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Mazarine Pingeot (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070776764
168 pages
Gallimard (05/01/2006)
3.73/5   15 notes
Résumé :
M.D. -Il y a quelque chose que vous avez dû oublier. Et dont moi qui oublie tout je me souviens de façon lumineuse : C'est la première fois qu'on s'est vus, ici, dans cet appartement. C'était tard dans la soirée, vous étiez deux. Vous vous êtes assis devant la cheminée du salon, de part et d'autre d'un poêle, de ceux qui étaient faits avec des vieux barils à huile et dans lesquels on brûlait du papier journal compressé en boulets. Je ne sais plus si je vous ai donné... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Marguerite Duras et François Mitterand sont tous deux amis de longue date, nous le savons bien grâce aux multiples textes de Duras dans lesquels elle parle de lui. Pour bien comprendre ce recueil, je conseille fortement d'avoir lu La Douleur auparavant, histoire de bien comprendre les enjeux qui se dégagent de leur lien et du premier entretien du texte – le plus important, et donnant son nom au recueil. Marguerite Duras a rencontré Robert Antelme en janvier 1936, et ces deux se sont retrouvés petit à petit de plus en plus engagés dans la résistance de la seconde guerre mondiale avec un troisième, Dionys Mascolo, qui deviendra l'amant français de Duras, et le père de son enfant. L'appartement qu'occuperont ces trois dissidents en plein coeur de Paris sous l'occupation, deviendra le repère d'un groupe de la Résistance, le RNPG dont François Mitterand était le chef. Il les rejoindra, avec de nombreux autres, formant ainsi le groupe de la rue Saint-Benoît. le 1er juin 1944, le groupe tombera dans un guet-apens, alors au bureau de poste de la rue Dupin où une réunion devait s'y produire. Marguerite Duras et François Mitterand s'en tireront de justesse, mais ce n'est pas le cas de tous : Robert Antelme, parmi d'autres, se fera alors arrêter par la Gestapo. L'attente de Duras face à l'absence sera alors narrée dans La Douleur. Pourquoi raconte-je cela ? Tout simplement parce que c'est le sujet primaire de ce recueil, c'est le sujet primitif du lien entre les deux entretenus. Sur les cinq entretiens, le premier parlera presque uniquement de ce sujet épineux de tristesse, de mauvais (et bons) souvenirs. Suivront ensuite quatre autres entretiens aux sujets absolument diverses et variés : « le dernier pays avant la mer », « le ciel et la terre », « Africa, Africa » et « La Nouvelle Angoulême ». Au travers de ces entretiens se déroulant à l'Elysée en 1986, tous les sujets seront abordés : la mort, les espaces, la mer, la campagne, Paris, la politique, l'Histoire, les différents états de l'Afrique, le nucléaire, les Etats-Unis et son président (Ron Reagan, à l'époque), le nationalisme, le manque d'informations et d'implication dans la politique, l'immigration, le racisme, la défense sociale, Israël, les scandales parisiens, etc. Je ne connais franchement pas grand-chose à tous ces sujets que j'ai en revanche trouvé très actuels malgré l'époque – ces entretiens passés il y a près de quarante ans et qui parlent de sujets encore très actuels. C'est bien troublant de voir à quel point les temps n'ont pas vraiment changé –, mais les lire m'a appris beaucoup de choses.

Ces entretiens sont suivis de plusieurs annexes qui m'ont encore plus touché que lesdits entretiens. Il y a tout d'abord un texte de Yann Andréa, qu'on ne présente plus, nommé « L'adieu du Boulevard Raspail » sur la dernière fois que se sont vus les deux amis dont les noms se trouvent sur la couverture du recueil. C'était un texte très touchant d'un point de vue extérieur à cette amitié, mais qui arrive à faire ressentir cette épaisseur d'une cinquantaine d'années. Ensuite se trouvera un témoignage poignant de Jean Munier, « le bureau de poste de la rue Dupin », narrant le jour de l'arrestation de Robert Antelme par la Gestapo, ce 1er juin 1944. Et puis viendra un extrait retranscrit d'un film documentaire de Jean Mascolo (fils de Dionys Mascolo et Marguerite Duras) sur le premier amour de la propre mère du réalisateur : « Autour de Robert Antelme ».

Cette petite série d'entretiens tient pour sujet majoritaire cette journée de l'arrestation de Robert Antelme par la Gestapo à la poste de la rue Dupin, évènement déjà narré dans La Douleur. Ici, il n'est pas romancé, ce sont des faits très réels qui sont expliqués, avec d'autres comme la politique, l'Histoire, le nucléaire, la mer, le racisme… J'y ai appris beaucoup de choses avec émotion. {14}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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Pas de notation pour ce livre d'entretiens. Mazarine Pingeot, auteure de la préface nous avertit : . ni Marguerite Duras, ni François Mitterand n'ont opéré de relecture à ces textes qui retracent les contours de la profonde amitié qui reliait ces deux amoureux du Dit et de l' Écrit.
Ils se sont rencontrés, Rue Saint Benoît en 1943, ils se sont vus pour la dernière fois Boulevard Raspail en 1994. Les sujets sont divers : arbres, Afrique, espaces, Amériques, Libye, Reagan, New York etc..
Il n'y a pas de "révélations" dans ce livre et cela fait beaucoup de bien. C'est un livre de confirmation. Il y a le parfum de ces deux destins que L Histoire a fait se rencontrer au milieu d'une période apocalyptique. Il y a leurs visions, leurs interrogations, et la ré-affirmation de leur éthique. On regrette que ces entretiens n'aient pas pu être plus nombreux.

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Je savais que Marguerite Duras avait pour ami François Mitterrand dont elle parle dans plusieurs de ses livres. Pourtant, j'avais un a priori sur ces entretiens pensant que l'enregistrement allait forcément effacer l'intimité qui lie l'écrivain et le président. Et puis j'avais une dent contre Mitterrand qui n'a pas toujours été exemplaire durant la guerre d'Algérie et qui a déçu pas mal de gens de gauche.
Mais une fois de plus la magie a opérée parce qu'on a à faire à deux phénomènes.
Ce recueil intitulé « le bureau de poste de la rue Dupin : et autres entretiens » rassemble cinq séquences enregistrées entre juillet 1985 à avril 1986 et retranscrites telles qu'elles sans relecture.
Ces textes retracent les contours de la profonde amitié de 40 ans qui reliait ces deux érudits.
Les sujets sont divers : les années de résistance de François Mitterrand, la question de l'immigration, du racisme et du nationalisme, le problème de la défense nationale et de la dissuasion nucléaire, les Etats du continent africain, les Etats-Unis.
On voit notamment, que lui est stratège dans ses propos, et qu'elle s'intéressait beaucoup à l'histoire. Et même s'ils ne sont pas toujours de bonne foi, c'est passionnant. Alors que Marguerite Duras et François Mitterrand sont morts la même année, en 1996, ils m'ont transportée avec un très grand plaisir au coeur de la vie politique des années 1980.

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J'ai découvert par hasard ce livre d'entretiens. Il est d'une lecture très facile et passionnante. J'ai beaucoup appris sur le passé de Marguerite Duras et François Mitterand. Les notes en fin de livre sont très instructives.
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critiques presse (1)
Lexpress
09 mai 2012
Un entretien-vérité passionnant entre la romancière française et l'ancien Président de la République.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
F.M.- C'est l'Opéra Bastille, je n'aime pas. C'est un concours international, donc il y a des règles et on m'a soumis les six derniers projets. Aucun n'était bien. C'est le plus grand concours qu'il y ai eu au monde, 750 projets, et parmi les six derniers, moi j'ai choisi celui-là car il me paraissait le plus convenable.
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M.D. – Vous aimez Paris beaucoup, vous aimez beaucoup marcher dans Paris.
F.M.- J’aime Paris. Je l’aime infiniment. Allez comprendre… Quand je quitte Paris, Paris me manque ! Mais il faut que je le quitte pour retrouver mon rythme intérieur. Ce rythme est paysan.
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F.M.- Le jour où la ségrégation raciale aura cessé de s’identifier à la ségrégation sociale n’est pas encore venu. Et tant que la revendication raciale épousera la revendication sociale, gare au réveil. Même s’il y a des périodes d’apaisement, il sera rude.
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