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EAN : 9782358770262
216 pages
Mollat (14/10/2021)
4/5   1 notes
Résumé :
Bordeaux porte encore les marques du premier port colonial français quelle fut au XVIIIe siècle, enrichie notamment grâce à ses échanges avec les Antilles. Un observateur attentif peut distinguer des traces de cette mémoire dans la pierre des austères façades. Il a pourtant fallu une longue période avant que la ville accepte de se confronter avec ce passé, et que les chercheurs éclairent tenants et aboutissants d'une richesse née en partie de l'odieuse traite des es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La présence noire en France est ancienne et plus répandue qu'on ne le croit généralement. Elle est aussi plus variée et mieux documentée que ce que l'on pense. En conséquence de quoi, elle peut être étudiée.
Et Bordeaux est un choix particulièrement intéressant, parce que c'est un port colonial. Les échanges avec les Antilles y sont constants.
C'est tout une liste de questions qui sont posées aux archives, questions qui peuvent parfois dérouter le lecteur d'aujourd'hui. Combien de personnes noires débarquent à Bordeaux chaque année ? Comment sont-elles qualifiées ? Sachant que le terme « nègre » est souvent mis pour esclave, que celui de « créole » peut désigner des propriétaires de plantations, qu'il y a des métis, des affranchis, des libres de couleur… Tout ce vocabulaire peut sembler abscons à première vue, mais il désigne des réalités juridiques et sociales bien différentes. Combien sont-ils ? Combien de temps restent-ils ? Où travaillent-ils ? Se marient-ils ? Comment vivent-ils ? Selon que l'on est homme ou femme, jeune ou âgé, esclave, libre, etc. les réponses diffèrent.

La thèse rassemble l'ensemble des données et quantifie les résultats. C'est un travail indispensable puisqu'il fournit des faits. Pour moi, qui ne suis pas familière du sujet, il fournit plutôt toute une série de questions auxquelles je n'avais jamais songé. Je crois qu'il est important, quand on n'y connaît rien, de réaliser que cette présence noire, minoritaire à l'échelle du pays, peut être plus conséquente localement. Cette approche quantitative nourrit la réflexion qualitative. C'est à partir d'un tel travail que l'on peut commencer à réfléchir à la vie des gens.
Lien : https://chezmarketmarcel.blo..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans un tiers des célébrations au moins, les fiancés, tous deux affranchis, sont âgés de 40 à 62 ans. Les mariages de gens de couleur s’inscrivent ici clairement en faux contre la tradition matrimoniale française où le premier mariage s’effectue entre 26 et 28 ans en moyenne à la fin du XVIIIe siècle. Le mariage de ces Afro-descendants à un âge avancé se pose donc comme une exception dans le fonctionnement habituel du processus matrimonial. En fait, le choix du mariage pour ces couples âgés est très fortement lié à la portée symbolique de cette cérémonie. Puisque les esclaves ne peuvent que difficilement se marier, le mariage devient une manière de proclamer et d’assurer sa nouvelle liberté : tous affranchis, cette célébration est ainsi l’occasion pour eux d’affirmer leur autonomie à l’égard de leurs anciens maîtres. Jean-Baptiste André et Geneviève font ce choix un an seulement après avoir obtenu leur liberté. De fait, c’est donc leur affranchissement tardif qui explique leur mariage tout aussi tardif.
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Les secteurs les plus prisés pour les esclaves sont ceux de la perruquerie et de la cuisine. Le recensement de 1777 est sans appel : sur les 34 apprentis esclaves à Bordeaux, 26 travaillent dans le domaine de la coiffure ou de la gastronomie. De tels apprentissages les destinent ensuite à travailler dans une maison, derrière les fourneaux ou auprès d’un maître dont ils s’occuperont de la coiffure et de l’habillement. Gastronomie et perruquerie offrent des profils d’apprentis esclaves très semblables : ils sont au moins 63 % à être directement nés en Afrique, preuve d’un trafic d’apprentis cuisiniers et perruquiers africains alimenté par les officiers de marine et les négociants.
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Entre les fraudes des maîtres et l’invisibilisation de plusieurs passagers de couleur non-désignés comme tel dans les archives, il y a donc un sous-enregistrement par les autorités portuaires au débarquement à Bordeaux. Ces relevés, alliés à ceux effectués par d’autres historiens dans d’autres documents d’archives ont cependant permis d’avancer pour la première fois un chiffre certain pour évaluer le nombre d’Afro-descendants de passage à Bordeaux : tout au long du XVIIIe siècle, ce sont ainsi 5480 esclaves et libres de couleur qui y résident plus ou moins temporairement, dont plus de 3400 à partir de 1763.
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Vidéo de Julie Duprat
Julie Duprat vous présente son ouvrage "Bordeaux métisse : esclaves et affranchis de couleur du XVIIIe siècle à l'Empire" aux éditions Mollat. Entretien avec David Vincent.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2567065/julie-duprat-bordeaux-metisse-esclaves-et-affranchis-de-couleur-du-xviiie-siecle-a-l-empire
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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