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EAN : 9782707303080
35 pages
Editions de Minuit (01/05/1980)
3.63/5   98 notes
Résumé :
« Un homme, une femme. Un homme assis dans l'ombre d'un couloir, une femme allongée dans un jardin à quelques mètres de lui. On sait quelles niaiseries moralisatrices peut engendrer cette simplicité édénique. Marguerite Duras les esquive toutes à une altitude de sobriété et de rareté où l'oxygène manque pour en dire plus. Comme une émotion suffocante pour ce dernier épisode de ses aventures esthétiques (...) Pour dire cette simplicité fondamentale, Duras a renoncé a... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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J'aime beaucoup la grâce de l'écriture de Marguerite Duras, sa fine psychologie, sa délicate peinture des sentiments humains, ses descriptions sensibles et si vivantes, son écriture si vivante, si fraîche, si vraie, si spontanée. Cette femme, est décidément une grande écrivaine, l'une des écrivaines majeures de la littérature française, et du XXème siècle !
Malheureusement, "L'homme assis dans le couloir", ne m'a pas tout à fait plu. J'y ai certes, retrouvé, toutes ses qualités, mais il m'a fallu beaucoup de temps, pour que j'ai l'impression, que Duras, se mette à avoir une écriture sensible. le début est un peu brutal, mal préparé, on entre tout de suite dans l'histoire, et c'est un peu trop rapide. Pour que l'histoire prenne tout son sens, pour que l'écriture devienne délicate, pour que les personnages deviennent intéressants, il faut attendre quelques pages.
Heureusement, après les prémisses, Marguerite Duras, ne nous fait plus attendre : on entre vite dans l'histoire, simple, contée avec une plume suggestive, poétique, rêveuse, délicate, porteuse de sentiments, par dizaines.
Il est tout de même dommageable, surtout pour un livre si court, que les premières pages ne soit plus réussies.
Ceux qui aiment Marguerite Duras devrait néanmoins, trouver, dans cet ouvrage, ce qu'il sont venu, y chercher.
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Je comprends que Marguerite Duras dérange. Je comprends qu'on ne l'aime pas. Mais elle est incomparable. Pour nous offrir de ces textes grandioses et repoussant à la fois. Ici encore, elle attise notre attirance et notre répugnance. C'est cru, direct et ne laisse pas d'échappatoire. Dès le début, l'on devine la fin. de ce court récit. Très court. On plonge comme en apnée et on en ressort pas le même qu'avant la lecture. Comme à chaque fois avec Marguerite Duras.

Personnellement, j'adore.
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🌳 L'homme assis dans le couloir. La femme allongée a même le sol. Dans le jardin, un soleil aveuglant, la femme aux paupières closes, et l'homme à l'intérieur. Il voit tout et elle ne sait rien. Dehors, les arbres, le ciel, un cours d'eau, des champs infinis. Et cette immobilité, ce poids qui cloue au sol, cette robe en soie claire, qui fut plus claire auparavant, et qui rend la lumière de l'extérieur encore plus vive, encore plus forte. Les yeux sont toujours clos. L'homme se déplace, l'atmosphère est lourde, aucun des deux n'a prononcé une seule parole ; mais voilà le vert des yeux qui se mêle au vert de cette nature paisible, indifférente à la tension entre cet homme, debout, et cette femme, couchée encore.

🌳 Et la passion, l'appel du corps, le déchirement des sens. Cet amour est souffrance, ce désir est douleur. Il y a ces coups, cette petite mort imminente et omniprésente, le corps lâche, le corps ne répond plus, il s'abandonne, il donne aussi et il prend. L'instinct animal reprend le dessus, jusqu'à l'accalmie. L'apaisement.

🌳 L'homme assis dans le couloir est une courte nouvelle, que l'on découvre à mesure qu'on la lit puisque la quatrième de couverture est nue. Étrange nouvelle, une atmosphère pesante s'en dégage dès les premières lignes, un côté primitif s'en dégage, qui contraste avec le calme et la tranquillité du jardin dans lequel se trouvent les personnages. C'est peut-être cela la vie après tout, dompter ses inclinaisons sensibles pour faire corps avec la quiétude naturelle...

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J'ai cru comprendre, pour la petite histoire, que "L'homme assis dans le couloir" a été commencé en 1962 et que Marguerite Duras l'a édité sous anonymat avant de le publier en 1980 aux Editions de Minuit sous son propre nom. A cette époque, Marguerite Duras déclarera "Ce texte, je ne n'aurais pas pu l'écrire si je ne l'avais pas vécu.".

Ce roman très court est une histoire de passion sexuelle. Il commence par une relation violente puis se poursuit par un monologue où Marguerite Duras nous entraîne dans les profondeurs d'une espèce de folie animale. On retrouve des phrases courtes et simples et laisse place à l'imaginaire car tout n'est pas dit. Merveilleuse écriture !
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Le livre à peine ouvert, c'est le soleil qui nous tape sur la peau.

Nous voilà projeté au coeur de l'été. A ses heures les plus chaudes. Celles où le désir est censé être endormi. Etouffé par la chaleur extérieure.

Nous sommes dans une scène à deux personnages. Il y a un homme et une femme.
L'homme observe, assis dans le couloir, la femme qui se languit au soleil.

Elle, sait qu'il l'observe. Qu'il l'a regarde. Qu'il voit tout.

Alors elle joue. Se joue de lui. S'amuse de son corps pour faire naître le désir.
Elle, a envie de lui. de son corps. de son sexe.

-

« L'homme assis dans le couloir » raconte l'érotisme. La passion sexuelle et sa férocité.
Court mais dense, ce récit est vif, violent et poétique aussi.

Marguerite Duras a su trouver les mots justes. Ceux qui s'imbriquent à la perfection pour créer des phrases courtes. Celles qui se lisent avec une respiration particulière. Presque haletante.

P.S : L'auteure aurait déclaré concernant ce récit : « Ce texte, je n'aurais pas pu l'écrire si je ne l'avais pas vécu ». Intéressant !
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il aurait relevé la tête et aurait regardé vers le fleuve. Le soleil est fixe et fort. L'homme regarde sans voir avec une grande attention ce qui se présente à ses yeux. Il dit :
- Je t'aime. Toi.
Le pied aurait appuyé sur le corps.
Une durée grandit, elle a cette unité de l'immensité indéfinie. L'homme n'aurait pas ressenti la peur. Il regarde toujours sans voir ce qui se présente à ses yeux, l'éblouissement de la lumière, l'air qui tremble.
Elle est sous lui, attentive de toute sa force, dirait-on, à l'évènement en cours. Sans un geste, la bouche mordue à son bras arrêtée à la soie de sa robe, elle en percevrait la progression, la pression du pied sur le cœur. Les yeux auraient été de nouveau refermés sur la couleur verte entrevue. Sous le pied nu il y a la boue d'un marécage, un frémissement d'eau, sourd, lointain, continu. La forme est défaite, molle, comme cassée, d'une terrifiante inertie. Le pied appuie encore. Il s'enfonce, atteint la cage d'os, appuie encore.
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Je vois le corps. Je le vois tout entier dans une promixité violente. Il ruisselle de sueur, il est dans un éclairement solaire d'une blancheur effrayante.
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Elle n'aurait rien dit, elle n'aurait rien regardé. Face à l'homme assis dans le couloir sombre, sous ses paupières elle est enfermée. Au travers elle voit transparaître la lumière brouillée du ciel. Elle sait qu'il la regarde, qu'il voit tout. Elle le sait les yeux fermés comme je le sais moi, moi qui regarde. Il s'agit d'une certitude.
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Elle n’aurait rien dit, elle n’aurait rien regardé. Face à l’homme assis dans le couloir sombre, sous ses paupières elle est enfermée. Au travers elle voit transparaître la lumière brouillée du ciel. Elle sait qu’il la regarde, qu’il voit tout. Elle le sait les yeux fermés comme je le sais moi, moi qui regarde. Il s’agit d’une certitude.
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Je crois que les yeux fermés devaient être verts. Mais je m'arrête aux yeux. Et même si j'arrive à les retenir longtemps dans les miens ils ne me donnent pas le tout du visage. Le visage reste inconnu. Je vois le corps. p13
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Videos de Marguerite Duras (241) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marguerite Duras
1941. Camp de Fallingbostel. Baraque 8. Une poignée d'irréductibles du Stalag XI-B refusent la défaite et montent leur réseau. Des premières filières d'évasion à l'unification de la Résistance, et jusqu'à la victoire finale, Emmanuel Lemieux mène l'enquête et raconte l'épopée du Réseau Charette. Quels étaient les visages de l'Armée des ombres ? Quels noms résonnent dans son silence ? Qui étaient Philippe Dechartre, André Ulmann, Charles Bonnet, Pierre le Moign' ? Quel fut le rôle de Michel Cailliau, neveu du général De Gaulle, alias « Charette » ? Et comment a-t-il affronté François Mitterrand, dit « Morland » ? Derrière les barbelés, ces hommes inventent une organisation hors-norme. Gaullo-communiste, francoallemand, éparpillé et uni, leur réseau rassemblera les prisonniers de guerre et recrutera au-delà. Emmanuel Lemieux part sur ses traces et dévoile les ultimes secrets de la Résistance. Avec lui, on rencontre Marguerite Duras, Marie-Agnès de Gaulle, Clara Malraux, Vladimir Jankélévitch et un certain Edgar Nahoum. Dans ces pages qu'il authentifie, ce dernier témoin retrouve l'histoire de ses amis : « J'ai pu, grâce à tous, devenir Edgar Morin. » Cette fresque immense se déroule de Londres à Alger, dans le vrombissement des Lysanders et le secret des prisons. Et l'on part à la recherche de splendides fantômes dans une nuit profonde. Une aventure tragique et grandiose. Une enquête romanesque. Un grand livre d'histoire. Emmanuel Lemieux est journaliste d'enquête, spécialisé dans la vie des idées, éditeur et auteur d'une dizaine d'ouvrages. Il a notamment écrit L'Indiscipliné, la biographie d'Edgar Morin et Pouvoir intellectuel, les nouveaux réseaux.
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