En 1968, la jeune Renée travaille sur une chaîne de fabrication de piles chez Wonder.
Au printemps, des étudiants contestent l'organisation de la société, et leur mouvement s'accompagne de grèves dans les entreprises. Renée rencontre des étudiants, et pour elle, c'est un choc culturel. Elle est d'abord interloquée par ces jeunes farfelus qui brandissent des slogans comme des guides suprêmes en prétendant contester toute autorité. Elle se laisse cependant conquérir par l'esprit de liberté du moment, par des perspectives qu'elle n'envisageait pas, mais peut-être meilleures que celles qui s'ouvraient à elle jusqu'alors.
Ses nouveaux amis la baptisent « Wonder ».
Encore trop 'jeune' pour avoir connu les événements de mai 1968 (du moins pour m'en souvenir), il me semble que cet album en restitue bien l'esprit.
Je me suis beaucoup amusé à lire les nombreux slogans de l'époque éparpillés ici et là sur les planches.
Quelques-uns sont intéressants, d'autres prêtent à sourire par leur ton prétentieux. Quelques exemples : « utopie piège à cons », « brisons les vieux engrenages », « on achète ton bonheur alors vole-le », « l'homme descend du singe mais le singe monte de l'homme », « la DS est à ceux qui la fabriquent », « Presse, ne pas avaler », « céder un peu c'est capituler beaucoup », « bourge oisive », « le patron c'est vous », « l'Etat c'est chacun de nous ».
Le graphisme dépouillé est très agréable et les jeux de couleurs s'accordent parfaitement avec les propos : en noir et blanc pour montrer la vie ouvrière chez Wonder, bariolées pour illustrer la libération des esprits.
Commenter  J’apprécie         181