AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782021476934
240 pages
Seuil (04/03/2021)
2.25/5   4 notes
Résumé :
Jean-Pierre Dupuy a tenu pendant la pandémie un « journal de pensée » d’un genre spécial : il réagit moins aux événements que nous avons tous vécus depuis le mois de mars 2020 qu’à la manière dont ces événements ont été analysés, discutés. Il le fait à la lumière de sa contribution majeure à la pensée de la catastrophe développée dans un livre fameux et souvent mal compris, Pour un catastrophisme éclairé. Quand l’impossible est certain (Seuil, 2002 ; 2004).
V... >Voir plus
Que lire après La catastrophe ou la vieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une recension très favorable m'a conduit à la lire ce livre. le point de vue d'un philosophe (professeur à Stanford) avec une très solide formation scientifique (ancien élève de Polytechnique) me manquait, ou du moins, le croyais-je, dans le maquis des innombrables ouvrages et articles qui abordent la question essentielle, et devenue lancinante avec la crise du Covid, des choix que la puissance publique, mais aussi les individus, sont parfois conduits à faire dans des situations qui mettent en cause la vie et la mort, et où, comme toujours, et encore davantage dans ces périodes de crise sanitaire, il est impératif de décider même quand on a peu d'éléments de connaissance pour guider la décision.
Quelle déception ! Que l'auteur soit obsédé par le risque de sa propre mort, qu'il perçoit nécessairement assez proche compte tenu de son âge, et que cela le conduise à refuser toute distinction entre "vie purement biologique" et vie au sens plein du terme, cela peut se comprendre ; mais que cela lui fasse trop souvent abandonner une approche d'argumentation au bénéfice (si on peut dire!) d'une mise en cause morale (au sens dégradé malheureusement trop souvent utilisé de ce terme) des arguments de ceux qui ne partagent pas son point de vue, cela ne peut que décevoir quiconque attendait bien autre chose de la part d'un de ces quelques philosophes des sciences qui sont vraiment versés dans ces dernières : le raisonnement d'économistes sur la valorisation statistique de la vie l'"écoeure", et du reste, il étale son mépris pour la profession d'économiste et sa "vulgarité" ; telle autre position est moralement inadmissible, car trop proche de celle des proches de Trump (et quand ces mêmes personnes disent qu'il fait beau, faut-il renoncer à voir le soleil briller?).... on pourrait multiplier les exemples de tels jugements expéditifs vis à vis de positions exprimées pourtant par des personnes connues pour leur sens de l'analyse des réalités sociales et économiques.
Et cette façon de refuser tout raisonnement conduisant à faire des choix, des tris, dans des circonstances qui pourtant y obligent, le conduit à refuser de se placer dans ce type de situation. Il va jusqu'à prendre l'exemple d'un médecin qui, devant le manque de respirateurs par rapport au nombre de patient qui en auraient besoin, "se débrouille" avec des bouts de ficelles (sans nous dire le résultat concret, en terme de santé des patients, de cette attitude), comme si c'était la solution à ce type de situation cornélienne ! Et ce tour de passe-passe lui permet de rester sur son Olympe moral de celui qui refuse de se salir les mains et de choisir, en cas de nécessité, ce qu'est la solution la moins mauvaise, et traine moralement dans la boue ceux qui tentent de trouver des raisonnements pour y parvenir. 
Bref, on s'attendait à être guidé dans ces réflexions angoissantes, par un scientifique devenu philosophe, et on ne trouve que des imprécations.
On ne termine cependant pas le livre avec le sentiment d'avoir totalement perdu son temps, car l'auteur, dans sa volonté de bien faire valoir ses bases scientifiques, nous fait découvrir des aspects importants qu'il est utile d'avoir en tête quand on aborde ces questions redoutables, comme la tendance que nous pouvons avoir à minimiser a postériori un danger que l'on a réussi à éviter, et donc à critiquer le coût des mesures qui ont conduit à le surmonter, et quelques autres paradoxes qu'il est bon de connaître, sur la nature de la vie et des processus qui la déterminent.

Commenter  J’apprécie          20
Beaucoup de "(très) vieux sages" ont été écrits sur la pandémie de SARS-Cov-2. C'est le cas de Jean-Pierre Dupuy, 80 ans. Comme tous les autres "vieux sages", il aurait été préférable qu'il n'écrive pas. Cet ouvrage permet à l'auteur de se mettre sur un piédestal tout en insultant la bêtise de ceux qui ne pensent pas comme lui et de culpabiliser les jeunes en les déclarant coupables de la propagation du SRAS-Cov-2. En réalité, Jean-Pierre Dupuy est d'une hypocrisie hallucinante : il donne des leçons de vie et de comportement juste pour sauver ses fesses. Il n'accepte pas qu'un corps de 80 ans (son corps) a un risque plus élevé de mourir ou d'être malade, en dépit des progrès de la médecine et des sciences et considère donc comme normal que tout le monde s'arrête de vivre pendant 3 ans pour le sauver, lui le grand penseur. Il poursuit son hypocrisie en faisant semblant de ne pas comprendre les arguments de ceux qui prônent la vie en tant que vie biographique, faite d'expériences, de souvenirs, d'émotions, de partages, plutôt qu'une vie dans laquelle le corps fonctionne, certes, mais en étant isolé et privé de tout ce qui fait de l'être humain un être humain vivant, c'est-à-dire pouvant écrire des mémoires, pouvant produire de l'art, etc. Enfin, Jean-Pierre Dupuy, mathématicien de formation, se dit scientifique car expert en mathématiques. On a beau le répéter mais il faut apparemment encore le faire : les mathématiques ne sont pas une science (elles n'expliquent pas le monde qui nous entoure) mais juste un langage qui permet de formaliser simplement des calculs et liens logiques. Parce qu'il est mathématicien, Jean-Pierre Dupuy laisse entendre qu'il comprend et maitrise tout sur les virus. A la lecture de son ouvrage, on comprend que ce n'est pas du tout le cas car il n'admet pas que le hasard, l'aléatoire, gouverne le vivant et les virus (dont la nature de non-vivant est plus que remise en cause avec la découverte des grands virus et des virus de virus). Bref, un ouvrage à éviter (sauf vous êtes adepte de Michel Onfray, qui est dans la même veine narcissique, hautaine et méprisante)
Commenter  J’apprécie          00


Videos de Jean-Pierre Dupuy (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Pierre Dupuy
Colloque de rentrée 2013 : Science et démocratie Conférence du jeudi 17 octobre 2013 : Science et démocratie : discussion
Intervenant(s) : Jean-Pierre Dupuy, Philosophe, Professeur à l'Université de Stanford
Retrouvez la présentation et les vidéos du colloque : https://www.college-de-france.fr/site/colloque-2013
Le Collège de France est une institution de recherche fondamentale dans tous les domaines de la connaissance et un lieu de diffusion du « savoir en train de se faire » ouvert à tous. Les cours, séminaires, colloques sont enregistrés puis mis à disposition du public sur le site internet du Collège de France.
Découvrez toutes les ressources du Collège de France : https://www.college-de-france.fr
Suivez-nous sur : Facebook : https://www.facebook.com/College.de.France Instagram : https://www.instagram.com/collegedefrance Twitter : https://twitter.com/cdf1530 LinkedIn : https://fr.linkedin.com/company/collègedefrance
+ Lire la suite
autres livres classés : philosophieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Philo pour tous

Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

Les Mystères de la patience
Le Monde de Sophie
Maya
Vita brevis

10 questions
438 lecteurs ont répondu
Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

{* *}