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EAN : 9782205073348
204 pages
Dargaud (22/01/2016)
3.37/5   102 notes
Résumé :
Florence Dupré Latour raconte comment, de son enfance jusqu'à la fin de son adolescence, elle a torturé, mutilé, tué les petits animaux de compagnie qui lui passaient entre les mains. Version trash des Malheurs de Sophie, ce récit est stupéfiant, singulier et plein d'humour. L'auteure est cruelle mais nous renvoie à une vérité universelle: un bambin qui joue, c'est aussi un redoutable prédateur, un Attila ivre de conquêtes et de pouvoir, un savant fou prêt à toutes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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À 26 ans, alors que le médecin lui annonce qu'elle pourra sortir dès le lendemain de l'hôpital, Florence Dupré la Tour n'arrive pas à se réjouir de cette nouvelle. Comme si quelque chose de menaçant, à l'extérieur, allait se produire. Pour passer le temps, elle allume la télé et regarde un reportage animalier. C'est alors que sa mère l'appelle pour prendre de ses nouvelles et lui rappelle alors les nombreux animaux qu'elle et ses frères et soeurs ont eu lorsqu'ils étaient petits...
En 1982, à Buenos Aires où habite la famille, Violaine, Florence et sa jumelle Bénédicte reçoivent pour Noël des cochons d'Inde. Noisette ne fera pas long feu dans les bras de Florence. Noisette, premier animal d'une longue liste d'histoires d'amour chaotiques et contrariées...

Sommes-nous au fond si méchants? C'est la question que l'on pourrait se poser lorsqu'on lit cet album. Un album dans lequel Florence Dupré la Tour confie, sans tabou et crûment, ses relations ambigües et malsaines avec les animaux. Elle raconte comment elle a, depuis son plus jeune âge, maltraité ou tué ses petites bêtes de compagnie. Par jalousie? Pour affirmer son autorité et sa domination? Par cruauté ou, au contraire, par inconscience ou insouciance? Questions aujourd'hui qu'elle se pose et auxquelles elle tente de répondre par le biais de cet album brut, un brin méchant et sans concession. Un témoignage qui peut certes décontenancer ou mettre mal à l'aise mais qui, au final, se révèle confondant et criant de vérité. Son dessin vaporeux au fusain, tout en nuance de gris et ses vignettes, dépourvues de tout cadre, aux différents formats sont très efficaces.
Un album singulier et déroutant...
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Le livre commence dans une chambre d'hôpital. Dans le lit est allongée Florence, son médecin lui dit qu'elle pourra sortir demain, mais Florence ne veut pas en partir de crainte qu'un malheur lui arrive. Pourquoi ? Nous le serons plus tard. Florence allume la télé pour chasser ses pensées qui la tourmente et tombe sur un documentaire animalier qui l'émut puis sa mère lui téléphone, lui disant qu'elle en avait eu beaucoup d'animaux quand elle était enfant. de parler de cela la replonge en enfance.

Florence a une soeur jumelle Bénédicte, et une grande soeur Violaine et plus tard sa mère enfantera un petit garçon : Jérôme et une petite fille : Marion. Ils ont pourtant tous été élevé dans la chrétienté, avec pour moral de faire le bien, d'être bon et toujours prêt à pardonner. Pourtant l'autrice nous explique qu'a la différence du reste de sa famille qu'inconsciemment elle agissait en mal car c'était dans sa nature, et qu'elle avait déjà pris conscience qu'elle se devait de porter un masque pour cacher sa vraie nature. Que ça soit pour s'occuper d'un petit être vivant type : cochon d'inde, lapins, oie, chien... Sa cruauté a démarré là. C'est une phase que je pense que passent par là tous les enfants. Ce sentiment de dominance, de contrôle sur un autre être vivant, qui de la maltraitance à la cruauté peut virer au sadisme, à éprouver du plaisir à faire souffrir autrui et à recommencer. Pire quand c'est sur un autre être humain. Mais heureusement nous ne devenons pas tous ainsi.

Mais Florence est une fille intelligente, elle comprend des choses que les adultes ne comprennent pas. Elle comprend que madame Bailly lui a fait peur à elle et ses soeurs quand elle a tué un lapin sous ses yeux pour lui faire comprendre qui était le dominant.
De même quand un dimanche à l'église elle entend et comprend de la bouche du prêtre le discours que les hommes seront toujours au-dessus de la femme. Cela la révolte, elle qui veut être non pas la reine, mais le roi. Alors quand son petit frère Jérôme naît. Elle sait au fond d'elle qu'il aura toujours plus d'importance qu'elle et ses soeurs. Cela la met en colère, elle veut faire comprendre à ce petit Jérôme qui c'est le chef. Par la suite, elle comprend la chance qu'ont les animaux de pouvoir abandonner leurs petits ou de les dévorer quand les conditions sont difficiles car c'est la « nature », mais qu'un humain ne peut pas faire cela.


Certains disent et pensent que les enfants naissent tous bons... Florence pense que c'était une question de circonstance, d'occasion que le mal est né en elle... C'est dénier le mal qui a toujours été là et qui a attendu de prendre pleinement possession de ses moyens pour agir.
Ça a toujours été les forts qui survivent, et que les gens ont voulu voir vivre, car il faut avoir les nerfs pour s'accrocher à ce monde violent. Au fond de nous, nous portons ces gènes remplis de violences. Certains sont écoeurés de pouvoir devenir comme l'un de leurs parents, d'autres ne veulent pas devenir comme eux, mais le deviendront. Et puis il y a celles et ceux qui ne s'en rendent pas compte.

Peut-être est-ce dû aux manques d'explications, d'encadrement, d'éducations de la part de nos parents que nous pouvons devenir mauvais... mais aussi que jamais on nous fait passer un contrôle de si on a compris la différence entre le bien et le mal. Et puis de toute façon nous vivons dans un monde d'adultes qui avant de le devenir, étaient des enfants qui ont toujours été menteurs, manipulateurs pour être les dominants.

La comparaison à la fin de ce livre autobiographique m'a glacé. C'est pourtant la vérité de notre monde d'humains, et c'est en cela que c'est le plus triste.
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Voilà une BD à la fois dérangeante et aytpique qui soulève des questions intimes pour le moins délicate, en nous forcant à nous interroger sur notre propre violence.

Avec Cruelle, qui a été récompensé par le Prix BD RTL du mois de février Florence Dupré Latour nous raconte comment, de son enfance jusqu'à la fin de son adolescence, elle a été particulièrement cruelle avec les animaux de compagnie qui lui passaient entre les mains, des cochons d'inde aux chats en passant par les oies de la ferme où elle vivait.

On n'est pas loin des Malheurs de Sophie dont j'ai parlé ce matin , mais dans une version plus anxiogène et trash en nous montrant à quel point un gamin n'est pas si innocent que cela mais peut etre un inquiétant prédateur,sans scrupules et prêt à toutes les expériences les plus limites, sans avoir forcément conscience du bien et du mal...

L'auteur interroge son rapport viscéral à la nature, et sa volonté de dominer les êtres humains les plus faibles… Est-ce de la pure cruauté, ou bien de l'insouciance, de l'inconscience ? En ne donnant pas de réponse toute faite, l'oeuvre peut décontenancer par la brutalité de son propos et sa mise à nu totale sans fard. On a parfois l'impression que l'auteur sanctifie la méchanceté et la cruauté et prend un plaisir assez jovial à faire du mal.

Les illustrations, en fusain, et noir et blanc illustrent parfaitement les décors et atmosphères. Les personnages sont, eux, représentés de façon caricaturale, sans traits distincts renforcent cette impression anxiogène de cette analyse clinique du mal infligé à autrui aussi intelligente que déroutante.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est le 2e roman graphique de Florence Dupré la Tour que je lis. J'avais découvert cette auteure avec 'Pucelle'.
Cruelle est antérieur à Pucelle et, comme ce dernier, est autobiographique. Ici, Florence Dupré la Tour nous raconte ses relations avec les animaux dans son enfance et la façon dont elle les a, au mieux, ignorés ou, au pire, torturés et assassinés.
J'ai relu Les Malheurs de Sophie avec ma fille il y a quelque temps. On retrouve ici a peu près la même histoire, tout aussi cruelle et tout aussi malaisante tant par les agissements de l'héroïne que par l'indifférence malsaine (et pour moi relativement condamnable) des parents.
Si j'ai eu de la peine pour tous ces pauvres animaux, je n'ai ressenti aucune compassion pour aucun des personnages humains que je connaissais donc déjà un peu grâce à "Pucelle".
A ce propos, si l'optique narrative est différente, les faits relatés sont souvent identiques dans les deux ouvrages. Ce n'est pas vraiment dérangeant mais il vaut mieux lire les deux livres pas trop rapidement à la suite l'un de l'autre...
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De Paris à Buenos Aires, de la Champagne-Ardenne à Lyon, les années d'enfance de l'auteure sont portées par un réalisme en teinte sombre, comme ses dessins.
Les animaux se succèdent, cochon d'inde, poulet, oie, cochon, chien, et la cruauté des enfants est sans limite. Mais en contre point, celle des parents, des fermiers, des adultes, ne l'est pas moins. du petit cochon qu'on adule à celui qu'on abat, du lapin tout doux à celui qu'on dépèce et qu'on mange, de l'oie en poussin à celle sur la table du dîner, du petit chien tout mignon qu'on adopte et qu'on caresse, au vieux chien qui pue un peu, que plus personne ne veut sortir le soir, et qu'on fait piquer, la frontière entre la cruauté enfantine gratuite et celle des adultes et de la vie est bien mince.
Assez déstabilisée dans un premier temps par le thème abordé, et par ces dessins essentiellement en dégradés de noirs, blancs, gris, j'avoue que la réflexion est bien plus profonde que ce que l'on peut penser de prime abord. L'histoire est ponctuée de questionnements sur la place de la femme, l'égalité, les traditions, la famille, le respect de l'autre, et bien d'autres choses à découvrir entre les lignes et les dessins.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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critiques presse (3)
Telerama
06 mars 2023
Expliquant le bonheur de la fusion, dès l’utérus maternel, avec une autre soi-même ; la complicité avec sa sœur Bénédicte, qui exclut tout être extérieur au duo ; et puis la douloureuse différenciation qui s’installe avec les années… Une fine revisitation d’un terreau familial artistiquement fertile, qu’elle sert par l’usage d’un subtil jeu de couleurs.
Lire la critique sur le site : Telerama
ActuaBD
04 avril 2016
Etonnante chronique très personnelle que celle de cette auteure qui débusque l’instinct de cruauté et de sauvagerie tapi au cœur de chacun de nous dans notre prime jeunesse
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
08 février 2016
Cette première partie, sur trois, de l’autobiographie de l’artiste est une franche réussite. Un regard acéré, parfois douloureux, mais jamais pénible, posé sur le passé.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai pas fini ce livre et l'ai jeté à la poubelle. Je n'aimerais pas rencontrer son auteur très très déplaisant voire plus.
"Et puis il y a toujours pour moi cet aspect bouleversant
de l'animal qui ne possède rien, sauf sa vie, que si souvent
nous lui prenons.
Il y a cette immense liberté de l'animal, vivant sans plus,
sa réalité d'être,
sans tout le faux que nous ajoutons à la sensation
d'exister.
C'est pourquoi la souffrance des animaux me touche
à ce point, tout comme la souffrance des enfants ?
Les yeux ouverts
Marguerite Yourcenar
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p.35.
Devoir être triste. Seule la curiosité m'animait à la vue du petit corps sans tête. Aussi je pleure pour faire "comme tout le monde", pour faire plaisir à maman. Et je pleure plus encore ce jour-là, comprenant que pour vivre parmi les humains, il va falloir apprendre à ressentir ce que je ne ressens pas. Ou bien alors mentir.
Commenter  J’apprécie          30
Absolument tous les dimanches, nous allons à la messe.
"-Le Christ est le chef de tout homme... et l'homme est le chef de la femme."
?!?
Ça, c'est mon petit frère, Jérôme.
"-Aime ton prochain comme toi-même."
Je hais Jérôme. C'est nul, la messe. Heureusement, il y a les BD !
J'adore Tintin ! Valeureux, libre, franc, intrépide, aventureux, je suis comme Lui. Je suis Tintin. Je...
Je... Ha non. Moi, je suis là. Moches, soumises ou exaspérantes, voilà les femmes dans "Tintin".
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"Une tumeur,et un diabète, c'est inopérable".
Les justifications fusent quand on a pas d'excuses.
Reniée par les siens, Chica n'est pas morte malade. Elle est morte de chagrin.
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Devoir être triste. Seule la curiosité m'animait à la vue du petit corps sans tête. Aussi je pleure pour faire "comme tout le monde", pour faire plaisir à maman. Et je pleure plus encore ce jour-là, comprenant que pour vivre parmi les humains, il va falloir apprendre à ressentir ce que je ne ressens pas. Ou bien alors mentir.
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Vidéo de Florence Dupré la Tour
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