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EAN : 9782070716463
264 pages
Gallimard & Unesco (31/05/1989)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Refoulés par les grandes invasions dans les montagnes du Caucase, les Ossètes sont les derniers descendants des Scythes qui, au temps d'Hérodote, peuplaient la Russie méridionale : c'est dire le grand intérêt qu'ils présentent pour l'ethnographe comme pour le linguiste et l'historien. Par chance, en prose et en vers, ils ont conservé jusqu'à nos jours et communiqué à leurs voisins Tcherkesses, Abkhaz, Tchétchènes, et même Tatars, un vaste ensemble de récits épiques ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre est un voyage dans l'espace et dans le temps. Dans l'espace, parce ces textes ont été recueillis au Caucase, chez un peuple que peu arrivent à situer, les Ossètes. Et dans le temps, car ces légendes remontent à des anciens temps, puisque ces Ossètes seraient les descendants des mythiques Scythes, connus aussi sous d'autres noms, dont celui d'Alains, ce qui peut rappeler à certains quelques souvenirs de cours sur les invasions barbares qui ont fini par avoir raison de l'empire romain d'occident. Recueillies par des savants russes depuis la fin du XIXe siècle, ces textes sont traduits et présentés par Georges Dumézil. Ces anciennes légendes lui fournissant d'intéressants éléments dans l'étude des mythes indo-européens.

Les Nartes dont les légendes nous sont déroulées, ne sont pas connus des seuls Ossètes, leurs voisins du Caucase, et même d'autres populations les citent à l'occasion. Qui sont-ils ? Des héros de légende, qui ont certaines caractéristiques surnaturelles (ils peuvent naître d'une pierre, avoir un corps d'acier…) mais en même temps ils sont mortels et vivent comme des paysans montagnards, dans des villages qui ressemblent à ceux des Ossètes. Ces villages se divisent en trois niveaux, habités par trois familles, dans lesquelles ont retrouve les fameuses trois fonctions mises en évidence par G. Dumézil : les éleveurs-agriculteurs, les détenteurs du savoir magico-religieux et enfin les guerriers. Ce sont ces derniers, les Æhsærtæggatæ, qui sont au centre des légendes. Nous suivons des cycles consacrés à certaines de ces figures, dans un ordre de succession de génération, car ils sont fils, frères, petits fils et neveux les uns des autres. Se succèdent ainsi Uærhæg et ses fils, Uryzmæg et sa soeur-épouse Satana, Soslan, Batradz, et le héros « négatif » Syrdon. Même s'ils sont des héros, ils vivent la vie de rudes villageois, entre élevage de bétail, chasse, razzias, famines, escarmouches avec les voisins, disputes en famille. Mais ils sont entourés d'être surnaturels : géants, génie, esprits, avec qui on peut éventuellement faire affaire ou avec qui on entre en guerre. Et évidemment nos valeureux héros cherchent à conquérir de belles et riches épouses, à l'occasion un peu sorcières sur les bords. Et dans certains cas ils sont obligés de descendre au pays des morts. Un héros n'a pas le temps de s'ennuyer.

Il s'agit d'un ensemble de textes relativement courts, plus proches de contes que d'épopée. Même si on retrouve un même héros dans plusieurs épisodes, il n'y a pas forcément continuité entre les épisodes. Il s'agit plus d'une succession d'aventures que d'une progression. Certains épisodes ont d'ailleurs des éléments en commun, les mêmes personnages surnaturels peuvent apparaître plusieurs fois. Ce que j'ai trouvé fascinant ce sont tous les aspects, détails, que l'on retrouve ailleurs, dans d'autres textes et autres langues. Ainsi les héros fabriqués de façon parfaite sauf un seul point faible qui sera un jour leur perte, ou le cyclope rendu aveugle à son oeil unique pour s'échapper nous ramènent vers la Grèce. La peau magique remplace avantageusement le tapis magique pour se transporter à l'endroit désiré, les flèches tirées par les frères pour définir leur destin nous ramènent vers les Mille et une nuit. Syrdon cette plaie qui ne fait que donner que des conseils qui mènent à la catastrophe rappelle furieusement Loki…Et on peut multiplier les comparaisons à l'infini. le fond indo-européen semble ici présent en concentré.

Et ces textes sont vraiment très plaisants à lire, des contes véritables, avec le merveilleux, la magie, l'héroïsme et une bonne dose d'humour. Une excellente découverte.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Les Nartes subirent un dur hiver : la neige s'accumulait, les bêtes n'avaient plus à manger. Pleins d'angoisse, ils se demandèrent comment les sauver, leurs chevaux surtout : un homme sans cheval, disaient-ils, n'est pas plus qu'un oiseau sans ailes.
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