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EAN : 9782367190860
206 pages
Tristram (06/01/2022)
3.59/5   22 notes
Résumé :
Une femme attend, depuis vingt ans, le retour de son mari parti à la guerre. Leur fils a grandi sans connaître son père. Les intrus, qui ont envahi la demeure et convoitent cette épouse esseulée, se montrent de plus en plus agressifs et pressants. Pour continuer à attendre, elle doit encore gagner du temps, envers et contre tout.

Même s'ils ne sont nommés qu'à la fin du roman, le lecteur comprend vite qu'il s'agit des personnages de L'Odyssée.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Réécrit en beauté à l'aune d'une subtile et obstinée résistance féminine, le somptueux envers du décor d'une Odyssée immémoriale.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/07/10/note-de-lecture-sans-plus-attendre-sylvie-durastanti/

Tôt un matin, la maîtresse de maison a échappé de justesse à un viol, sur un chemin isolé des environs, où elle croisait par mégarde, tout juste levée, l'un des intrus, pas encore couché, ivrognes qui squattent sa demeure, en mangeant et buvant toute la nuit, depuis que le retour de son mari de la guerre en Asie se fait de plus en plus illusoire, alors que tous ses compagnons d'armes – ceux qui ont survécu en tout cas – ont regagné depuis longtemps leur foyer. Avides et lubriques, ces patriciens en goguette et en chasse ne se font pas encore officiellement appeler « prétendants », mais cela ne saurait tarder, et la pression monte.

À travers les yeux et les pensées de la maîtresse de maison et de la servante Éri, principalement, mais aussi, le moment venu, de la traîtresse Méla, espionnant au profit de l'un des envahisseurs dont elle attend de grandes récompenses, d'un Phénicien de passage et d'un certain Mendiant, il s'agit de suivre pas à pas comment se construit, par glissements et par complicités tacites, une authentique résistance face à une culture du viol et de la rapine, entretenue et glorifiée ici par un certain patriarcat sûr de lui et dominateur – jusqu'à un dénouement bien connu, mais dont la marche d'approche aura été ici une véritable révélation.

Ce n'est certes pas la première fois qu'une oeuvre littéraire se propose de mettre au premier plan la figure de l'attente, perpétuellement dans l'ombre et dans l'arrière-plan, que constitue Pénélope dans l'histoire et dans la mythologie.

Loin de la Molly Bloom de James Joyce ou même de l'autre détournement audacieux conduit par le Jean Giono de « Naissance de l'Odyssée », se faufilant entre les nombreux épisodes tissés à son tour par Margaret Atwood, « Sans plus attendre », publié en janvier 2022 chez Tristram, nous offre une réécriture mythographique d'une éclatante simplicité et d'une beauté brute sachant faire oublier le travail minutieux du phrasé et du rythme qui le caractérisent. Glissant avec élégance et en évitant tout anachronisme frontal, comme l'avait pratiqué, dans un registre différent, Carole Martinez dans son « Coeur cousu », Sylvie Durastanti (bien connue comme – grande – traductrice, il s'agit de son premier roman) suggère une lutte féministe ramifiée qui, question d'époque, ne peut pas encore dire son nom, effleure la présence métaphorique de la magie et des sorcières (qui habilleront bientôt pour quelques siècles la ruse féminine, si distincte de celle d'Ulysse – et ce bien que Pénélope ne soit évidemment pas Circé, justement), glisse les motifs d'ingratitude et de misanthropie que Shakespeare réservait à son « Timon d'Athènes », et invente ainsi pour nous une fable immémoriale tissée au plus près de la pratique résistante, un malicieux et terrible envers du décor, rendu bien vivant à nouveau par delà les sédiments accumulés au fil des siècles, envers du décor qui peut nous enchanter et nous glacer du même mouvement, jusqu'à sa somptueuse résolution finale.
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J'ai eu l'opportunité grâce à la Masse Critique de découvrir "Sans plus attendre" de Sylvie Durastanti paru aux editions Tristram

C'est un livre que je n'aurais probablement pas été lire de prime abord sans la masse critique , je le dis d'entrée de jeu, car ce n'est pas vraiment mon style de lecture.
Dans ce livre, pas de dialogue a proprement parlé, mais beaucoup de discours des personnages chacun de son côté, par le biais d'introspection, de "qu'aurait-il fait" ou de dialogue mais où on a tronqué un des protagonistes.
Dans ce livre, comme la 4ème de couverture l'indique, on apprend que le personnage principal est une femme et que celle-ci attend depuis 15 ans le retour de son mari. Cette femme est menacée par la pression que lui mettent des hommes venus envahir son domaine, sa maison. Elle va alors découvrir que ceux ci ne peuvent rien tenter si elle tisse... Alors elle va tisser... et comme cela va trop vite, elle va défaire son travail... Ça vous dit quelque chose ??? Normal... Cette femme c'est Penelope, femme d'Ulysse...
Et il y a Eri, la servante de "la maîtresse", alias Penelope, qui a vu naître le maître et est un indéfectible soutien pour elle et son fils Telem.
On se demande tout au long du récit, très intérieur, très réflexif, ce qui va se passer, ce que cette femme va pouvoir faire pour écarter les rustres de sa maison. Tout n'est que manipulation, sans mensonge, mais réaliser finement.

Je ne saurais dire si cette lecture m'a vraiment plu. En tout cas, elle ne m'a pas déplu. J'ai d'ailleurs lu assez rapidement ce cours roman de 207 pages.
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Dans son premier roman, Sylvie Durastanti nous plonge dans l'attente du retour. Un homme devrait revenir alors dans ce silence pesant, complexe et à durée indéterminée, les voix s'expriment, tournent dans la tête ou parviennent à trouver un écho. Ainsi, la maîtresse et sa fidèle Eri nous racontent ce quotidien, cette vie qui essaye de continuer sans vraiment être. L'autrice nous décrit l'entretien journalier de l'espoir qui habite ces femmes et avec elles, toute une île. Que l'homme providentiel revienne et ce sera le retour à la normale. En attendant, il faut résister aux courants contraires, les mauvais présages, les facilités de construire une autre vie et de perdre la raison de l'espoir. Derrière les gestes anodins et un fameux subterfuge, se cache justement cet espoir. Celui-ci est alimenté par des valeurs, par une conception de la vie. Les deux femmes auxquelles vont s'ajouter d'autres personnages parlent aux lecteurs·trices directement et on voit alors toute l'énergie qu'elles mettent pour trouver les ressources nécessaires. C'est donc un mouvement intérieur, profond qui se met en place pour contrer le temps, refuser les injonctions et garder l'espoir. Cette sincérité prend forme dans le silence et le mystère des personnages, notamment la maîtresse, qui ne révèle pas toutes ses astuces aux autres. le temps devient alors un ennemi et on sent qu'il perd de sa force. Nous n'avons pas de repères précis, les jours se suivent, se ressemblent et la répétition bouleverse toute perspective. On approche d'une certaine folie amplifiée par l'isolement insulaire et l'enfermement au sein du domaine. Dans ce choix de refuser la vie telle que les autres vaudraient l'imposer, Sylvie Durastanti compose un livre politique, sur la possibilité de choisir individuellement l'organisation dans laquelle on veut s'inscrire.
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Il m'est difficile de dire tout ce que j'ai pensé de ce livre magnifique. L'écriture est d'une très grande poésie. L'autrice nous décrit avec beaucoup d'émotions contenues l'attente d'une femme pour son époux parti en guerre.
Ce n'est pas un livre d'action, loin de là, mais je ne m'y suis pas ennuyée une seule minute. Car ce livre remue par les sentiments qu'il expose.
J'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour cette femme perdue qui souffre de l'absence mais qui sait rester digne et fidèle à son amour. Car l'amour transparaît partout, à chaque page. L'amour pour son mari bien sûr. Mais aussi l'amour pour son fils. Et pour cette île merveilleusement décrite. Les émotions même contenues, débordent d'amour et de la souffrance de l'absence.
Les paysages chantent sous la plume de Sylvie Durastanti. On a l'impression d'y être, de parcourir les chemins, de regarder la mer et de sentir toutes ces senteurs de la Grèce.
Je me suis surprise à attendre avec cette femme le retour de ce héros mythique. Les noms des protagonistes sont absents tout au long du livre. Mais, bien sûr, on sait dès le début de qui il s'agit. L'autrice nous parle du maître absent, de la maîtresse qui l'attend. de cette guerre qui s'est passée au loin.
Et on souffre avec elle. On comprend ses ruses pour attendre, toujours un jour de plus, et ne pas permettre à des jeunes fous de s'emparer d'une île qui n'appartient qu'à un seul maître.
Les chapitres, parfois très courts, alternent les points de vue et les réflexions. Celles de la maîtresse, bien sûr, mais aussi celle de sa servante. A travers les
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Long récitatif à deux voix, ce roman s'entend comme le lamento de l'attente où l'espoir est traité comme un personnage à part entière. La maîtresse, celle qui attend, c'est Pénélope. Pour durer elle est contrainte d'apprendre la ruse. C'est aussi une façon pour elle de s'approcher au plus près de l'absent, Ulysse dit le Poulpe car il est réputé aussi subtil et astucieux que cet animal marin. Ce premier roman est servi par une écriture lente, simple et poétique. L'action se déroule sur une île grecque, Ithaque pour ne pas la nommer, où la nature chaude et lumineuse vient en contrepoint de l'intérieur du palais dont l'ambiance tapageuse est lourde de menaces. Ce court roman est une interprétation originale de l'Odyssée car nous voyons par les yeux de deux femmes, La Maîtresse et Eri, sa servante, et ces regards féminins sont pénétrés d'intelligence et de sensibilité.
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critiques presse (4)
FocusLeVif
04 février 2022
Dans un premier roman étincelant, Sylvie Durastanti s'approprie L'Odyssée.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
LaCroix
24 janvier 2022
Dans son premier roman, Sylvie Durastanti tisse un contrepoint féminin à L’Odyssée, où l’attente de Pénélope se révèle aussi héroïque, sinon plus, que les exploits de son époux.
Lire la critique sur le site : LaCroix
SudOuestPresse
20 janvier 2022
C’est l’histoire d’une femme qui attend le retour de son mari parti à la guerre. Des hommes ont investi la demeure du maître et convoitent cette femme esseulée. Il y a menace. Pourtant, chaque aube, le temps d’un bain, elle s’échappe dans une crique aux eaux claires. La pinède surchauffée exhale le myrte et l’immortelle. Le conte est antique. Cette femme, c’est Pénélope, et voici quinze ans qu’elle attend le retour du héros.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Liberation
10 janvier 2022
L’attente et la ruse d’une femme, premier roman inspiré par Ithaque.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Comment te dire, Eumos ? Nous vivons entre deux temps. Le temps de la maison, qui a toujours été rythmé par l’alternance des saisons et des travaux, et régi par la maîtresse. Et le temps des intrus qui sont venus tout bouleverser. Leur temps n’est qu’agitation, impatience, bruits et cris. Et le sien n’est que silence, retenue et patience. Pour l’instant, ces deux temps se chevauchent. Mais ils sont incompatibles.
Leur temps, est-ce le temps à venir ? Si oui, je prie pour qu’il n’advienne pas, et que revienne vite celui qui le fera avorter.
Le sien, c’est celui que nous avons toujours connu, celui que nous aimons, aussi évident que la succession du jour et de la nuit, du soleil et de la pluie, des saisons familières.
Mais depuis l’arrivée de cette génération égarée, sans pères, nous sommes entrés dans une saison inconnue : saison absurde, où rien n’est produit, amené à maturité et engrangé. Tout y est dévoré et consumé sans égard au besoin, dans un désir vorace, sans frein ni mesure.
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Face à l’absence, chacun d’entre nous vit ou survit tant bien que mal. Depuis qu’il est seul, mon beau-père reste à la campagne, près du village sur l’autre versant de la colline. Il s’est replié sur lui-même, à ceci près que lui-même semble absent. Quand il passe le voir, son petit-fils le trouve presque en loques, comme un mendiant. Tant qu’il faisait froid, il paraît qu’il restait au coin du feu, tirant des cendres des châtaignes rôties, qu’il grignotait avec un peu de vin de ses vignes, avant de s’endormir sur place. Ces temps-ci, jouissant de la tiédeur des derniers beaux jours, il dort à la belle étoile, à même la terre, sur un lit de feuilles sèches, tombées des vignes. Le jour, il veille sur ses figuiers, ses poiriers, ses pommiers, ses oliviers et son potager. Sans doute soigne-t-il tout ce qu’il a planté pour son fils.
Cet homme qui avait tout, tant de prestance, de terres, de gens attachés à lui, s’en est délesté, comme si cela lui pesait. Il semble presque détaché de tout, mais je n’en crois rien. Il a simplement sacrifié ce qui le liait aux hommes, dans un espoir insensé : conjurer les puissances ou les forces qui nous entourent de lui rendre son fils. Sa femme, elle, a senti ses forces s’épuiser peu à peu dans le chagrin. Lui, il n’est pas défait, il s’est simplement défait de tout, réduit à l’essentiel. Jamais il ne va à la mer. Quand il s’allonge sur sa couche de feuilles, entre ses plants de vigne, sous les grappes lourdes, il sent la chaleur sèche de la terre monter et l’envelopper. Mais l’automne n’a qu’un temps. Voilà pourquoi j’ai entrepris de lui tisser un drap fin et solide, quand j’ai vu arriver les jours où je devrais laisser mon fils s’éloigner de moi pour aller parmi les hommes. Après tout, j’avais consacré tant de temps à élever cet enfant que la maisonnée semblait tourner toute seule. En fait, il n’en était rien : peu à peu, Éri s’était chargée de veiller à tout, et je m’étais effacée. Aux yeux de tous, je reste la maîtresse, j’ai la clef du cellier. Mais quand je me mets au métier à tisser, notre monde continue de tourner. Même s’il tourne autour d’un centre vide. Oui, ton absence contagieuse vide le monde de sa lumière, et nous nous retrouvons absents de nous-mêmes. Ta mère s’est laissée couler à pic dans le chagrin. Ton père s’est laissé sombrer dans le dénuement absolu. Et moi, ai-je fait mieux jusqu’à présent ?
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À l’autre bout de la pinède, je m’arrête pour reprendre mon souffle, me ressaisir, et ne rien laisser paraître de ma peur, au cas où un autre des intrus serait déjà débout, dans ma propre maison. Surtout, que personne ne me voie y entrer comme une voleuse. Pour l’instant, cette maison est encore la mienne. Entre ses murs, je me sens forte. Et je peux me retrancher dans le quartier des femmes, où aucun des intrus n’a encore osé se risquer. De l’ouverture secrète à l’étage, je ne vois pas tout, mais j’entends presque tout. Si besoin était, ce qui vient de se passer me le prouve une fois encore : la force que me prêtent ceux qui m’entourent est feinte, pour une large part. Tout à l’heure, sur mon propre domaine, je n’étais plus maîtresse. Là-dessus, je ne me leurre pas. Jusqu’à présent, j’ai réussi à garder les intrus à distance, et, en somme, à les illusionner. Cependant, moi, je vois la vérité en face. Et si je ne suis plus maîtresse, que suis-je ? Une femme comme les autres. Une proie plus exposée que d’autres.
En passant le seuil, je vois Éri. Sans peser, son regard passe sur le voile si fin qu’il colle à ma peau moite, et une ombre d’inquiétude obscurcit ses yeux. Mais je lui souris calmement, et elle me sourit, comme si elle comprenait. Oui, quelque chose a failli se passer, mais rien ne m’est arrivé.
Le matin, Éri se lève très tôt. Comme moi, elle ne supporte pas de découvrir la grande salle en désordre. Quand je quitte la chambre du maître, où je dors toujours, elle a déjà tout rangé. Elle a ramassé les reliefs du dernier repas pour les jeter aux chiens, dehors ; elle a lavé les tables à l’éponge ; elle a répandu des cendres de myrte et de laurier sur les dalles tachées de graisse ; elle les a balayées ; puis, en plongeant la main dans la bassine posée sur sa hanche et pleine d’eau puisée la veille au soir, elle les a aspergées, toujours du même geste ample, avant de les balayer à nouveau. Enfin, elle a fait brûler dans une cassolette du romarin, elle a aéré la salle, puis elle a écrasé au pilon des fleurs d’immortelle pour parfumer l’air et elle a de nouveau rafraîchi les dalles de l’entrée. Grâce à son travail, l’odeur des viandes grillées ne flotte plus dans la salle, et la maison ressemble à ce qu’elle était jadis, à ce qu’elle doit être.
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Hélas, si chaque jour s'ouvrait avec l'ampleur d'une promesse, chaque soir se refermait sur une déception. Et les heures ensoleillées qui me ramenaient vers la nuit étaient exactement à la mesure d'un enfant : ce temps dérobé à la souffrance était un présent vivant, mais un présent minuscule.
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[Télémaque s'est embarqué sur un navire, parti à la recherche de son père Ulysse, qui n'a pas pas donné signe devie depuis plus de 15 ans]

Quand j'avais dit à Eri qu'il allait vers son passé, en partant à la recherche de son père, je le pensais.Aujourd'hui, je pense différemment ? Serait-il parti vers lui-même ? [...]
Mais de mon côté, après avoir si fermement tenu et maintenu, il est bien dur de laisser aller. Serait-ce un tel arrachement s'il n'y avait rien à craindre ? Sans doute, d'autant qu'il y a toujours à craindre. (p.154)
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