S. Thala, une île, un hôtel, une prison, trois personnages et la mer. Une femme, un voyageur, un homme qui marche, et la mer, le sable, le vent, le bruit, le silence, la digue. Il la regarde, il avance, elle attend ; elle attend un enfant.
Un
Duras expérimental, une expérience de lecture, entre poésie, théâtre, phrases énigmatiques, mystères. J'ai pensé au Ravissement de Lol V. Stein, qui est cependant plus construit façon roman. Ici, superpositions de sensations, durées indéterminées, mais on comprend le présent, le passé, le temps qui passe, les souvenirs, les non-dits, le mystère et l'importance des relations humaines, de l'attirance, de l'inquiétude et de toutes les émotions qui constituent la vie.
Ne pas chercher à tout comprendre, elle est là, ils sont là, ils s'aiment, en silence, regardent, se regardent, sont ensemble, se séparent et se retrouvent, dans des allers-retours sur la plage, au bord de la mer, dans le vent, au milieu d'intervalles, de quelques mots. Quelles sont exactement leurs relations ?
L'amour, cela ne fait aucun doute, l'attirance, le désir, chacun ressentira ce qu'il veut, comprendra selon son impression.
Une chose est certaine : les émotions sont là, présentes, palpables, une tension électrique et lumineuse enveloppe tout le livre de manière presque surnaturelle. C'est déstabilisant et fascinant à la fois.