Rappelons tout d'abord que deux procédés fort différents dans l'exécution, quoique assez semblables par leurs résultats, sont en présence, la gravure sur métal et la gravure sur bois; le premier consiste à dessiner en creux sur le métal tout ce qui doit être fixé sur le papier; le second exige un travail diamétralement opposé: tout ce qui doit apparaître à l'épreuve doit être ménagé sur le bois, et l'échoppe doit soigneusement enlever toutes les parties que le rouleau de l'imprimeur ne doit pas atteindre.
On pourrait écrire des volumes entiers, si l’on voulait discuter ou rapporter seulement les opinions émises par des savants sur l’origine de la gravure. Chaque pays a pris part à la discussion et, de tous côtés, des hommes éminents se sont fait l’organe des ambitions locales. L’amour-propre national s’en est mêlé bien souvent et la discussion eût couru risque de s’envenimer si, au lieu d’être aux mains de travailleurs sérieux, elle fût descendue dans le domaine des personnalités.
L'histoire de la gravure en Italie suit d'assez près l'histoire de la peinture; plusieurs peintres d'ailleurs pratiquèrent eux-mêmes la gravure, et ceux qui ne prirent pas le soin de dessiner sur le métal ou sur le bois se montrèrent assez avides de renommée pour attirer à eux des graveurs qui multipliaient sous leurs yeux les ouvrages qu'ils produisaient.
A Rome, l’art de la gravure sur bois n’offre point le même caractère de beauté que dans les autres villes de l’Italie. La découverte dé l’imprimerie s’y impatronisa plus lentement et les artistes de la ville éternelle parurent avoir besoin, au début, pour se produire, d’un cadre plus large que le livre.