Demain, la veille ou la Joie d'avoir vécu… Une vie soudainement qui bascule dans l'incertitude des jours à venir. Plus que quelques mois de sursis lui annoncera-t-on à ce narrateur qui évoque avec émotion et nostalgie sa vie d'avant, sa vie de maintenant, sa vie d'après. Cet après qu'il n'ose pas trop brusquer.
Il va alors remercier. Remercier ses souvenirs : ces gens, ces endroits, ces lieux, ces mets, ces anecdotes qui ont fait de lui ce qu'il est devenu. Qui l'ont à un moment donné de son existence amené à se remettre en question, à réorienter ses pensées sur l'Essentiel.
A travers ses pages de remerciements et de souvenirs, il nous raconte également ses proches, ses amis… La façon dont ceux-ci vivent son sursis. La peine qui les traverse. L'amour qu'ils lui portent. Ces larmes cachées aux traces indélébiles dans les coeurs de sa femme et de ses filles… Ces étreintes pourtant fugaces mais qui veulent tant dire…
Le récit dépérit tout autant que son narrateur. Fidèles, les mots rendent ici hommage à leur maître, à sa douleur et sa maladie qui sont en train de l'emporter. Sur un ton léger et parfois plein d'humour, la mort traverse les pages à grands pas… On la sent qu'elle arrive. Inévitable, elle lui laisse tout de même le temps de vivre ses derniers moments comme il l'entend.
Le temps d'accueillir la mort…
Il y manque le charme et l'odeur des pages… Ce petit « truc » qui fait la différence. Toutefois, le format numérique ne laisse pas sans émotion et prend les tripes aussi rapidement qu'il les laisse mollassonnes avec le départ « précipité » du narrateur vers d'autres horizons…
Merci pour ce récit.