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EAN : 9782072948619
304 pages
Gallimard (18/08/2022)
3.28/5   29 notes
Résumé :
« La peau, devenue soie céladon sous les reflets pâlissants de l’eau, était torturée de torrents de suif qui s’écoulaient depuis ses aisselles en ondoyantes rivières broussailleuses. Imbue d’elle-même, rageuse et ignoble, flottait, dans l’eau chlorée, pavillon d’or, chair claire et pivoine des peaux éraflées par les épines de roses, incendie de l’enfance retrouvée, l’effroyable vérité de la beauté. »

Fuyant une vie nocturne inquiétante, un jeune homme... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je dois dire qu'il m'est très difficile de donner un avis sur ce livre. Certaines pages sont très belles, certaines scènes également. L'écriture est exigeante tout au long de la lecture, à tel point que je me suis demandé si j'allais terminer le roman. Je pense que ce qui m'a dérangé, c'est le contraste entre le personnage principal et le milieu dans lequel il évolue. En effet, il s'agit d'un jeune homme, un peu désoeuvré, qui se cherche ; une quête identitaire en lien avec son homosexualité refoulée. Il évolue dans un monde de petits dealers ; je pense que c'est certainement ce contraste qui m'a dérangé.
Avis mitigé et donc avis très difficile à donner.
Cela reste néanmoins une prouesse pour un premier roman.


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Le narrateur traîne sa vie de soirées interlopes en petit trafic de drogue, qu'il consomme avidement au passage. C'est là qu'il rencontre le Bleu, un jeune homme qui l'attire immédiatement. Perdu dans les vapeurs de drogue, les relations ambiguës et sa vie de petit trafiquant, il a dû mal à savoir où il en est. Mais le jour où le bleu se fait la malle sans rien dire, il se rend compte qu'il lui manque et part le chercher jusqu'en Espagne.

Dès lors, les souvenirs, les envies, le passé familial et les réticences sont l'objet de bien des divagations, délires, craintes, fuite en avant. Car fort de l'empreinte laissée dans la famille par l'oncle André, il lui est impossible d'affirmer et d'accepter son homosexualité.

Cette fuite en avant pour rejeter sa nature la plus profonde devient alors sujet de ses pensées, ses délires, ses angoisses, ses attentes.

Un roman qui m'a très vite lassée par ses délires et descriptions des soirées, des rencontres. Par une construction que j'ai trouvé bancale, embrouillée, lourde et difficile à suivre. Et pourtant il a également une forme d'écriture assez maîtrisée. J'ai eu dans les premières pages et à plusieurs reprises une très forte envie de le poser définitivement. Pourtant, en continuant à tourner les pages, et surtout lors de l'arrivée en Espagne, je dois dire que l'auteur a su raccrocher mon attention.

chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/10/31/linclinaison-corentin-durand/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Aujourd'hui je vais évoquer L'inclinaison premier roman captivant de Corentin Durand. Ce texte m'a évoqué le premier roman de Jean-Baptiste del Amo Une éducation libertine. Des résonnances entre ces deux oeuvres, notamment sur la question de l'identité sexuelle et l'évocation d'une époque que les deux jeunes auteurs n'ont pas connue (les années 1980 et le sida) m'ont touché.
Le vocable du titre, ce mot inclinaison peu usité, revient à cinq ou six reprises dans les chapitres du roman. C'est une façon d'évoquer l'attirance, le désir ou le goût : en l'occurrence celui du narrateur pour les hommes bien qu'il s'en défende d'abord avec son comportement homophobe assumé. Il a vingt ans, il vit à Paris dans le quartier de la gare de l'est et effectue du deal. Il précise : « je ne sais plus quand cela a commencé. Je me souviens seulement que j'avais abandonné mes études, que je n'avais plus d'amis et que, dans ma solitude, j'avais raccroché le premier train qui passait. » L'inclinaison est à la fois un road-trip et une quête identitaire, une acceptation de soi. le récit débute dans la capitale et raconte le rapprochement entre le protagoniste et un groupe de jeunes qui revendent de la drogue et apprécient les substances qu'il prépare. Son trafic et le compartimentage de ses fréquentations l'isolent un peu. Il dit à propos d'un client : « Marc et moi n'étions pas des étrangers. Je le connaissais depuis plus de deux mois, durant lesquels, d'abord dans une boîte de nuit, puis à domicile, je lui avais livré mes cristaux. Il payait grassement, surtout depuis que je le tutoyais. » Au domicile des acheteurs le narrateur se laisse parfois aller à participer à des partouzes ou des orgies, il n'est pas épanoui : « il y avait dans mon jeu répétitif avec la drogue quelque chose qui disait tout de mon dessein : je me perdais, nuit après nuit, à la recherche d'une dévastation pour faire de mon corps une photographie. » de Paris jusqu'en Espagne il va fuir pour rejoindre le Bleu, un dealer de banlieue qu'il fréquente et dont il est amoureux sans oser se l'avouer. Ce secret intime est à l'origine de son désir de fuite. Il le rejoint sur la côte méditerranéenne dans une cité balnéaire affreuse et hideuse. Ensemble ils arpentent ces lieux sans charme, ces ghettos touristiques, rassemblements de gays. Son ami l'accueille provisoirement chez un homme puis un matin il disparait (avant que l'hébergeur soit arrêté par la police) ; le garçon se retrouve seul pour poursuivre son errance. En parallèle de ce récit contemporain il se remémore un écrivain homosexuel, Jacques Costan, qui a contribué à sa construction identitaire à l'instar d'un aîné de sa famille mort du sida. Les deux histoires s'imposent au milieu de l'intrigue principale. le narrateur a du mal à verbaliser et accepter ses sentiments, il ne se considère jamais comme gay. Il affirme : « j'étais malheureux et l'inclinaison que je sentais grandir en moi me clouait les mains. Qu'importait que toutes les brûlures du désir me fussent si familières, ça n'allait jamais mieux. » Il multiplie les expériences sexuelles plus ou moins sordides, il se fait payer par un homme, s'amourache d'un serveur et se remémore des soirées parisiennes mêlant sexe et drogue. Il est dans le déni de ses attirances : « moi, ai-je dit, je ne crois pas que je suis comme eux, je ne crois pas que je suis attaché par les pieds à leur identité. Pour tout te dire, les hommes, je les désire autant qu'ils me dégoûtent. (...). Je désirais les hommes et je préférais mourir que les embrasser. » Ce roman est littérairement abouti et séduisant : la narration imbrique différentes époques sans fil conducteur évident à suivre, la construction est complexe. Voici un extrait qui montre le style de l'auteur parfois un peu ampoulé : « la verge indolente, imbue d'elle-même, rageuse et ignoble, flottait, dans l'eau chlorée pleine de pisses mêlées et de crachats perdus, pavillon d'or, chair claire et pivoine des peaux éraflées par les épines des roses, incendie de l'enfance retrouvée, l'effroyable vérité de la beauté. » le road-trip s'achève à Sète après les provisoires retrouvailles avec Hocine (le Bleu) ; le ton est désenchanté et lucide, le narrateur constate : « à mon retour, ce serait toujours la même chanson : l'inclinaison qui recommencerait, la drogue pour oublier, et, chaque jour, un peu plus chanceler. »
L'inclinaison est un roman fort et exigeant, la lecture de ce texte puissant à la construction complexe est une véritable révélation. le lecteur tente de reconnaitre de qui le personnage de Costan est inspiré et savoure ce récit contemporain qui est aussi un hommage aux victimes homosexuelles du sida de la fin du vingtième siècle.
Voilà, je vous ai donc parlé de L'inclinaison de Corentin Durand paru aux éditions Gallimard.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Que dire.. il est rare que je rédige une chronique quand je n'apprécie pas particulièrement un roman mais masse critique oblige :-D

Pour faire court, c'est l'histoire d'une garçon de 20ans, dealer de drogues qui ne sort quasiment pas de son quartier, qui est celui de la gare de l'Est. Il fréquente une petite bande de dealer, entre deal, boite de nuit, orgies..
Comme fasciné par un dealer de première catégorie qui vient de filer en Espagne, il décide lui aussi de partir en Espagne..

Bref, ce roman met en scène des expériences de jeunes délinquants, entre désir et pulsion homosexuelle, je me suis ennuyé entre ses pages, j'ai trouvé cela long sans réel intérêt, une écriture trop.. trop lourde, trop impersonnelle, trop chargée..
Dommage !
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L'inclinaison est un premier roman. L'épigraphe est de Patrick Modiano. le style ne l'est pas. C'est un récit âpre, dense et flottant - dérangeant. C'est très bien écrit, sophistiqué, peut-être trop. le narrateur se cherche ; l'auteur aussi même si on peut être certain qu'il se trouvera. Moins sera plus, et il aura gagné. Corentin Durand a un sacré talent.

Le livre ? Il n'y a pas d'intrigue. C'est une suite de moments suspendus, indistincts, entravés. On est à Paris, puis en Espagne - hier et aujourd'hui. Tout est déglingué, on est de l'autre côté des cartes postales. Il y a des ombres à contre-jour, le Bleu, le Grand Dhjou, la Brune, un écrivain oublié - le sida, un fantôme. Il ne se passe pas grand-chose. de petits trafics - drogue, sexe, pas de rock and roll. Les heures s'ankylosent, gestes inachevés, élans qu'on étouffe, mélancolie qui s'invite, souvenirs dormants. Qu'est-ce qu'on attend ? On l'ignore. On est plaqués au sol. C'est ça vivre ? Se boire sans soif ? Peut-être.

Il faut aimer cette atmosphère, délétère, glauque. Il faut aimer cette dérive immobile. Ce spleen. Les fantômes. le passé n'est pas mort. On sort du livre un peu sonné, en se disant oui et non, plutôt oui non ?

Lu dans le cadre de Masse critique. Merci à Babelio et à Gallimard.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Et cette inquiétude, ce cri, cette mélodie même qui sort d'une jeunesse vivant sous l'empire de la fin, celle qu'a enfantée l'apocalypse qui fixe une génération de ses yeux blancs, elle est tout entière dans la musique. Ce soir-là, André pensa encore : que l'on me crève d'avoir été vivant. Au loin, une épidémie se lève. L'hiver.
La beauté creuse une tombe dans la mer. Majuscule fragilité, capitale ardeur - minuscule HIV.
Si souvent, je voudrais qu'il soit la près de moi : lui, le passé qui fulgure et qui rayonne, lui dont la trace s'estompe sans annonce.
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Mais après avoir chuté encore, et insulté, à nouveau, son compagnon un soir d'orage, il avait eté mis à la porte pendant deux semaines. Il avait, après épuisement de sa colère, pressenti qu'il perdrait l'attachement de son seul ami s'il ne se ravisait. Alors, durant ces quinze jours, il laissa sur le téléphone à cadran d'interminables messages où il promettait qu'il connaissait maintenant la valeur de leur vie commune, qu'il avait compris dans la perte ce qu'il devait à son compagnon, enfin, tout ce charabia qui toujours tenterait de transformer la grise dépendance en amour.
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Qui pourrait croire, quand le ciel est un tel incendie, quand les odeurs du bois sec palpitent dans nos narines, quand la chaleur enduit jusqu'au dernier pli de notre peau, que reviendra la froide saison ?
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Vidéo de Corentin Durand
Retrouvez les confidences des primo-romanciers de la rentrée littéraire Gallimard à l'occasion d'un entretien collectif où ils évoquent les écrivains qui les ont inspirés, leurs propres façons d'écrire, le point de départ de leur premier roman ou encore le choix du titre et de l'exergue de leurs livres : une inspiration rimbaldienne pour @clara Benador, un jeu de mot et une image pour Corentin Durand, une formule tirée d'un poème de #JeanGenet pour Rémi David.
Merci @levinenbouche pour votre accueil chaleureux. Les livres dédicacés de Clara Benador, Rémi David et Corentin Durand vous attendent sur place : 27, rue de l'Abbé Grégoire Paris 6. Attention, il n'y a que quelques exemplaires !
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