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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est un texte parlé et transcrit. C'est un descriptif et un commentaire de la vie ordinaire. C'est un regard sur la matérialité de la vie. C'est une liste de produits de première nécessité accrochée dans une cuisine. C'est un constat. Un livre sur les hommes, les femmes, les unes sans les autres, ou ensemble.Cest un livre parlé qui est merveilleusement écrit, parce que Marguerite Duras écrivait sa vie, et ne pouvait vivre que par l'écriture.
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Marguerite Duras parle d'elle, de ses sujets de prédilection à Jérôme Beaujour, lui-même écrivain, scénariste et réalisateur, mais avec cette transcription retravaillée, c'est comme si elle s'adressait à nous.

Publié en 1987, « La vie matérielle » est un ensemble de 48 textes courts qui ne sont pas vraiment des nouvelles, plutôt des réflexions, que l'on peut lire dans le désordre. C'est comme un journal sans date dans lequel Marguerite Duras parle d'elle mais aussi de ses personnages romanesques, de ses films, des lieux et des gens.

Elle nous fait des révélations, n'hésite pas à nous faire rentrer dans son intimité pour parler de son alcoolisme mais aussi des autres, parfois anonymes, pour dévoiler ce qui l'indigne comme dans « le coupeur d'eau » par exemple. La puissance littéraire est là quand elle évoque la misère et le suicide d'un homme et d'une femme pauvres avec leurs enfants, après une coupure d'eau. On retrouve ici un fait divers et la dénonciation de l'injustice sociale.
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Superbe ouvrage ! Duras nous parle, dans une écriture de l'intime qui lui va bien, de sa relation avec les hommes, avec l'alcool, avec la mer, avec ses maisons, on en voudrait encore et encore...
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Je suis allée écouter Laure Adler, biographe de Marguerite Duras, sur la scène de l'Odéon Théâtre de l'Europe, lundi 8 décembre 2014. Elle proposait une lecture musicale de « La Vie matérielle » accompagnée par les violoncellistes Sonia Wieder-Atherton et Valena Delval.
Ce fut un moment de plaisir et j'ai donc acheté l'album pour écouter l'ensemble des 48 textes courts, transcription d'entretiens de Marguerite Duras avec Jérôme Beaujour.
Laure Adler dit elle-même de Duras qu'« elle écrit quelques fois comme on se jette dans une mer glacée. Au début on croit mourir et puis on résiste ».

J'ai lu le livre (même si Marguerite Duras dit que ce livre n'est pas un livre !) il y a déjà quelques années mais je me souviens des thèmes abordés, sujets de prédilection de Duras. J'ai donc apprécié ces retrouvailles avec l'écriture de mon auteure préférée.
Mais après la voie de Fanny Ardant, Laure Adler fait pâle figure ; sa lecture a quelque chose de scolaire et elle est souvent trop rapide. Mais cela n'enlève rien à mon amour pour ces textes.
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Ce recueil de courts textes était à l'origine, un ensemble d'entretiens, entre la romancière et un journaliste. Marguerite Duras a souhaité faire des corrections, puis a remodelé l'ensemble pour en faire de courts chapitres, son roman autobiographique.

Ce texte m'a permis de mieux la connaître et d'éclaircir davantage certains de ses ouvrages qui me sont restés opaques et que je n'ai jamais réussi à lire jusqu'au bout. Je pense en particulier au ravissement de Lol...
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Un livre pas évident à aborder : ni roman, ni autobiographie, ni extraits, ni tout à fait entretien...

Tout en naviguant entre des propos touchants - voire bouleversants - et des pensées très abstraites puis très prosaïques, Duras amène le lecteur partout et nulle part.

Un objet agréable à lire, sans doute à relire plus tard, une fois le reste de l'oeuvre de Duras assimilé. À mettre en regard avec l'époque si particulière dans laquelle elle écrit.
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Comment parler de ces textes sans les altérer, comment critiquer ce qu'il faudrait entendre et réentendre, méditer, intérioriser d'abord après de multiples réécoutes ? Exercice difficile, voire infaisable. J'ai lu un jour l'amant, il y a si longtemps. Il faudrait reprendre son oeuvre pour tenter de comprendre certains passages de la vie matérielle. J'ai lu la biographie d'Alain Vircondelet qui m'a donné le goût de redécouvrir Marguerite Duras qu'il a dépeinte comme une inconsolable nostalgique, une femme en perpétuel questionnement.
Ces monologues sont toujours introspectifs, font corps avec elle-même. Qu'elle nous parle d'elle ou de ses personnages de romans, de gens inconnus ou d'amis, du tragique de l'existence, des souvenirs qui se bousculent dans un flot ininterrompu qui semble ne jamais pouvoir se tarir, chaque souvenir en entraînant un autre, elle explore chaque événement, s'attarde à chaque détail. La voix de Laure Adler s'accorde à merveille à la pensée de Marguerite Duras, à la fois distante, lucide et sans concession sur le monde et la vie parfois terrifiants. Elle redonne vie, pour quelque temps, aux égarés, aux désespérés dont elle se sent proche. S'interroge sur l'écriture, la puissance créatrice, le sens de l'existence, l'amour, l'impossibilité de vivre sans amour, les relations humaines, le rôle de la femme, de la mère, de celui que la femme se donne ou celui qu'elle se sent obligée d'endosser, la folie de l'Homme, le paraître, la sexualité, le jeu de la séduction, la place de l'alcool dans sa vie, son impossible adaptation à une quelconque conformité, sa peur des autres, ses angoisses, ses fixations.
Elle parle beaucoup d'elle-même, mais sait aussi parler des autres, avec beaucoup d'humanité.
Ses réflexions nous invitent à nous poser de vraies questions sur notre propre quête.
Merci à Babelio et masse critique pour ce partage.
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Un nouveau texte de Marguerite Duras ici, j'en lis beaucoup en ce moment. Je ne sais pourquoi. Une fois n'est pas coutume, je dois dire que celui-ci est quelque peu différent de ceux que j'ai pu voir jusqu'à présent. Il s'agit d'un recueil de texte prosés qui, à la base, ont une forme mouvante, changeante. C'est un ensemble de texte parlés et discutés avec Jérôme Beaujour, écrivain et journaliste, et ces morceaux ont été repris, retravaillés, réécrits pour garder des sortes de traces sortant tout droit de l'esprit de l'auteure sur des sujets très variés sans aucun lien entre eux. Ainsi, nous avons le droit à de très beaux textes qui sont compréhensibles bien qu'ils ne suivent pas une démarche romanesque ou encore narrative comme la plupart de ses textes. C'est compliqué de dire quelque chose de ce recueil car il ne suit absolument aucune logique. Il se veut le plus ouvert possible, ainsi nous ne pourrions rien dire dessus de cohérent, ce ne serait pas possible. La plupart des textes sont autobiographiques car comportent de la vie de l'auteure, mais aucune construction n'est valable. Alors, on ne peut en dire quoi que ce soit. Mais, il y a tout de même des choses que j'ai eu le plaisir de retenir, notamment une sorte de pudeur qu'elle garde même pour parler de ses obsessions, de très belles choses. Elle parle beaucoup de lieux, aussi, comme elle l'a très bien fait dans Les Lieux de Marguerite Duras ; ceux-ci tiennent une place importante dans ce recueil. Il y a quelque chose de fort, géographiquement. Les morceaux sont d'une beauté saisissante pour distribuer la pluralité sur laquelle elle s'épanche – pour changer : l'alcool, l'homosexualité, les hommes, Yann Andréa, Neauphle, l'Indochine, Trouville, aussi des anecdotes, des historiettes, des amitiés, et bien d'autres choses. Tant de sujet habituels de l'Oeuvre de l'auteure. Mais il y a également des sujets inédits, dont nous entendons rarement parler de sa part : le « look Duras » apporté suite à ses interventions télévisuelles, son fils, ses angoisses… J'ai trouvé une Marguerite Duras totalement différente de ce que j'ai connu jusqu'ici, plus faible…ou lucide, plutôt, avec un certain recroquevillement de soi. Peut-être une sorte de vulnérabilité qu'elle n'aborde pas souvent ; elle paraît souvent intouchable, et qu'ici elle ne le soit pas m'a beaucoup touché. On parle de la maladie, des mauvais jours… Beaucoup de sexe, aussi, de littérature – Proust, Sarraute. Elle parle beaucoup. C'est comme un mélange entre un travail journalistique donné, et le roman, tout en ajoutant des degrés autobiographiques ; nous pouvons trouver des textes factuels, comme la restitution de faits divers, mais aussi des réflexions (comme celle narrée sur les hommes et leur hétérosexualité ET homosexualité), ou encore des passages qui sortent directement de l'esprit de l'auteure et qui s'emploient à une sorte de description narrative très profonde (les cheminées d'India Song, par exemple).

La Vie Matérielle est un texte de Marguerite Duras que je n'aurais pas pu rencontrer plus tôt, je pense, dans mon expérience de lecture de cette auteure, car c'est un texte-recueil qui permet la déconstruction de l'image donnée par Duras sur elle-même. Elle apparaît alors plus complète, toujours aussi forte, mais parfois déconstruite et vulnérable. C'est alors nouveau et touchant ! {17}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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