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EAN : 9782825110133
204 pages
L'Age d'Homme (01/03/1990)
3.73/5   15 notes
Résumé :
Qui mieux qu'Henry Dunant peut saisir le lecteur et témoigner, dans ce livre, de la souffrance et de l'abandon de milliers de soldats blessés lors de la bataille de Solférino. De cette vision de désolation à l'appel vibrant, lancé par l'auteur, il n'y avait qu'un pas que Dunant a su franchir.
L'horreur dont il fut le témoin, ce 24 juin 1859 à Solférino, est à l'origine de la création du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui compt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le 24 juin 1859, à Solférino, les armées napoléoniennes et autrichiennes se tombent dessus par surprise. La bataille s'engage et les combats sont rudes, chaque armée défendant la moindre butte de terre avec rage.

Un homme est témoin du massacre : alors en voyage d'affaire, Henry Dunant se trouve à proximité de la ville lors des combats. Il témoigne dans ce livre de ce qu'il a vu. Les scènes sont rudes : les blessés écrasés par leur propre charge de cavalerie ou par le mouvement de l'artillerie, les blessés évanouis qui sont jetés dans les fosses communes avec les morts, le pillage de soldats pas encore tout à fait morts, les rares chirurgiens qui amputent à la chaîne sans jamais pouvoir se reposer, les agonisants qui sont délaissés par les infirmiers qui ne peuvent se consacrer qu'aux personnes qu'ils peuvent sauver, ... Dunant participe de son mieux aux soins (dés)organisés, particulièrement préoccupé par la différence de traitement des blessés des deux camps.

Ce qui aurait pu être un énième commentaire sur les horreurs de la guerre a pour une fois eu une suite importante. Quelques années plus tard, Henry Dunant fut à l'origine de la création de la Croix-Rouge et des conventions de Genève, signée depuis par une large majorité des pays du monde.
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Henry Dunant est le fondateur de la Croix Rouge. Témoin de la fameuse bataille de Solférino, en 1859, qui fit d'innombrables victimes, dont un grand nombre ne survécurent pas, en partie en raison de la lenteur et de l'inefficacité des secours, Henri Dunant utilise cette bataille comme plaidoyer pour l'organisation d'un comité international de secours aux soldats blessés. La Croix Rouge sera créée quelques années plus tard. Lecture très intéressante d'un point de vue historique.
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Découvert par hasard dans un grenier familial et emprunté le temps d'une lecture, le récit fait par Henri Dunant est proprement terrifiant : Solferino (24 juin 1859) compte sans doute plus de 30 000 morts à "son actif" .
La puce à l'oreille me fut mise par des miens voisins italiens, originaires de Cavriana, tout proche de Solferino, et amateurs des récits de cette bataille. Les livres qui en parlent font partie des objets familiaux conservés précieusement.
L'internationalisme traverse le récit : les adversaires recouvrent la quasi totalité du monde occidental (pour sa partie orientale) mais aussi impliquent l'Afrique au travers des Tirailleurs engagés aux côtés des Français.
Conflit gigantesque, qui ne constitue par ailleurs qu'un épisode de la construction de l'Europe moderne : l'Italie y gagnera sa création (en 1861).
Le ton froid d'Henri Dunant contraste avec l'horreur. de cette boue sortira la première Convention humanitaire. Puis la création de la Croix-Rouge.
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De galops en batailles, les hommes s'affrontent et les armées se perdent dans ces paysages de sang et de cris.

L'horreur dépasse l'âme humaine. La souffrance s'efface à l'incompréhension de l'humanité sans force, résignée par l'immensité de la tâche.

Au delà des clivages et stigmatisations d'un temps, les frontières s'unirent et ne formèrent plus qu'une chaîne.

Une chaîne d'une incroyable force, celle de l'unité et du partage.

La croix rouge naissait d'une volonté commune et sens commun qui fît front depuis, à tant de heurts et de pleurs.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Pendant les huit premiers jours après la bataille, les blessés dont les médecins disaient à mi-voix en passant devant leurs lits et en branlant la tête : « Il n'y a plus rien à faire ! » ne recevaient plus guère de soins, et mouraient délaissés et abandonnés. Et cela n'était-il pas tout naturel, vu le très petit nombre d'infirmiers, en regard de la quantité énorme des blessés ? N'était-il pas d'une logique aussi inévitable que désolante et cruelle de les laisser périr sans plus s'occuper d'eux, et sans leur consacrer un temps précieux qu'il était si nécessaire de réserver aux soldats encore susceptibles de guérison ? Ils étaient nombreux ceux que l'on condamnait ainsi par avance, et ils n'étaient pas sourds ces malheureux sur lesquels on prononçait cet arrêt inexorable : bientôt ils s'apercevaient de leur délaissement, c'était le cœur déchiré et ulcéré qu'ils rendaient le dernier soupir, sans que personne s'en émût ou y prit garde ; et la fin de tel d'entre eux était peut-être encore rendue plus triste et plus amère par le voisinage de quelques jeunes zouaves, légèrement blessés, dont les plaisanteries frivoles et déplacées, partant du lit à côté du sien, ne lui laissent ni trêve ni repos, et par la proximité d'un autre compagnon d'infortune qui vient d'expirer, ce qui le force à assister, lui moribond, aux funérailles si lestes, dévolues à ce camarade défunt, funérailles qui mettent d'avance sous ses yeux celles qu'il subira bientôt lui-même ; et heureux est-il s'il n'aperçoit pas certaines gens qui, le voyant à l'article de la mort, profitent de son état de faiblesse pour aller fureter dans son havre-sac et le dévaliser de ce qu'ils trouveront à leur convenance.
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En temps de guerre, chacun apportera son offrande ou sa pite pour répondre aux appels qui seraient faits par les comités ; les populations ne restent pas froides et indifférentes quand les enfants du pays se battent ; le sang qui est répandu dans les combats, n’est-il pas le même que celui qui circule dans les veines de toute la nation ! Ce n’est donc pas quelque obstacle de cette espèce qui risquerait d’arrêter la marche d’une telle entreprise. La difficulté n’est point là, mais la question demeure tout entière dans la préparation sérieuse à une œuvre de ce genre, et dans la création même de ces sociétés.
Si les terribles moyens de destruction dont les peuples dis-posent actuellement, paraissent devoir, à l’avenir, abréger la du-rée des guerres, il semble que les batailles n’en seront, en revanche, que plus meurtrières ; et dans ce siècle où l’imprévu joue un si grand rôle, des guerres ne peuvent-elles pas surgir, d’un côté ou d’un autre, de la manière la plus soudaine et la plus inattendue ? – N’y a-t-il pas, dans ces considérations seules, des raisons plus que suffisantes pour ne pas se laisser prendre au dépourvu ?
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On ne s'affecte plus devant les mille tableaux de cette formidable et auguste tragédie, on passe avec indifférence devant les cadavres les plus hideusement défigurés, on envisage presque froidement, quoique la plume se refuse absolument à les décrire, des scènes même plus horribles que celles retracées ici.
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