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L'Homme…

En quittant sa Martinique pour la proche Guyane, Jean-Baptiste se souviendra...

Il marchera sur les traces de son grand-père, l'Homme, à la recherche de ses racines familiales.

Il remontera le temps jusqu'au crépuscule de l'esclavagisme, nous parlera de son arrière-grand-mère, fille d'esclave et engrossée par le maître.

Dans ces Antilles où se déchirent encore les sentiments du Pour et du Contre, il nous conviera à la table familiale, nous mêlant à leurs festins de genres, nous fera humer le tabac et savourer sucre de canne et banane, nous enivrera de limonade et de rhum…

Il nous parlera de sa grand-mère, Mam Yolande, dont la gentillesse et la droiture n'auront d'égal que la rudesse et l'orgueil de l'Homme.

Il nous contera l'Évangile de cet Homme, l'histoire de son grand-père, dernier conducteur martiniquais de locomotive à cannes à sucre.

Sur un fond mi-blanc mi-noir où se peignent la société post-esclavagiste et les relations hommes – femmes, Jean-Baptiste arpentera finalement le chemin de la Rédemption, vers le salut de l'Âme…

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J'avoue avoir eu beaucoup de mal à m'imprégner de ce livre, ni roman ni poème, sans doute lié à un état d'esprit peu propice à cette lecture mais aussi à ce découpage des phrases en césures excessives qui, pour moi, enlèvent complètement toute dynamique et poésie à la lecture.

Poésie qui semble pourtant émaner des précédents avis, que je vous invite à lire pour vous faire une idée autre, mais que je ne suis pas parvenu à comprendre…

Ce livre comprend pourtant quelques belles citations et l'écriture de Miguel Duplan est de qualité mais, bien que le sujet de fond soit intéressant, j'ai suivi cette histoire familiale avec un détachement bien trop important pour l'apprécier pleinement.

Merci à Babelio et aux éditions La Trace__ pour l'envoi de ce roman, reçu dans le cadre d'une Masse critique.
Toutes mes excuses à Florence et Jean-Philippe, les éditeurs de cette jeune et belle maison d'éditions, dont j'apprécie grandement la ligne éditoriale.

Mais pour le coup, j'étais ailleurs :o(
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L'Evangile de l'homme c'est un "Romème", un joli mélange entre un roman et un poème...
L'auteur nous embarque avec lui, tout en finesse, sans se perdre, et nous perdre dans des phrases longues comme un jour sans fin...
Oui, l'histoire a son importance, mais ce n'est rien en comparé de son écriture fine et ciselée.
Merci de m'avoir fait découvrir Miguel Duplan
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Voilà une belle lecture de dimanche matin, sous un plaid douillet, alors que la tempête Ciara prend vie...
Chers lecteurs, accueillez comme la mère du narrateur, je cite, « cette palabre comme un baptême ».
Nous sommes à la Martinique, dans les années 50, marquée par la fin de l'esclavage et ses tourments. L'auteur consacre son écrit à son grand-père, l'Homme, conducteur de locomotive.
Ce texte qui est à la fois une ode, un poème, un roman se veut vérité. C'est la renaissance d'un homme mais qui laisse une superbe place aux femmes combatives, obstinées, solides.
Cette sublime écriture et ce travail admirable sont à découvrir !
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Journaliste martiniquais, il est envoyé en Guyane, à Cayenne. L'Homme, c'est son grand-père. Une photographie sepia va nous le faire connaître, elle représente l'Homme, la joie du Pruneau (?) et en arrière-plan, la misère de l'usine. "un moment de calme après la récolte "(de sucre). Autour de la table familiale des souvenirs s'échangent, sorcelleries, évangiles des nègres. On parle de l'Homme, surnom donné par un chef d'atelier; la locomotive qu'il conduit va de l'usine à la mer avec ses wagons chargés de sucre. Un jour, il écrase un vaurien sans ralentir la machine. L'Homme me paraît brutal, alcoolique, lubrique et j'avoue ne pas avoir trop apprécié; pas non plus tellement la langue qui ne m'a pas semblé si poétique que çà.
Qui est le Pruneau; pourquoi le mot Evangile? J'avoue ne pas avoir bien compris; qui est béké, qui est noir.
Merci quand même à la masse critique et aux éditions La Trace de m'avoir permis cette découverte.
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Recevoir de la part des Editions La Trace "L'Évangile de l'Homme" de Miguel Duplan fut à la fois une belle surprise, un merveilleux cadeau de Noël avant l'heure et une fabuleuse lecture en avant-première.

Fabuleux, je crois que l'adjectif n'est pas trop fort pour qualifier ce texte. Texte, oui, c'est bien ce qui est écrit au bas de la première de couverture. Ce n'est, en effet, ni un roman, ni un poème mais un peu des deux à la fois. C'est aussi un récit aux allures de conte ou encore une galerie de portraits riches en couleur. On peut même y voir un chant lancinant et beau, poétique et mélancolique. Entre présent et passé, l'auteur y raconte les Antilles, le pouvoir de l'homme, de l'Homme, l'esclavage… et les femmes capables de tant de choses.

"Parce que l'écriture ne doit être ni
blême,
Ni aphone.
Ou plate
Elle doit tout bousculer."

Ce sont les mots que l'auteur adresse à son "Ami Lecteur", et qu'il met en pratique. Prose et poésie se mélangent, se croisent, jouent entre elles. Plus encore que le fond, pourtant digne d'intérêt et très exigeant, c'est en effet la forme qui m'a subjuguée. L'écriture est d'une grande richesse, une véritable dentelle qui flotte à l'extrémité d'un fuseau. le récit se transforme au gré des tournures choisies, mais la beauté demeure. C'est parfois, étonnant, intriguant, surprenant mais c'est toujours très beau :

25.1 (il en va ainsi par chapitre chiffré)

"Le frère aîné de l'Homme
… Tonton Hébert…
Etait boulanger.
Pétrissant
Le souvenir de son père,
Il enfournait,
Et chérissait,
La pâte à pain
Toute la nuit
Chez Castardes."

Ce livre ne s'avale pas, il se savoure lentement. Il a besoin de calme, s'accompagne de la seule musique de ses mots ressassés à l'envi. Il demande des retours en arrière, des arrêts sur image, une réflexion. Il demande de s'habituer aux changements de rythme, de s'imprégner des odeurs, des chants de la canne à sucre sous le vent. Il demande de faire corps et de se laisser bercer jusqu'au point final. Une lecture magique !

Lien : https://memo-emoi.fr
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Lorsque l'on dédie son récit à René de Ceccatty, on sait d'emblée que la beauté va trembler. Flamboyant, « L'Evangile de l'Homme » est un livre qui élève, qui ne met jamais son genou à terre. Miguel Duplan déploie des mots qui font des miracles. Ce récit est un baume au coeur pour les jours ivres de pluie. Plus que cela encore, l'auteur délivre les pans de vie, des vies, en ne laissant rien sur le hasard des routes. Ses délivrances sont des exutoires. Des traits de couleurs, des rides qui osent s'affranchir du jour qui baisse subrepticement. Il n'écrit pas, il conte, il ne conte pas, il chuchote les aléas qui ont risqué les courants d'air sur son cheminement d'orfèvre. L'homme est grand, le poète installé dans l'aura du verbe qui ose. Il déroule le tapis du majestueux. La Martinique, les fruits gorgés de douleurs esclavagistes, les mères battantes, superbement tenaces, empreintes de ces coutumes qui brisent leurs reins en deux. Bien plus que cela, l'amour incommensurable pour la sienne. L'Homme qui est -il ? Emblème d'une terre où le rude râpait la peau de l'enfant à battre. L'ancien, le grand-père et sa locomotive mythique. Mais dire, c'est peu. Lire, lire cet auteur dont les écrits encensent les fraternités, les belles, les réelles, les confiantes. « En Martinique, se débattant au beau milieu d'un vingtième siècle prédateur, mon grand-père maternel dernier conducteur de locomotive en usine à sucre, était déjà un drôle de personnage. » Attention ! On pénètre dans une trame dont le ciselé est manié avec cette poésie des grandeurs. « Les personnages sont posés comme en éruption, contenus. Je crois que c'est cela l'évidence de la beauté » L'auteur joue avec l'intelligence grammaticale, doué à l'extrême. Arrive en échappée à faire de ce récit le nombre d'Or. Il dévoile l'idiosyncrasie martiniquaise. Fait du devoir de mémoire envers les siens, sa terre-mère, une bible dont on rêve d'apprendre par coeur l'essence même. L'hymne s'épanche. La géographie des coeurs est soudainement vitale. On a soif, on a faim. On voudrait retenir ces entrelacs de saveurs. « La poésie qu'il admirait/Chantait/ Les Îles Sous-Le-Vent / Ô Daniel Thaly…Et/ Célébrait/ La nostalgie des cartes approximatives. Paysages évanescents. Arilles gourmands et flamboyants. » Miguel Duplan est un passeur des intériorités. Il mesure son pays en tendresse, en coupes de sensations vivifiantes, réelles, en bordures traditionnelles. Ici, respire la chaleur, les paroles anciennes, les regards qui résistent au temps et à l'âge dépassé. On aime les courants de ce noble. Les souvenirs qui ressurgissent, signatures de glaise. Plus que tout, l'Homme. « Je crois aux belles histoires à dormir debout, je crois aussi aux fraternités éphémères, je crois aux bruissements des âmes sensibles et aux sortilèges des enfances… » « L'Evangile de l'Homme » est une photo qui ne se fige pas. Miguel Duplan modèle les heures en chant langoureux. Rien ne peut renverser le sablier de ce temps qui honore le sacré de l'instantané. « Ton père avait la précaution/De ne se pointer/ Qu'aux heures des mangers. » Cet Homme parabolique qui perce la page et qui voudrait faire de ses ratures le contre-chant esclavagiste. Ce récit est une mappemonde sentimentale, le bâton du pèlerin qui dessine les contours de la Martinique. Un signe, qui, sous le furtif, est la gravité même de l'éphémère. Il enseigne ce qui ne voit pas. Sous l'écorce de l'Homme se trouve notre humanité à tous. Cet hymne à la matrice originelle, au Pays où s'entrelacent le générationnel, la persévérance, la lucidité est un parchemin d'honneur. Publié par Les majeures Editions La Trace,


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