonasme chargé d'histoire et de sens. Et ces « biographies lexicales » de S. Chérer sont illustrées avec humour et pertinence par Philippe Dumas. Un livre passionnant où l'on picore de quoi sourire et réfléchir.
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Renommer signifie “nommer deux fois, nommer encore”, et aussi, depuis la Renaissance, “célébrer, admirer”. Sophie Chérer célèbre les mots dans ce livre divisé en sept parties, regroupant chacune des mots autour d'un thème général (Nature, Sentiments, Langage, Société, Technique…), et agrémenté, entre les différentes parties, d'Interludes, centrés sur un thème plus précis, comme Par le menu (les mots de la table et de la gastronomie) et Bestiaire (les noms d'animaux).
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Un livre passionnant sur l'histoire étymologique de mots choisis par Sophie Chérer.
J'y ai appris beaucoup grâce à une présentation fluide, imagée et non dénuée de second degré. On y trouve également un discours engagé de l'auteure dont on sent une grande implication, non seulement dans la recherche sur les mots et leur(s) sens mais aussi sur ce qui fait société.
Un livre à garder à portée de main pour y piocher connaissances et réflexions sur la langue afin de "l'apprivoiser vraiment au point de pouvoir jouer avec elle, sans peur et sans reproche, comme avec un ami (...)".
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
« École : du grec skole, arrêt, relâche, trêve, repos, loisir, temps libre.
Les citoyens d'Athènes et des autres cités de la Grèce antique étaient des hommes libres – par opposition aux femmes et aux esclaves – , et instruits. Ils aimaient penser, parler, réfléchir à ce que devait être une vie bonne. Aussi, consacraient-ils leurs innombrables moments de liberté à l'étude, à la culture, aux discussions philosophiques et politiques. Le mot skole, qui signifiait « loisir » ou « à loisir », est devenu par la suite synonyme de la façon dont les hommes occupaient ce loisir : entretien savant, réflexion studieuse, travail d'observation minutieuse. Puis, par extension encore, il a fini par désigner le lieux où l'on pratique cette étude.(...) Vous pensiez que l'école des loisirs, le nom de l'éditeur de ce livre était un oxymore ? Eh bien non, c'est un pléonasme. »
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« L’homme vit une bestiole raser la surface de l’eau en volant, selon une trajectoire si rectiligne qu’on eût pu croire qu’elle la mesurait avec un niveau, tel un ouvrier du bâtiment. Il la nomma, ébaubi, libellule (du latin libella, petit niveau).
Enhardi par ces idées lumineuses, l’homme se prit pour un chef de chantier et il cria très fort pour appeler une autre bête qui ressemblait à un phoque, mais elle mit du temps à obéir. C’est parce qu’elle avait de toutes petites oreilles […]. Alors l’homme la nomma otarie (du diminutif du grec os, oreille, otarion, petite oreille). […] Un pingouin se dandinait en agitant ses bras atrophiés, comme estropiés suite à un accident du travail, et l’homme le nomma d’après le verbe latin qui signifie manquer, mancare, le manchot. »
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« Il va être question, dans les pages qui suivent, de mots courants, de formules archi-rebattues dont le sens premier n'est pourtant ni célèbre ni célèbré, et rarement admiré, même quand il est admirable. C'est dire s'ils ont besoin d'être, non seulement nommés, comme le suggère Guillaume Apollinaire en épigraphe, mais nommés avec attention, avec curiosité, avec respect pour leur histoire. Alors, renommer, ce pourrait être rendre aux mots non seulement leur sens premier, enfoui et oublié, mais encore, pourquoi pas ? Leur honneur perdu. »
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Imaginons que les enseignes de la grande distribution de l'industrie agroalimentaire cessent d'être à demi cyniques et le deviennent franchement, se rebaptisent par exemple Tanathoshop, Mortigel, Trépas Marché ... continuerions-nous longtemps d'aller y faire nos courses ?
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Son métier, on l'exerce, des muscles, de l'intelligence, de toutes ses forces, de tout son être.
On y trouve soi-même sa place, de l'intérieur, à son rythme, parce qu'on a répondu a une vocation. Tout au long de sa vie, on parfait un talent. On s'entraine à maitriser, un geste, une façon de faire, de réfléchir.

On s'élève, dans son art, et non une quelconque hiérarchie.

Et, quel que soit le cœur à l'ouvrage, la part de mystère demeure.

On est plié dans un emploi.

Dans un métier, on se déploie.
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Videos de Sophie Chérer (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sophie Chérer
Alex, 13 ans, a lu Tuer van Gogh de Sophie Chérer, aux éditions L'école des loisirs. Qu'en a-t-il pensé ? A-t-il dévoré ou détesté ce roman ? Il vous dit tout en 1 minute 30 ! ------------------------------------------ Abonnez-vous à notre chaîne Youtube : https://tinyurl.com/ya2scuvg
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