Le retour impossible

En lisant ce livre, j'ai eu l'impression de regarder un documentaire et je pense que ça m'a aussi facilité la lecture.
L'auteur Pascal Dupont est d'ailleurs auteur, coréalisateur et producteur de documentaires. Il veut à travers ce livre parler des conséquences désastreuses du départ et de la radicalisation de "nos enfants" mais aussi des solutions à trouver pour le retour des "enfants prodigues".
Au fil de ma lecture, je me suis amené à me poser ces questions en tant que parent: Comment ne nous rendons-nous pas compte de la radicalisation de nos enfants? Comment les accueillir de retour de cet endroit? Pouvons-nous les "trahir" en les dénonçant auprès des autorités?
N'étant pas concerné, on aime à jeter la pierre à des parents qu'on estime démissionnaires, aveugles ou même incompétents dans leur rôle.
Même si on n'a pas pu prévenir leur départ, comment les accueillerons-nous à leur retour en tant que parents, amis, connaissances, et comment les intégrer à nouveau dans la société?
Pour trouver une solution à cela, il faut d'abord comprendre leur motivation. Mais en y réfléchissant, ils ne partent pas tous pour les mêmes raisons.
A mon avis, on ne comprendra jamais leurs gestes et on ne saura jamais prendre les bonnes décisions pour les réintégrer à nouveau car comment savoir s'ils reviennent repentants ou avec l'intention de faire du mal en occident.
En gros, l'auteur veut qu'on ait une image d'eux en tant que personnes rejetées qui espèrent trouver mieux ailleurs mais je ne pense pas qu'on ait envie d'entendre cela (de lire cela) actuellement.
Les solutions de déradicalisation ne sont toujours pas trouvées si ce n'est la prison à leur retour mais dans quelques années, lorsqu'ils en sortiront, à quoi devons-nous nous attendre?

[Livre reçu à la suite de la masse critique de janvier 2017, je tiens à remercier Babelio et la maison d'édition First Editions pour cette découverte]

Peu habituée à ce genre de lecture, "Le retour impossible" m'avait interpellée lors de la dernière masse critique : un journaliste et reporter proposait de porter un regard sur la radicalisation des jeunes, mais surtout sur leur retour dans leur pays d'origine, après qu'ils aient été horrifiés par les combats et les méthodes sanglantes de Daesh. Ce retour est impossible dans le sens où il reste compliqué pour ces anciennes recrues de l'Etat islamique de se réintégrer à la société sans passer par la case prison.

L'atout de ce documentaire réside dans la méthode journalistique de l'auteur : en réalisant un travail de terrain, en allant rencontrer les parents des jeunes radicalisés, mais aussi des spécialistes de la question ou encore des imams, Pascal Dupont permet au lecteur d'approcher de façon plus sensible ce phénomène de radicalisation, en essayant d'en comprendre les mécanismes.

Les interviews et anecdotes rendent la lecture fluide et aisée. L'auteur met en exergue de nombreuses associations de parents en lutte contre Daesh - dans plusieurs pays -, un fait qui n'est pas toujours relayé dans les médias les plus populaires.

En conclusion, "Le retour impossible" est un ouvrage facile d'accès, qui apporte des connaissances sur des événements malheureusement très actuels.

J'ai reçu ce livre lors de la masse critique de janvier donc tout d'abord merci à Babelio et à la maison d'édition. J'avais sélectionner ce livre dans le but d'avoir du "concret" de rentrer dans la tête de ces gens qui vont tête baissée, cerveau lavé vers Daesh, je m'attendais à ce que le récit soit effectué par un narrateur externe, mais j'attendais de lui un avis neutre et pour moi on ne retrouve rien de ça dans ce livre. Je n'ai même pas su arrivé à la dernière page, car je n'ai vu que de la victimisation pour les gens qui partent en Syrie et encore une fois pas vraiment de point de vue neutre, oui pauvres parents blablabla mais à part ça ou est l'analyse des faits ? Ou est l'explication ? le point de vue rationnel? Si je l'avais sélectionner c'était dans le but de comprendre un peu mieux, mais j'en suis toujours au même stade. Peut-être m'attendais-je à un peu trop de qualité ? Bref voilà ma première déception de 2017.