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EAN : 9782369142584
149 pages
Libretto (11/03/2016)
3.27/5   11 notes
Résumé :


Irrité par le refus de Louis XI de lui accorder la main de la comtesse Jeanne de Beauvais, sa filleule, le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, n’hésite pas à l’enlever et à faire porter le chapeau au chevalier de Neuville. Le roi, persuadé que Charles dit la vérité, jette en prison son preux chevalier. Le duc de Bourgogne entraîne alors le souverain dans le traquenard qu’il lui a préparé à Péronne, mais il ignore que Robert de Neuville s’est écha... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Bien surprenant, ce petit roman.

C'est le vague souvenir du film et la verve explosive de Roger Hanin dans le rôle de Charles le Téméraire qui m'ont incité à le lire. A la lecture de la 4eme de couverture et de la préface, j'ai rapidement ressenti une inquiétude. Ainsi, nous annonce-t-on, le projet de Henry Dupuy-Mazuel est de faire contrepoids des Romantiques du 19ème siècle en glorifiant les Grands Personnages de France trop injustement dénaturés par Dumas et consort ; et tant pis si la République justifie la monarchie au passage. Et les quelques phrases qualifiant le duc de Bourgogne sur la 4eme de couv – traité de « perfide » face à Louis XI, on aura tout lu – annonçaient en effet une couleur partisane : le méchant duc contre noble roi.

Mais à la lecture les dégâts ne sont pas si profonds. Certes le clan royal est dépourvu de malice et Louis XI est présenté comme honnête et droit (mais pas idiot) et non dépourvu de défauts désagréables. Et jamais on le définit dans un rôle de puissant envahisseur décidé, par la diplomatie, la ruse et la force s'il le faut, à démolir les autonomies des duchés de Bretagne et de Bourgogne et à les intégrer au domaine royal (cela c'était plus la vision de Philippe Tourault dans son livre Les ducs et duchesses de Bretagne). Mais Charles le Téméraire est loin de paraître aussi caricatural que je le craignais. Il est sanguin et un peu brusque, mais lui non plus non montre pas de malice nauséabonde. C'est un grand seigneur sûr de sa force et de sa destinée, mais qui respecte le roi. La méchanceté bourguignonne est octroyée à des seconds rôles particulièrement infâmes.

Il faut bien l'avouer, l'auteur manie à merveille le suspense tragique qui pilote les mésaventures de ce couple d'amoureux et séparé par leurs allégeances. Jeanne Fouquet est filleule de Louis XI et Robert Cortereau porte-étendard du duc de Bourgogne. Qu'il leur est difficile de concrétiser ce coup de foudre qui les terrasse dès les premières pages. L'amour fou les attirent l'un vers l'autre mais le devoir et l'honneur les éloignent comme s'éloignent leurs suzerains. La scène de poursuite qui aboutit au « miracle » est superbe, mais elle n'est rien comparée au siège de Beauvais mené par les bourguignons. Jeanne Fouquet est une leader, presque la réincarnation de Jeanne d'Arc. Ce personnage de femme forte écrit en 1924 est surprenant. J'avoue avoir tremblé pour les deux tourtereaux qui se démènent à Beauvais sans savoir qu'ils sont proches l'un de l'autre.

La langue est travaillée, un peu comme celle des Rois Maudits. Elle entraine la distanciation immédiate du lecteur et l'emporte en vol direct vers le moyen-âge, même si l'on ne parlait pas ainsi à l'époque.

Je le répète : une bonne surprise.
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Quand j'étais petite fille, j'avais un livre dans la collection Bibliothèque Verte intitulé le Miracle des loups. J'aimais beaucoup cette histoire je dois l'avouer, ayant à l'époque un intérêt pour les romans historiques.
Il y a quelques temps, pendant que je flânais chez mon libraire, j'ai vu que Libretto avait réédité le livre de Henry Dupuis-Mazuel. Forte de mes souvenirs de jeunesse, je me suis empressée de l'acheter.
En lisant il a quelques jours la quatrième de couverture, j'avoue m'être posée quelques questions. D'après mes souvenirs, l'histoire était bien différente. C'est en lisant une autre critique que j'ai compris que ce résumé était celui du film du même titre date 1961 avec Jean Marais et Roger Hanin . Surprenant ! D'autant plus que les deux histoires sont différentes...
Nous nous retrouvons donc au Moyen-age, sous le règne de Louis XI , en plein conflit avec le duc de Bourgogne, Charles le Témeraire. La nièce de roi, Jeanne issue d'une famille de bourgeois, aime un chevalier qui n'est rien d'autre que le frère de lait du Téméraire. Un avenir commun semble compromis, surtout que Jeanne, va être , bien malgré elle mêlée à un complot visant à mettre Louis en difficulté.
L'histoire se lit facilement, mais certaines parties auraient gagnées à être développées. Seul le roi louis XI est bien mis en avant . Les querelles entre la France et la bourgogne sont bien restituées comme par exemple le siège De Beauvais où s'illustra une certaine Jeanne Hachette , filleule du roi...
J'ajouterais que j'aurais pu me passer de cette lecture, mes souvenirs d'enfance de ce livre étaient bien plus beaux ...
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C'est le souvenir, très vague, du film d'André Hunebelle qui m'a amenée à lire ce "Miracle des loups" pour les challenges ABC et Pyramide-la-deuxième !

Une image, peut-être reconstituée dans mes souvenirs d'enfant, d'une silhouette dans la neige, entourée de loups. Et puis un Louis XI retors à vous faire froid dans le dos. Je ne me souviens même pas de Jean Marais, c'est dire...

Donc je me lance tête baissée dans ce petit ouvrage publié en 1924. Eh bien, rien à voir avec le film d'André Hunebelle, et rien à voir avec la quatrième de couverture qui a paresseusement repris le résumé dudit film ( j'ai vérifié) ! Point de Robert de Neuville dans ces pages, ou de comtesse de Beauvais, et pas davantage de Charles de Bourgogne accusant cette dernière de sorcellerie...

La romance entre Jeanne Fouquet, filleule du dauphin Louis puis roi Louis XI, et Robert Cottereau, frère de lait du comte de Charolais puis duc de Bourgogne Charles le Téméraire, est racontée avec les mignardises et certitudes sexistes de l'entre-deux guerres. Je n'ai pas été emballée.

En revanche, l'épisode historique m'a plu. J'ai toujours été intéressée par cette flamboyante maison de Bourgogne, et son implacable rivalité avec la maison de France jusqu'à la fin du XVème siècle.

Le Miracle des loups est bien documenté sur ce plan, mais c'est un roman historique, et non un cours magistral.

Le bras de fer entre Louis XI et Charles le Téméraire est agréablement romancé : l'accession au trône et le couronnement du dauphin Louis, par exemple, ou la signature par le roi de France, afin de sauver sa tête, du Traité de Péronne, sont racontés au plus près des personnages.
Et la description du siège de Beauvais en 1472, véritable morceau de bravoure, est impressionnante, effrayante par bien des côtés.

J'ai passé un bon moment, ce qui est pour moi l'objectif premier de toute lecture !
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Si le "Miracle des Loups" est un roman initialement publié en 1924, ce titre évoque surtout le long métrage réalisé par André Hunebelle durant l'âge d'or du cinéma français de cape et d'épée. Celui-ci fut l'un de mes films préférés lorsque j'étais enfant, et il contribua sans aucun doute à me donner le goût du Moyen-Âge. Première surprise à la lecture du roman d'Henry Dupuy-Mazuel qui vient d'être réédité après des décennies de purgatoire : les péripéties annoncées en quatrième de couverture résument en fait le film d'André Hunebelle et non le roman, lequel suit une trame tout à fait différente et introduit des personnages qui pour certains n'ont qu'un lointain rapport avec ceux qu'incarnaient Jean Marais et ses collègues en 1961. Habituellement j'aime beaucoup ce que font les éditions Libretto, mais pour le coup c'est assez gênant : on a le sentiment que l'éditeur publie un livre qu'il n'a pas pris la peine de lire...

Autre surprise, bien plus agréable : alors que dans le film la comtesse Jeanne de Beauvais n'assume d'autre rôle que celui de la demoiselle amoureuse attendant de se voir épousée par son preux chevalier, dans le roman elle se débarrasse de ses atours d'aristocrate passive pour devenir une fille de riche marchand qui sera amenée à prendre les armes pour défendre sa ville assiégée. J'ignore si la renommée de Jeanne Hachette a franchi les limites du département de l'Oise, mais pour un natif de Beauvais comme moi, il s'agit d'une figure emblématique que j'ai été ravi de retrouver dans un roman.

Pour le reste, on retrouve là les ingrédients essentiels du roman historique populaire tel qu'on savait si bien les faire entre le milieu du 19ème siècle et les premières années du 20ème. L'écriture d'Henry Dupuy-Mazuel est soignée, l'auteur nous offrant notamment de belles descriptions dont celles du sacre de Louis XI et du siège de Beauvais par les armées de Charles le Téméraire, ce dernier événement occupant à lui seul environ un tiers du récit. Malheureusement le roman est très court : à peine 150 pages, ce qui l'empêche de donner à des faits historiques majeurs comme l'entrevue de Péronne l'ampleur espérée, tout en condamnant ses protagonistes à une psychologie sommaire, faute de développements.

Ce "Miracle des Loups" et son auteur méritaient-ils d'être tirés de l'oubli dans lequel ils étaient tombés depuis au moins un demi-siècle ? Pas forcément, si l'on considère qu'il s'agit d'un roman historique d'honnête facture, mais loin d'avoir l'étoffe d'un classique éternel. D'un autre côté, on peut constater qu'il vaut sans doute mieux que la majorité de la production actuelle... alors pourquoi pas ?
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roman historique d'aventure, se lit aussi bien quand on est petit que lorsqu'on est grand
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le peuple de Beauvais combattait vaillamment. Il avait placé sa confiance dans l'équité de sa cause et dans les vertus des reliques qui se trouvaient en la bonne ville. Elles provenaient de saints de grand mérite, tels que saint Lucien et ses compagnons, saint Germer, saint Just et saint Evrost. Les femmes, voyant les bouches à feu des Bourguignons cracher leurs boulets et se dresser les premières échelles, se mirent à entonner les cantiques qui louaient ces bienheureux. Elles pensaient pieusement qu'ils ne pouvaient manquer de leur venir en aide et, pour leur faciliter la besogne, elles se mirent à prendre à pleines mains les pierres, à rouler les futailles, les cuves remplies de chaux vive et à en accabler les assaillants. Elles jetèrent aussi les vases, pots de grès, caisses de fer ou de bois où les géraniums peignaient de rouge les feuilles vertes, d'où les lys s'élançaient comme des prières, et où les œillets, les roses et les héliotropes mêlaient leur parfum suave à l'odeur de la poudre et de la résine qui bouillait. Opiniâtres, les Bourguignons, comme des insectes patients sous le corselet de fer, grimpaient le long des échelles, dans la lumière, au bruit des cantiques qui volaient de la bouche des femmes, non moins que les pierres et autres projectiles de leurs mains ; si bien que la mort arrivait aux combattants toute souriante, parée de religieuse ferveur, de fleurs et de soleil.
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Il n'y a point, ma mie, que la guerre pour séparer les amoureux, ainsi que je le pensais bien. Il y a aussi l'honneur, à ce qu'il paraît.
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Il sentait bien qu'il jouait en ce moment la partie la plus importante de son règne et dans les circonstances les plus mauvaises, mais il en augurait du bonheur, car il livrait cette bataille avec ses armes préférées : la ruse, les paroles dorées, l'art d'acheter les esprits et de tenter les plus hauts seigneurs.
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Mais je chante surtout les beaux faits des amoureux, leurs désirs, leurs espoirs, leur mort . Je les dit en français et en latin, la nuit comme le jour, devant les comtes et les ducs et même devant notre seigneur le roi . Je les relate en entremêlant la vérité de poésie, que les hommes de peu de sens jugent frivole, mais que les sages croient être aussi vraie que la vérité même...
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Des lambeaux de brumes flottaient sur les champs et se suspendaient en écharpes légères aux branches des arbres mouillées de rosée. des alouettes se poursuivaient au-dessus des sillons en dessinant leurs arabesques .
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