Capturée par les soldats d'un puissant seigneur vieillissant et malade, et considérée comme une sorcière qui jette de mauvais sorts, Mailis, au pied du bûcher qui ne veut pas prendre feu, est alors tuée d'une flèche en plein cou. Sa petite fille, Iliana, assiste impuissante à ce massacre. le chevalier Groz, une fois sa mission terminée, retourne au château, au domaine de
la croix du Sud, pour annoncer la bonne nouvelle au seigneur: la sorcière est morte et les poupées vaudou sont détruites. Ne reste plus qu'à espérer que le mauvais sort que Mailis a jeté partout ne cesse. Mais, il reste le problème de la fillette: que faire d'elle? Considérée comme une enfant du diable, Groz décide de la garder et de la mettre durement au travail. C'est dans ces mêmes conditions que survit péniblement un jeune garçon, Dominique, sous l'emprise des caprices du fils du seigneur et du bouffon. C'est deux-là vont se lier d'amitié et s'entraider pour tenter d'échapper aux griffes du chevalier...
Luis Duràn nous livre un magnifique conte médiéval, mélangeant à la perfection les croyances et les sortilèges. Avec un scénario à la fois sobre et singulier, il a su retranscrire avec brio une sorte de légende au ton moyenâgeux. Divisé en deux chapitres, cet album regorge de surprises.
Le graphisme quant à lui, est des plus spectaculaires.
Raquel Alzate nous montre ici toute l'étendue de son talent. Au dessin envoutant et éblouissant, ce récit est un vrai régal pour les yeux. Passant d'un flou artistique impressionnant à un trait fin et précis, elle a su nous charmer avec sa palette de couleurs. Mystérieuses, éblouissantes ou bien glauques, ses planches sont de véritables tableaux qui rendent parfaitement grâce au scénario.
La croix du sud... de quoi en perdre le nord!