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EAN : 9782756017037
221 pages
Delcourt (19/05/2010)
4.18/5   248 notes
Résumé :
"On est où là ? Il est quelle heure ? On est où là ? Il est quelle heure ? Là où je suis...
Je ne vois rien. Je ne sens rien. Je ne peux plus parler... Je ne peux plus entendre..."

"La parenthèse" est un témoignage, une bataille contre l'adversité. Le récit d'une mémoire abîmée par le temps et la maladie...
Critiques, Analyses et Avis (77) Voir plus Ajouter une critique
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Échaudée par mon expérience avec Pénélope Bagieu, me voilà plus que méfiante à l'égard du premier album d'Élodie Durand, recueillant lui aussi éloges et dithyrambes. D'autant que l'introduction (j'avais survolé les premières pages en librairie), un peu trop dramatique à mon goût, n'avait fait que me conforter dans mes a priori. En plus, pas de chance, une faute de grammaire dès la troisième phrase (le genre de truc qui m'agace vraiment) ! Bref, j'étais partie pour me taper une histoire larmoyante, un brin impudique, que les critiques portaient aux nues parce qu'il serait politiquement incorrect d'éreinter une auteure qui a subi une grave maladie.

Du coup, j'ai un peu honte de moi, maintenant... Je ne m'attendais pas, en fait, à ce que ce passage de la vie d'Élodie Durand soit aussi empreint de souffrance. Et aussi intéressant, au final. C'est l'histoire, assez simple, en fait, d'une jeune fille qui s'est découverte épileptique et qui, malheureusement pour elle, a connu des complications (plutôt rarissimes, d'après ce que j'ai compris) qui l'ont amenée à s'enfoncer inexorablement dans la maladie. Rien de bien original, me direz-vous. Et, en effet, le récit souffre d'une narration (et là, je parle de l'aspect littéraire de la chose) un peu faible. Élodie Durand a choisi de raconter son histoire en voix off, ce qui met en avant les lacunes de son écriture, très plate, et il faut bien le dire, un peu ennuyeuse. Reste que ce qui lui est arrivé n'est pas banal et qu'elle a très bien su exprimer, avec relativement de pudeur, la perte d'identité dont elle a souffert. En effet, c'est là le sujet principal de l'album : atteinte d'une maladie apparemment incurable, elle a vu sa mémoire s'effilocher inexorablement et a atteint un stade où elle n'était plus qu'un zombie (elle dormait presque tout le temps). le passage chez la neuropsychiatre, où, à force de tests, elle s'aperçoit qu'elle ne connaît plus l'alphabet et qu'elle ne sait plus compter, est particulièrement saisissant.De ce que j'ai écrit jusque là, on pourrait déduire qu'il s'agit d'une histoire particulièrement triste et fataliste. Mais non ! La grande force de ce récit, c'est d'avoir été construit en palindrome : à la descente aux Enfers succède, en symétrie, le retour à la vie. Et ça fait du bien, car la première moitié du récit est tout de même assez éprouvant. Je ne suis pas très enthousiasmée par le dessin général, mais certaines planches, plus ou moins indépendantes de la narration, sont sublimes d'expressivité (je vous en montre quelques une ici), et c'est grâce à elles, finalement, que cet album a remporté mon adhésion. Et puis, Élodie Durand a commis un vrai travail de mise en page, ce qui n'est pas si courant. Je ne la considère donc pas forcément (pour l'instant) comme une très bonne narratrice, mais je pense qu'elle a un potentiel énorme en tant que dessinatrice et un bel avenir dans la BD.
Lien : http://musardises-en-depit-d..
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Elodie Durand livre, à travers cette bande dessinée, quelques années de sa vie où elle a dû affronter une maladie: l'épilepsie.
Arrivée sans prévenir, subitement, effrontément, cette maladie prendra, dans la vie de Judith, toute la place.
Elle nous raconte sa vie d'alors, essentiellement grâce aux témoignages de ses proches, de manière sobre et didactique
Des dessins en noir et blanc, singuliers mais expressifs, de toute taille font de cette bande dessinée une belle réussite.
Si cela lui a permis de mieux affronter la maladie et de l'exprimer à travers cet album, grand bien lui fasse. Une belle leçon de courage.
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"J'avais perdu le lien entre hier et aujourd'hui".
Déconnectée de la réalité lorsque ses crises la terrassent, Elodie Durand a voulu témoigner de son vécu par rapport à l'épilepsie puis à la tumeur maligne du cerveau diagnostiquée.
"Une maladie à vie!" "Quel con!"
"Vlan!"
Et va que je nie et te claque la porte au nez.
Comportement imprévisible, colères,vide,pertes de mémoire, convulsions. Voilà, cette étudiante aux Beaux Arts, en pleine fresque murale à l'hôpital d'Argenteuil, obligée d'accepter les soins et l'hospitalisation.
Entre honte, souffrance et dépression, c'est son long parcours de combattante aidée par sa famille et ses dessins (tracés compulsivement dans un carnet pour transcrire l'indicible) qui nous est donné à voir.
Cette bande dessinée, La paranthèse au nom justifié par la guérison finale est un livre d'espoir, une ode à la vie malgré tout.
En noir et blanc, sans cadre ou hors cadre, parfois hachurée de sombre, parfois écrite en blanc sur noir (faible lumière éclairante au fond du gouffre),petite forme perdue sur une toile d'araignée en gros plan,chute en triptyque pour évoquer la plongée dans l'horreur ou la souffrance,minuscules neurologues perdus sur ses circonvolutions indéchiffrables, éclatement du corps qui marque la brisure intérieure, dessins incohérents, chaque page parle au lecteur pris à témoin: de peur des examens,d'angoisse de mort,de pertes de repères, de temps qui stoppe sa course sur un point d'interrogaton, puis repart plus fluide et plus gai vers un mieux être.
Emouvant!
Dessinatrice de talent Elodie Durand a commis bien d'autres ouvrages.
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J'ai voulu me mettre à lire des BD / Romans graphiques depuis un petit moment maintenant et en feuilletant celui-là je l'ai trouvé intriguant : On parlait d'une maladie qui affectait physiquement et moralement la vie d'une jeune femme; et les images semblaient sombrement jolies, alors je l'ai pris ! Et c'était vraiment un pur bonheur !
Les dessins sont splendides. La partie de la maladie représentée par ses grosses têtes, ses ombres noires attachée à elle, magnifique.
L'histoire, qui est en fait un témoignage biographique, est très fluide à lire. Pour quelqu'un qui n'avait pas lu autre chose que des romans écrits avant ce roman graphique, j'ai adoré sa lecture !
J'ai été très touchée, et oui j'en ai pleuré. J'ai particulièrement aimé la façon qu'a l'auteur de comprendre la réaction à ses parents. Ses parents ne la soutiennent pas dans la meilleure des façons, bien qu'ils pensent le faire, et pour ça elle les adore.

C'est un témoignage qui semble sincère, rempli d'émotions, de courage et d'espoir.
Je le recommande vivement !
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Très beau témoignage, très touchant ! C'est rare que des BD parlant de maladies éveillent en moi quelques échos, ce qui n'est arrivé pour l'instant qu'avec Une chance sur un million, qui continue de m'émouvoir aux larmes à chaque lecture, mais celle-ci rentre dans le même genre de catégorie.

Cela tient à peu de choses, mais là où elle sait se faire très juste, c'est que son histoire dépasse le simple cadre du récit d'un combat contre la maladie : il touche plus largement à ce qui fait de nous ce que nous sommes et la fragilité de nos êtres. Et là, je m'y retrouve, moi qui n'ai jamais connu la convalescence, la maladie et l'hôpital.
Élodie Durand se découvre épileptique à cause d'un cancer, et ce rude combat de plusieurs années contre cette petite cellule mal placée fera le récit. Mais ce qui va surtout être son calvaire, c'est que cela affectera sa mémoire et ses souvenirs. Et donc, ce qu'elle est.
L'histoire d'Élodie m'a touché sur ce point, par la détresse qu'elle met dans ces pages où elle perd la mémoire de choses banales, ordinaires, jusqu'au souvenirs personnels et même son propre prénom, alors qu'elle est perdue seule en ville. C'est horrible de voir la façon dont tout se détériore jusqu'à ce point, et la façon dont une si petite chose peut détraquer un être humain à ce point. Perdre la mémoire et les souvenirs, c'est perdre une partie de sa vie. Et dans le cas ici, un gros morceau même. Et d'imaginer une telle chose m'arriver, ça me suffit à avoir une réelle compassion pour l'auteure.

Le récit est très bien servi par son dessin, entrecoupé de ceux qu'elle faisait lors de ces crises. Il représente d'une façon poignante son ressenti en même temps qu'il dévoile la douleur qu'elle ressent et la lente déliquescence de son esprit. Plusieurs mises en pages originales parsèment le récit, donnant des différences de rythme et de tons qui donnent une fluidité de lecture extraordinaire, bien que le sujet soit aussi grave et aussi fort.
Une lecture très marquante, avec une réelle question sur la mémoire qui est sous-jacente à tout cela. le récit est d'une force narrative et m'a beaucoup impacté. Je le relirai avec plaisir, c'est certain. Quelle claque !
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
D'un seul coup, j'ai réalisé brutalement : je se savais plus rien !

Je ne connaissais plus mon alphabet, plus aucun nom et encore moins celui du Président !

J'a beaucoup pleuré ce jour-là, je n'arrivais plus à m'arrêter.

J'avais honte... Tellement honte.

Alors c'était comme ça ? Je ne savais plus compter ?

Je connaissais encore moins de choses...

J'avais régressé. Comment cela était-il possible ?

Il y avait des choses simples que je croyais acquises pour toujours et qui ne l'était pas.

J'ai pensé que les résultats auraient été les mêmes avant la maladie.

La neuropsychiatre a interrompu prématurément les test. J'allais devoir y retourner... Recommencer...

A la maison, nous avons continué à nous torturer gentiment. Je voulais tout réapprendre.

Je t'ai demandé de m'aider. Je voulais être prête pour mon prochain rendez-vous.

Je ne retenais rien. J'avais réussi à apprendre le nom du Président.

Mais quelques mois plus tard, le Président a changé... Ce n'était pas de chance...
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Dans ma tête, ça allait dans tous les sens. J’étais un monstre. Un monstre s’était emparé de moi tout entière. Je n’avais plus de tête. Ma tête était une prison. Je ne pensais pas que je mettrais tant d’années à me réconcilier avec elle
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Je m’inquiétais de vos gros yeux, de vos regards angoissés, de vos questions. Non, je ne savais pas si j’avais fait une crise, ni si j’allais mieux. Non, je ne savais pas ce qui s’était passé… Moi, ce que je voulais, c’était ne plus jamais avoir peur
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Finalement il me fallait du temps en dehors de la maladie, du temps à vivre pour m'inventer un futur, pour me construire d'autres souvenirs...
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La mémoire est notre cohérence, notre raison, notre sentiment, et même notre action, sans elle nous ne sommes rien.

Luis Buñel (cité dans La Parenthèse, Elodie Durand, Delcourt, 2010)
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