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Le Spirou de... tome 17 sur 20

Christian Durieux (Autre)
EAN : 9791034732692
80 pages
Dupuis (08/01/2021)
3.76/5   94 notes
Résumé :
Le Spirou de Christian Durieux.

Pacific Palace, un hôtel paisible au bord d'un lac qui l'est tout autant. Spirou regrette déjà d'y avoir fait engager à ses côtés Fantasio, viré comme un malpropre du Moustique. Car l'ex-journaliste reconverti en groom n'a vraiment pas la vocation et ne rate pas une occasion de fâcher M. Paul, leur supérieur hiérarchique. Mais trop tard pour faire machine arrière : un véritable huis clos est décrété et l'hôtel se retrou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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Spirou et son acolyte Fantasio sont des grooms d'un hôtel de luxe de la Côte d'Azur qui reçoit un invité un peu spécial à savoir un tyran qui a fuit son pays de l'Est suite à de graves troubles politiques et sociétales.

Comment ne pas penser au futur du dictateur Poutine dans de pareilles conditions ? Il est vrai que la tête ressemble plutôt à un ex-dirigeant de Serbie accusé lui aussi de crimes de guerre.

La France de la diplomatie l'accueille en vertu d'accords passés mais étudie ce qu'il convient de faire devant la grogne populaire à l'extérieur du palace. Il faut dire que le petit chaudronnier à eu une fulgurante ascension en éliminant tous les éléments gênant. Il a également verrouiller le pouvoir en nommant aux plus hautes fonctions tous les membres de sa famille. Il n'a pas été tendre avec son peuple qui l'a chassé.

Bref, on a droit à un Spirou assez politisé bien que ce dernier se dit totalement neutre. Il sera malgré lui entraîner dans cette affaire où tout se jouera en huis clos dans cet hôtel particulier. Les ingrédients d'un bon récit sont là pour entraîner la curiosité de la lecture.

Le graphisme est appréciable au premier coup d'oeil, dynamique et lumineux. Les décors font dans l'élégance notamment cette belle piscine bleue sous un ciel étoilé que l'on aperçoit en couverture.

J'ai bien aimé ce récit qui laisse apparaître quelques surprises notamment une fin douce-amère. Il manque juste un peu plus de sensualité à ce personnage autrefois figé. Cela commence toutefois à se déniaiser pour notre plus grand plaisir. Oui, Spirou s'intéresse également aux femmes et même à la fille d'un dictateur.

Le bémol proviendrait sans acun doute du personnage de Fantasio totalement égocentrique dans son rôle de journaliste fouineur et qui peut taper sur les nerfs.

Un one-shot de Spirou plutôt réussi car il modernise non seulement l'intrigue mais également le célèbre personnage, stéréotype du héros modèle.
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Parce qu'il appartient à la maison d'édition Dupuis et non aux ayants droits de son créateur (Rob-Vel en 1938), le personnage de Spirou passe d'un dessinateur à l'autre dans sa série mère « Spirou et Fantasio » et surtout dans la collection de one-shots « le Spirou de » dont « Pacific Palace » est la 17e déclinaison. Christian Durieux qui nous avait déjà envoûtés avec « Geisha, le jeu du Shamisen » ou « Un enchantement » en est l'auteur ; une association qui a priori ne coule pas de source et pourtant ...

Dans un hôtel de luxe, au bord d'un lac alpin, Spirou regrette d'avoir fait engager à ses côtés Fantasio limogé du « Moustic » car l'ex-journaliste n'a vraiment pas la vocation de groom et multiplie les impairs, faisant enrager M. Paul le directeur de l‘établissement. Mais ce dernier est condamné à faire avec car l'hôtel a été réquisitionné et vidé de sa clientèle pour accueillir discrètement un hôte encombrant : Iliex Korda, dictateur déchu du Karajan accompagné de sa garde rapprochée, sa femme et sa fille Elena aux envoûtants yeux verts…

« le petit théâtre de Spirou »

Durieux déclare que la Bd est souvent comparée au cinéma mais qu'il « la conçoi[t] différemment. Elle a en effet plus à voir avec le théâtre. Chaque case est une petite scène ». Or, on peut voir dans « Pacific palace » une construction et des thématiques qui l'apparentent à ce genre littéraire.
D'abord dans l'élément humoristique (ADN de la série) qui est introduit grâce au personnage de Fantasio. On rit souvent de ses impairs, de sa naïveté et même du duo qu'il forme avec Spirou et qui n'est pas sans rappeler Laurel et Hardy ; mais plus encore ce caractère virevoltant, vibrionnant, un peu pleutre aussi rappelle le valet de comédie (et donne ainsi un nouveau lustre au costume de groom) tandis que la rivalité amoureuse ou les quiproquos évoquent, eux, le vaudeville.
Spirou est ici beaucoup plus témoin et spectateur qu'habituellement ; il n'y a pas d'actions bondissantes avec un « super-groom » mais un huis clos qui se déroule sur un peu plus de trois jours et trois nuits. On a une unité de lieu, une unité d'action et un traitement du temps en trois phases qui rappelle celle du drame romantique : exposition (jour 1), le noeud (jour 2) et la catastrophe (jour 3). D'ailleurs l'auteur met des indications de date pour signaler ces trois étapes un peu comme le ferait un dramaturge avec des didascalies. Ensuite, comme l'indique la couverture réservée à l'édition limitée dans laquelle Spirou et Elena semblent interpréter la scène du balcon de « Roméo et Juliette, Durieux reprend la thématique du drame shakespearien de l'amour impossible et celle du drame hugolien de l'amour entravé par la raison d'état. Enfin, il met en scène grâce à cette composition et également à l'aide d'une mise en abyme du « jeu », les faux-semblants qui règnent dans la société et plus particulièrement sur la « scène » politique internationale …

Une fable politique

Nous voilà donc bien éloigné des aventures ludiques de Spirou ! L'album permet alors une réflexion politique à la manière des « Spirou » d'Emile Bravo. Christian Durieux portait ce projet depuis … 1993 quand les dictatures d'Europe de l'Est tombaient en cascade après la chute du Mur. Il se demandait ce que ferait la France si un dictateur avec lequel elle aurait entretenu des liens étroits s'y réfugiait une fois destitué. Mais Si c'est Ceausescu, le dictateur roumain surnommé le « Génie des Carpates » ou « le Danube de la pensée » qui a servi de modèle à Durieux pour Korda, l'auteur ne dote pas son personnage de la destinée du sanglant dirigeant qui finit devant un peloton d'exécution en compagnie de sa femme. Non, il lui donne plutôt celle de « Bébé doc », Jean-Claude Duvalier, tyran haïtien, qui fut accueilli en France, tiens tiens, dans un palace au bord du lac d'Annecy en 1986. Durieux fait donc de son album une fable politique sur les compromissions du pouvoir et cet aspect caustique ne s'applique pas qu'à la seule figure du potentat déchu…
Tout cela est subtilement amené. le décor devient ainsi personnage à part entière ; l'auteur en soigne les détails en s'inspirant de lieux réels ce qui nous donne des clés de lecture. Son bijou architectural Art déco est ainsi un mix du Crillon et du Métropole tandis que la piscine est empruntée au Résidence Palace. Ce n'est sans doute pas un hasard que ces deux derniers établissements soient un fleuron de l'hôtellerie de Bruxelles … capitale européenne ! le lieu fonctionne alors comme une métonymie mais aussi comme une métaphore : ses couloirs, et ses pièces vides et les jardins déserts contribuent à créer une atmosphère oppressante de fin de règne. Ceci est amplifié par le déchaînement météorologique.

« Un enchantement »

Le dessinateur ne cherche nullement à se départir de sa patte originale pour coller au style de la série. On reconnaît les personnages de l'oeuvre, Spirou, Fantasio et Seccotine mais loin de faire du « Marcinelle », il est beaucoup plus dans l'esprit ligne claire. Il dessine des personnages à la Hergé avec des points à la place des yeux et des sourcils à géométrie variable mais ceux-ci sont toujours très expressifs. On a comme une quintessence de tous les styles différents de Durieux dans cet album. Les personnages sont parfois réalistes, parfois ronds ou élastiques. Ils peuvent même être cartoonesques et sauter à la manière d'un personnage de Tex Avery !
Et puis bien sûr il y a ses couleurs qui sautent aux yeux. le dessinateur n'a pas son pareil pour créer des ambiances différentes grâce à ses couleurs directes. le livre s'ouvre sur une ambiance bleue qui annonce la scène centrale (et inoubliable) de la piscine, puis des camaïeux d'ocre et d'orangé qui créent une ambiance feutrée pour le palace et ses jardins et enfin se clôt sur le jaune-vert de la tempête. Tout cela est mis en valeur par des cadrages variés et un découpage ciselé. L'auteur joue des cases, s'en affranchit parfois, crée des médaillons qui sont autant de tête de chapitres, multiplie les vignettes strips, les cases verticales et les grandes vignettes; il joue en virtuose de la page et variant ainsi le rythme du récit surprend sans cesse le lecteur.



Christian Durieux signe un « Spirou » extrêmement personnel, un récit bien plus adulte qui permet de drainer un nouveau lectorat (dont moi !). A la lecture de la fin alternative qu'il fit paraitre dans le premier numéro de l'année du journal, on mesure la différence de tonalité avec les productions habituelles. Cet épilogue inédit est bien davantage dans la « ligne du parti » : joyeux, optimiste, léger, digne d'une comédie sentimentale à la Capra. Dans « Pacific Palace », le ton est nettement plus désabusé, à la Renoir … Au début de l'album, Durieux dresse la playlist des chansons qu'il a écoutées lors de la composition de « Pacific Palace » dont les titres du groupe Cocoon de Marc Daumail . Je me permettrai, à mon tour, de vous donner des conseils de morceaux à écouter pour décupler votre plaisir de lecture : « Sweet Lena » et « Blue Night » composés spécialement par Cocoon. Vous y retrouverez des bribes de dialogues et la délicieuse petite musique mélancolique de « Pacific Palace ». L'ensemble vous trottera longtemps dans la tête.

#Netgalley France #Pacific Palace
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Un superbe album plus Durieux que Spirou... alliant intrigue politique, sentimentale et touches humoristiques. La relation du duo Spirou - Fantasio y subit un sérieux coup de griffes ainsi que la psychologie du héros de notre enfance sans que la tradition de chez Dupuis ne soit rompue.
Le très beau travail de dessin de l'auteur adaptant les styles aux personnages et décors donne le ton et le rythme au récit. Les couleurs surtout en camaïeux (bleu et beige) ajoutent à ce tracé graphique éloquent.
Les allusions architecturales, filmographiques (de Marienbad à Grand Budapest) et politiques y sont légion, à chacun de découvrir les siennes.
Un Spirou en demi-teintes fait pour être lu et relu,


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Sorti en plein confinement, en mai dernier, dans l'hebdomadaire « Spirou » sous le titre « intrigues au Pacific Palace », cette première version du scénario traîne depuis vingt-cinq ans dans les tiroirs de son auteur, jusqu'au jour où il a l'idée de faire de Spirou le personnage principal de l'aventure. 

Le fait d'introduire Fantasio, donne une touche humoristique très plaisante. Pour créer le personnage du président Korda, Durieux s'est inspiré à la fois de Nicolae Ceausescu, dictateur roumain déchu en 1989, et de Jean-Claude Duvalier, Bébé Doc, tyran haïtien, venu se réfugier dans un hôtel en France après sa chute en 1986. Avec la fille de Korda, Elena, il ajoute la dose de romantisme au récit.

L'hôtel lui-même apparaît comme un personnage principal avec ses murs témoins de tout ce qu'ils ont vu, où les couloirs résonnent des pas de ceux qui les ont arpenté.

Le scénario est dense, sans temps morts, permettant une lecture agréable. Les personnages sont très réalistes et ont un goût très actuel, avec la reprise du contexte actuel ainsi que certains faits historiques. On ne peut s'empêcher de penser à ces dictateurs « amis » de le France…

Spirou entre les mains de Durieux, se dévoile amoureux, et plein d'humour au côté d'un Fantasio loufoque mais attachant.

Le dénouement est assez intéressant également et apporte une certaine réflexion et des interrogations… Mais pour les connaître, il vous faudra découvrir cet opus… 


Lien : https://julitlesmots.com/202..
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Un nouvel opus de la série "Le Spirou de..." sorti cette fois de l'imaginaire de l'auteur belge Christian Durieux. Un huis-clos dans un magnifique hôtel, le Pacific Palace où séjourne un dictateur et sa suite, dans le but de réaliser des tractations politiques avec la France, pays hôte.
Au-delà du côté divertissant, cet album revêt un côté historique, imaginaire certes, mais qui nous rappelle les si nombreuses fois où la France a reçu des personnalités politiques controversées.
Pacific Palace n'en reste pas moins une bande dessinée, un one-shot où nous retrouvons avec délectation Spirou accompagné d'un Fantasio hilarant de naïveté. de l'aventure, de l'espionnage et une dose de romantisme, que nous retrouvons dans les teintes utilisées pour la mise en couleur, font de cet album, un récit dense et agréable à lire.
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critiques presse (4)
Bedeo
16 juin 2021
Christian Durieux signe un album remarquable, à la croisée des genres, finalement bouleversant.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Telerama
15 mars 2021
Durieux noue avec délicatesse une intrigue géopolitique et amoureuse palpitante, dans une belle ambiance architecturale. Il en détaille trois pages.
Lire la critique sur le site : Telerama
Auracan
26 janvier 2021
Christian Durieux signe un Spirou extrêmement personnel. A la fermeture de l'album, on en retient la remarquable homogénéité, entre les personnages, le ton du récit, l'atmosphère du Pacific Palace et les choix du dessinateur. Pacific Palace n'est pas seulement un très bon Spirou de, il s'agit aussi, tout simplement, d'une excellente BD. Indispensable, et pas seulement pour les admirateurs du groom !
Lire la critique sur le site : Auracan
BoDoi
26 janvier 2021
Par touches subtiles, le scénario nous les dévoile peu à peu jusqu’à un final intelligent qu’il serait dommage de définir plus précisément pour en conserver les surprises. Notre séjour au Pacific Palace aura duré trois jours. Trois jours qui passent beaucoup trop vite.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« - Arrête, Fantasio ! Tu sais bien qu’on ne peut pas sortir.

- M’en fous !

- A l’heure qu’il est, l’hôtel est cerné…

- Pourquoi tu prends cette voix stupide ?

- C’est pas moi, idiot, c’est la télé… Viens voir.

- Les accès sont coupés dans un rayon de plusieurs kilomètres. Le Pacific Palace est prêt à accueillir le président Korda en toute tranquillité. »
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- Vous êtes bien le Monsieur Fantasio du Pacific Palace ?
- Euh...Oui je....
- Dans ce cas, debout ! Et veuillez remettre votre calot sur la tête, s'il-vous-plait !
- Vous croyez que c'est une façon de se tenir dans un palace, Monsieur Fantasio !
(...)
- C'est ce costume ridicule..... j'ai l'impression d'être un sous-homme... Et ça m'endort !
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Tu peux t'agenouiller devant le roi du flair.
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Tu es quand même gonflé ! Tu ne veux pas du fric du père, mais tu n'as aucun scrupule à draguer la fille !
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C'est moi qui aurais dû mieux lire mon horoscope le jour où j'ai engagé ce gugusse...
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