AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Roshieru


J'ai cherché le moyen d'entretenir le suspens sur mon avis. En vain. Donc, soyons directe : j'ai adoré de bout en bout. 380 pages de bonheur. J'aime les chats. Voilà. Vous savez tout.

Quoi ? Faut que je détaille plus ? Bon, d'accord...

Quand j'ai commencé à lire Entrechats, je ne savais rien du contenu. Je n'avais pas lu de critiques. Je n'avais même pas lu le résumé, ou alors tellement en diagonale que j'avais juste remarqué le côté égyptien, un point c'est tout. J'avais juste suivi d'un oeil les aventures de Cécile sur son blog il y a longtemps. En fait, ayant eu l'occasion de lire un très bon manuscrit de Cécile Duquenne en comité de lecture pour le Petit Caveau (d'ailleurs, où en est le manuscrit en question, Cécile ?), j'ai acheté les yeux fermés en même temps que le facteur 119 de Lydie Blaizot (un autre roman que je vous conseille, d'ailleurs, même si j'ai moins accroché). Je m'attendais à un bon roman fantastico-historique, et en fait c'est un bon roman de fantasy mythologique. J'ai envie de dire : fantasy mythologique un peu comme Xena, sauf qu'il n'y a pas dans Entrechats de femmes en cuir faisant des sauts périlleux et poussant des cris qui vous vrillent les oreilles, ni Bruce Campbell en roi des voleurs. Accessoirement, je crains qu'avec cette comparaison on découvre que j'adore des trucs douteux basé sur une vision de la mythologie antique tout aussi douteuse. Donc, non, pas comme Xena, mais disons qu'on entre dans un monde où les dieux et les créatures magiques côtoient les hommes, et où la magie et la technologie se confrontent, mais à la sauce égyptienne, s'il-vous-plaît. Comme j'adore le monde égyptien depuis longtemps, je n'ai eu aucun mal à entrer dans l'univers de Cécile Duquenne. Quand j'étais gamine, je voulais être égyptologue. Ensuite, j'ai voulu être archéologue ou paléontologue, brièvement Lara Croft, puis vétérinaire, et finalement, j'ai étudié le japonais et je vais étudier le chinois. Mais revenons en à Entrechats.

Cependant, la fantasy d'Entrechats n'est pas très medieval fantasy et sword and sorcery. Si magie il y a, Cécile Duquenne a opté pour un récit plus proche du policier et de l'aventure. On suit ainsi parallèlement l'enquête d'un inspecteur qui essaye d'élucider le massacre du sphinx et de combattre une secte qui sert de couverture à une mafia tech, les cruelles mésaventures d'un jeune chercheur (Khephren) qui paye cher son intérêt pour les sphinx, la quête de vengeance d'un de ces mêmes sphinx, ou plutôt d'une sphinge et, enfin, la quête de magie du côté obscur de la force, puisque Cécile Duquenne nous dévoile aussi les tribulations de certains méchants, auxquels ont fini par s'attacher malgré tout. C'est d'ailleurs ce dernier point que j'ai particulièrement apprécié : les méchants de l'histoire ne sont pas des figures manichéennes incarnant le mal mais des êtres humains avec leurs défauts, leurs faiblesses et aussi certaines qualités.

Les personnages m'ont paru globalement crédibles, sauf peut-être pour l'âge donné à Qâa et Meskhenet, qui ont dans la vingtaine malgré leurs responsabilités (chercheur pour l'un, inspecteur pour l'autre) alors qu'on les aurait bien plus imaginé dans la trentaine. Ceci étant dit, j'ai lu après coup que c'était une demande du précédent éditeur de Cécile, L'Olibrius Céleste, mort avant la publication du roman et je n'ai pas non plus été gêné plus que cela. Après tout, on reste dans un univers de fantasy, avec ses codes, une civilisation ayant sa propre culture... Ce qui est impossible ici (diriger une thèse à l'âge de Qâa) peut l'être là-bas.

La fin laisse aussi certaines choses sans réponse. J'espère vraiment qu'il y aura un nouvel épisode se déroulant dans les Terres désertiques et/ou les Terres Croisées car Cécile Duquenne tient là un univers qui mériterait vraiment d'être étendu, enrichi et mieux exploité encore... Peut-être dans une suite ou une préquelle un peu plus adulte, non pas en terme de plus de violence et de sexe (en fait, je n'estime pas l'abondance de violence et de sexe comme quelque chose de forcément adulte), mais au sens du traitement des thématiques. Par exemple, si j'ai beaucoup apprécié l'opposition politique entre la magie et la technologie, j'ai eu un peu l'impression que cet aspect était dilué sur la fin, qu'on passait à côté de certains enjeux, alors qu'ils étaient essentiels au départ. Peut-être la faute encore aux directives du précédent éditeur souhaitant un côté plus jeunesse ? C'est dommage car certains des meilleurs romans de jeunesse reposent justement sur des choses complexes (par exemple, les symboles religieux dans les bouquins de CS Lewis) et c'est assez paradoxal quand on voit ce que se prenne dans la gueule certains personnages en matière de pertes de membres et de tortures.

Malgré ces quelques bémols, je réitère : Entrechats est un très bon roman. le style de Cécile Duquenne est très agréable. L'humour permet de désamorcer la tension de certaines situations sans pour autant les faire sombrer dans le ridicule ou se montrer trop inapproprié. Les ellipses dans la narration sont bien amenées.
Lien : http://edenia.sanctusy.net/r..
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}