Tous les textes peuvent se lire comme si nous étions leurs contemporains
J'ai oublié de parler des catalogues de jouets. C'étaient des vrais volumes , édités par les grands magasins. Leur lecture était enivrante...
Un bon catalogue de jouets se laissait lire une vingtaine de fois .
Quelques années après "La Source", en ouvrant au hasard les œuvres de Rimbaud, je suis tombé sur "Les Déserts de l’amour". Je me suis dit, alors émerveillé, que c’était ce texte-là que j’aurais dû lire au moment de mes premières mouvements. Rappelez-vous :
"Cette fois, c’est la Femme que j’ai vue dans la Ville et à qui j’ai parlé et qui me parla."
Quel merveilleux commencement !
"On vint me dire qu’elle était chez moi : et je la vis dans mon lit, toute à moi, sans lumière !"
On aura remarqué le rôle de la ponctuation dans cette aventure : les deux points, chez Rimbaud, sont les ouvriers du miracle.
e n'avais pas compris que lire servait à apprendre. Je croyais que lire servait à lire exclusivement. Je crois n'avoir pas changé.
Supposons que je lise un livre. J’ai décidé de le lire parce que X m’en a parlé. X trouve ce bouquin épatant. Ma lecture ne saurait être tout à fait pure puisque je ne sais pas trop ce que je cherche en lisant un livre recommandé par X. Qu’est-ce qui a pu lui plaire là-dedans ? A-t-il voulu me faire comprendre quelque chose ? Trouve-t-il que je ressemble à ce connard de héros ? Bref, c’est l’enfer.
Mais nous ne savons pas encore si nous pouvons vraiment aimer ou détester une personne fictive. Qu'y a-t-il de vrai dans ce jeu ?
La guerre [...] avait démodé les querelles, les insultes, les exclusions, la vie de palier [...].
A propos de Nicole, je cherchais une phrase de Custine. Je l'ai retrouvée.Il écrit à propos de Monsieur de Noailles : il est de ces gens à qui l'on sait gré du bien que nous fait leur visage .
Lire ne sert pas à apprendre. Lire sert à lire, tout simplement pour le plaisir
L'existence est comme la mode : elle passe.