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Citations sur Une lady, sinon rien (29)

— Je me dois de vous rappeler la discussion que nous avons déjà eue au cas où les choses tourneraient mal, se borna-t-il à dire.
— Il n'en est pas question, gronda Simon entre ses dents.
En vérité, ils en étaient bien réduits à cette extrémité, admit Nell.
Elle s'éclipsa. Simon la rattrapa dans l'escalier. Elle lui fit face.
— Daughtry a raison, dit-elle avec calme. Notre cause est perdue.
— Vous n'allez quand même pas vous résigner !
— Il ne s'agit pas de résignation, plutôt de stratégie.
D'une voix sourde, il répliqua :
— Bonté divine, Nell, vous ne comprenez donc pas que je vous aime ?
Elle le dévisagea comme si elle n'avait pas entendu ces mots qui compliquaient la situation.
— Eh bien, c'est regrettable, articula-t-elle, avant de gravir rapidement les marches restantes.

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— Non ! s'exclama-t-il, exaspéré. Vous ne m'avez jamais admiré. Mais vous saviez pouvoir vous appuyer sur moi, et c'est ce que vous faites en ce moment même. Cette voiture, la maison, la serrure sur la porte de votre chambre, les vêtements que vous portez... Tout cela m'appartient. Je pourrais vous les reprendre, ou bien m'en servir contre vous. Je pourrais verrouiller les portes et ordonner aux domestiques d'oublier votre existence. Je peux agir à ma guise. Et, pourtant, je ne vous vois pas trembler de peur.
— C'est peut-être une erreur de ma part, chuchota-t-elle.
— Alors décidez-vous ! Suis-je un salaud capable du pire ? Ou bien est-ce vous qui, par lâcheté, refusez d'admettre vos sentiments ?
La voiture s'arrêta dans un cahot. Le silence retomba dans l'habitacle.
— Alors ? insista-t-il.
Nell restait muette, une expression rebelle sur les traits. Il retomba sur son siège.
— Très bien. Laissez-moi vous débarrasser du fardeau de la lâcheté. J'embrasse volontiers le rôle de l'ordure. Vous ne me quitterez pas, Cornelia Saint-Maur. Je vais vous garder, que vous le vouliez ou non.
La portière s'ouvrit. Elle le regardait toujours, sans bouger. Puis, tout à coup, elle sauta sur ses pieds et descendit de voiture, ignorant la main que lui tendait le valet pour l'aider.
La rage de Simon s'évapora. Une vague de dégoût l'assaillit. Jamais il ne s'était senti plus proche de ses ancêtres. « Que vous le vouliez ou non » : ces mots auraient pu sortir de la bouche du vieux comte.


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Les créanciers rechignaient à
prêter de l'argent à une femme, mais peut-être aurait-elle pu se servir de Michael comme prête-nom ? Encore fallait-il qu'il lui donne l'argent, une fois ce dernier obtenu ? Il n'avait jamais été du genre à partager.
L'année passée, il avait mis la main sur un joli petit pactole tombé du ciel, qu'il avait entièrement remis à son club politique. À présent, il ne se souciait plus de revendiquer quoi que ce soit, mais ses poches demeuraient vides, à cause du jeu et du gin. S'il obtenait le prêt et gardait l'argent, Nell n'aurait aucun moyen de pression pour l'obliger à le lui rendre.
Restait une autre solution...
Elle avait une solution très simple pour résoudre ses difficultés pécuniaires. Michael ne cessait de l'y pousser. Elle ne pouvait pas
: l'idée seule lui donnait la nausée.
« Une fois que le lait a tourné, il n'y a rien d'autre à faire que de le jeter », disait toujours sa mère.
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Comme des boules de billard qui se croisaient, ricochaient et se heurtaient avant de poursuivre leur trajectoire folle, les humains se rencontraient avant de repartir chacun de son côté.
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Écoutez, autant vous mettre tout de suite au courant des pires rumeurs que vous entendrez circuler sur mon compte. Rumeur numéro un : je suis un ivrogne. C'est faux. J'aime le bon vin, certes, mais je suis rarement
saoul. Numéro deux : je suis une canaille et un débauché. Tout est relatif, et j'ai le sens des limites. Numéro trois : je suis joueur. C'est vrai, toutefois je ne joue jamais au-dessus de mes moyens. Quoique. Dans ma situation actuelle, ce ne serait pas très difficile. En règle générale, je joue pour le plaisir de. prendre leur argent à mes adversaires. Quoi d'autre... ah oui ! J'aurais
une nature perverse. Là encore, tout est relatif. Certaines personnes redoutent
terriblement les élans de l'imagination. Je consommerais des substances illicites. Cela peut arriver à l'occasion, mais je ne souffre d'aucune. addiction. Je serais un anarchiste et un suppôt de Satan. Faux et encore faux.
C'est à peu près tout, je crois.
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La plupart des vraies dames sont très ennuyeuses. Elles ont des exigences que je n'ai aucune envie de satisfaire, et en général leurs pères ne me considèrent pas d'un œil bienveillant. À cause de ma mauvaise réputation.
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Elle allait devoir apprendre l'obéissance. Ils étaient partenaires, pas égaux. Dans toutes les alliances, il y avait forcément une partie qui dominait l'autre.
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Il avait toujours pensé que la timidité naissait de la différence de classe et allait de pair avec la déférence. Mais, tout à coup, il
se disait qu'il n'était peut-être pas le maître apprécié qu'il pensait être. En sa présence, ses subalternes se faufilaient dans les couloirs comme des souris
apeurées.
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Je préfère encore sentir l'oignon
frit que d'être le larbin d'un riche ! Quelle idée aussi de se fairedomestique ! Trimer à longueur de journée en échange du gîte et du couvert, ce n'est quand même pas un métier ! Moi au moins je suis libre !
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Elle ne savait pas encore ce qu'il préparait - comment comprendre ce qui se passait sous le crâne d'un riche ? Mais bon nombre de
beaux gars savaient afficher ce genre de sourire, et les filles avaient alors raison de se méfier.

Elle croisa les bras sur sa poitrine, dans une attitude frileuse. Mieux valait éviter de penser à lui. Elle reporta son attention sur les oreillers rembourrés, plus blancs que les nuages, ornés de broderies jumelles, détail délicat exclusivement apprécié de celle qui y poserait la tête.
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