Dürckheim parle de ce moment où la conscience se développe; l'oeil intérieur.
la percée vers cette expérience marque le début d'un vie plus profonde.
ce n'est que l' enracinement dans cette expérience qui donnera à l'homme sa maturité, le rendant capable de répondre à l'appel de l'Être et de le manifester dans son existence.
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il y a des instants et des heures qui nous trouvent plongés tout à coup dans un état particulier dans lequel l'Être nous touche, même si nous l'ignorons.nous nous sentons soudain dans une ambiance étrange.Nous sommes entièrement "présents", totalement "là" et malgré tout nullement orientés vers quoique ce soit de précis.
nous nous sentons comme sans aspérités, lisses et harmonieux à l'intérieur de nous même, et tout à la fois "ouverts". Grâce à cette ouverture, une plénitude profonde émerge.Nous avons l'impression de planer et pourtant nous nous mouvons de façon équilibrée et assurée sur la terre.nous sommes à la fois absents rt pleinement présents, débordants de vie.nous nous reposons en nous même et nous découvrons une affinité toute intérieure avec tout ce qui nous entoure...Nous sommes traversé par quelque chose de précieux et de très fragile.
La première chose est l'assise en silence. La pratique de l'immobilité du corps transforme aussi l'homme intérieurement. Celui qui pratique se rend compte très rapidement qu'il ne s'agit ni d'un exercice corporel, ni de ce qu'il avait imaginé être un " exercice spirituel ". Celui qui s'exerce est lui-même l'objet de l'exercice. Il devient une Personne qui se trouve là, dans son unité originelle, au-delà de toute discrimination corporelle, psychique ou spirituelle.
L'homme «se tient» ainsi dans le monde, d'une façon rationnelle, ne maîtrisant ce monde qu'en fonction d'un but et ne l'évaluant qu'en fonction de valeurs fermement établies. C'est précisément l'existence d'une telle attitude qui voile l'Etre dans la conscience.
Le centre de cet état est le «moi» qui fixe et distingue, n'ayant d'intérêt que pour ses propres aspirations existentielles. Par lui, l'homme s'écarte de la communion inconsciente avec l'unité de la Vie, et, avide de s'affirmer, n'ayant confiance qu'en lui-même, il fait, ainsi, face au monde. Cette position rigide entraîne inévitablement la rupture avec l'unité de la Vie et, à la place de cette unité, nous trouvons l'opposition entre le «moi» existentiel et l'Etre essentiel…
Pourtant, l'homme ne peut exister pratiquement que grâce à ce «moi» qui maîtrise le monde au moyen de notions fixes. Il faut donc que l'homme parvienne à développer une «manière d'être» où son «moi» reste préservé, tout en devenant perméable à l'Etre qui transcende les compréhensions du «moi». C'est alors qu'il pourra devenir un homme «authentique» dans le vrai sens du terme, une personne à travers laquelle se manifestera l'Etre dans l'existence.
Atteindre cette forme de «présence» requiert un «exercice » continuel qui exige de comprendre le quotidien comme «pratique spirituelle»
La transformation dont il s'agit dans la méditation s'effectue selon un processus. L'identification avec le moi existentiel doit être suivie de l'identification avec l'être essentiel. La méditation n'est donc pas un processus de pensée, mais une transformation de l'homme tout entier.
La raison d'être de l'homme, semblable à celle de toutes les créatures, est de rendre visible le Divin dans le monde. Ce qui distingue l'homme, c'est que la grande, la Divine Vie, veut devenir consciente d'elle-même en lui, dans la liberté, briller dans une vie consciente et «prendre une forme».
«L'homme juste» est celui qui manifeste dans le monde, en toute liberté et dans une conscience lumineuse, l'Etre Divin, présent dans son Etre essentiel, qui le manifeste par l'éclat de sa vie intérieure, par le rayonnement de sa façon «d'être là» et par la bénédiction qui accompagne tous ses actes.