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EAN : 9782754830775
96 pages
Futuropolis (24/11/2021)
4.12/5   58 notes
Résumé :
Le 9 novembre 1943, la résistance belge vient de réussir le coup le plus audacieux de l'histoire de la presse clandestine en diffusant, au nez et à la barbe de l'occupant nazi, un pastiche du «Soir volé», le quotidien belge confisqué à ses propriétaires par la Propaganda Abteilung qui avait aussi substitué à ses journalistes d'avant-guerre une rédaction composée de zélateurs de l'ordre nouveau. 50000 exemplaires seront distribués soit dans le circuit normal, soit pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Daniel Couvreur a retrouvé dans les archives du journal Le Soir, une sorte de journal tenu par Marc Aubrion mais aussi des écrits de René Noël. Deux des hommes à l'origine de ce canular journalistique. Bien que personne ne fut tué, qu'aucun bâtiment ne fut détruit et qu'aucune violence ne fut faite, cet acte de résistance parvint jusqu'à Hitler et Churchill et causa la mort de plusieurs hommes...
Le 10 septembre 1943, René Noël, dit « Jean », responsable du Front de l'Indépendance pour le Brabant et le Hainaut, rencontre chez son ami, le peintre Léon Navez, Marc Aubrion. Se sentant inutile avec ses petites actions sporadiques, ce dernier lui propose alors de devenir responsable de presse. Pour se faire, il devra quitter son emploi et sa famille, sans donner d'explication, se cacher dans une famille d'accueil, et porter le sobriquet d' »Yvon ». Son rôle : concevoir et écrire un journal d'informations, dans une imprimerie clandestine. Un soir, en cherchant l'inspiration, il songe à un article pour tourner les Allemands en ridicule...

Daniel Couvreur, journaliste du Soir, est à l'origine de cet album après avoir découvert des articles de Aubrion et Noël. Après l'invasion allemande, Le Soir appartient dorénavant à l'ennemi et devient le « Soir volé », Le Soir emboché comme il fut appelé. En 1943, quelques résistants décident, à la barbe des Allemands, de publier un numéro contestataire, appelé le Faux Soir, au coeur duquel ils se moquent des ennemis et leurs alliés, les ridiculisent et tournent en dérision certains faits, d'armes notamment. Daniel Couvreur et Denis Lapière dépeignent, dans cet album, les conditions dans lesquelles tout cela a pu être possible, les barrières rencontrées, les contretemps mais aussi les soutiens, l'accueil du public (hilare !) et les conséquences, pour certaines dramatiques, qui en découlèrent. Passionnant, immersif, cet album rend un honorable hommage à tous les hommes à l'origine de ce projet pour le moins « gonflé » et dangereux, dans une atmosphère que l'on sent tendue, et montre l'importance (et le poids) des mots et la liberté d'expression. Graphiquement, Christian Durieux alterne judicieusement le noir et blanc pour les événements du passé et l'ocre pour le présent
En bonus, un fac-similé de ce fameux Faux Soir...
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"Le faux soir" relate l'acte militant, résistant, imaginatif, percutant et non violent qui a eu lieu le 9 novembre 1943 à Bruxelles.
On ne peut qu'être admiratif devant le courage de tous les protagonistes que sont les journalistes qui ont écrit, dessiné, pastiché, les imprimeurs, les buralistes qui ont stocké les journaux dans l'attente de leur distribution, les livreurs...
Ce groupe de résistants va réussir un canular sans doute le plus fabuleux de tous les temps. Cette bande dessinée retrace bien les interrogations, les risques et donc la prudence dont il a fallu user pour mener à bien cet acte résistant qui a permis à plus de 50000 belges et à quelques milliers de personnes des pays voisins de rire.
Se moquer, caricaturer, les nazis et collabos a été un souffle d'espoir. Quelle réussite, quelle fierté de voir tout cet investissement, toute cette organisation aboutir. Encore une fois, tout cela entraîne une admiration sans faille.
Ce fut une réussite inespérée et les auteurs de cet album arrivent à merveille à transmettre les angoisses les interrogations, l'émulation, le travail intense, la prudence mais aussi la satisfaction de voir les retombées heureuses auprès des lecteurs de ce faux soir.
Mais voilà, cet album retrace un événement réel de l'histoire et l'humiliation que les Allemands ont ressentie a été telle, qu'ils se sont donnés tous les moyens pour se venger et punir cet acte. Ils ont malheureusement réussi puisque plusieurs seront arrêtés torturés et envoyer en camp certains reviendront d'autres non.
Cet album devrait être lu par le plus grand nombre pour bien sûr rendre hommage à ces hommes mais aussi pour rappeler l'importance de résister et combien il est nécessaire de garder une presse libre.
Un grand bravo à Denis Lapière, Daniel Couvreur et Christian Durieux pour leur merveilleux travail.
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Le Faux Soir est une légende pour tout Belge qui se respecte. Il est le symbole de notre irréductible esprit de liberté et de fantaisie.
Chaque pays a ses petits moments de répit face à l'abrutissante dictature des armes et de l'information.
Je me souviens de ces vieilles dames dans les années 1980 au delà du rideau de fer qui applaudissaient à chaque fois que des affiches de propagande communiste étaient décrochées de leur panneau et jetées par terre pour être remplacées. Imaginez ces applaudissements fois 50 mille et vous comprendrez ce qu'a été la sortie du Faux Soir en 1943é Il est cet immense pied de nez des résistants belges face aux nazis qui s'étaient emparés du pays, de son économie, de sa population et ses moyens d'information.
Son histoire devrait faire partie du programme littéraire des écoles belges - que les enfants apprennent que la parodie et le rire sont parfois armes plus puissantes que la force et les balles.
Je salue le travail des auteurs et du dessinateur mêlant subtilement leur propre enquête à la vraie histoire et remercie l'éditeur pour le fac-simile tellement bien drôle qu'il faut le lire à tout prix !
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Le « Faux Soir » est un acte de la Seconde guerre. Par son côté typiquement belge, il mérite que sa mémoire soit entretenue. Une bande dessinée, réussie, me semble un format adéquat pour attirer un large lectorat. de plus, un sac-similé de ce journal de légende est annexé au livre.

Comment ai-je appris l'existence de l'épisode du « Faux Soir » ? Je ne m'en souviens plus… Peut-être était-ce en visionnant « Un soir de joie », le joyeux film que lui avait consacré Gaston Schoukens en 1955 (je n'étais pas né, mais la télévision belge le diffuse de temps en temps et il est disponible dans les collections de nos « Points Culture »).

Les faits datent de 1943. Un groupe de résistants décident de faire un pied de nez à l'occupant en publiant une version pirate satirique du journal « Le Soir », dont les allemands avaient pris le contrôle, pour en faire un outil de propagande; c'est l'époque du « Soir volé ». Les résistants se sont donc mis en quête d'une imprimerie, de papier, de rédacteurs et ont organisé l'impression et la diffusion dans les kiosques, où le « Faux Soir » devait arriver avant l'édition officielle.

Un fac-similé est joint à la bande dessinée. Je reconnais que je n'ai pas saisi toutes les allusions, ne connaissant pas les personnages politiques et militaires de l'époque. Mais j'imagine très bien combien la population aura pu se divertir en lisant ces moqueries envers les Allemands et leurs sympathisants belges.

Il s'agissait d'un bol d'air frais, il s'agissait de remonter le moral des Belges en les faisant rire. Pas de slogan mobilisateur, pas d'appel à la lutte, juste de la dérision. Une attitude dont l'esprit est typiquement belge ! Mais l'acte n'était pas complètement gratuit: j'ai appris dans cette BD que la vente de ce journal avait permis de récolter une somme rondelette distribuée à des mouvements de résistants.

Le livre explique également comment ce groupe d'espiègles résistants s'est finalement fait démasquer, malgré toutes leurs précautions. Certains l'ont payé de leur vie…

La bande dessinée ne se limite plus à des petits Mickeys pour divertir les enfants. Les romans graphiques se font leur place et peuvent aborder des thèmes graves. Néanmoins, pour beaucoup, elle garde cette image divertissante qui pourra attirer toute une population de gens qui « n'aiment pas lire ». Je ne peux donc que saluer l'initiative de perpétuer la mémoire du « Faux Soir » en lui consacrant une bande dessinée. Et bien entendu, ceux qui « aiment lire » et les grands amateurs de bandes dessinées ne seront pas déçus d'ouvrir cet album.

Les dessins sont épurés, d'une belle lisibilité. Les auteurs ont fait le choix d'entremêler le récit des faits historiques, en noir et blanc, et un récit actuel, en couleur, de journalistes qui s'y intéressent et partent découvrir les lieux où ils se sont déroulés. le livre m'a tenu en haleine, m'offrant un agréable moment de lecture; quelques pages de texte et de photographie complètent la bande dessinée.

J'ai également porté un regard amusé sur le lac-similé joint au livre, d'une part en voyant le genre de textes qui avaient fait rire les gens de l'époque, et qui semblent maintenant d'une autre époque, et d'autre part en me disant que la typographie serrée de l'époque rebuterait la plupart des lecteurs des quotidiens d'aujourd'hui !

Mon seul regret est que ce bel ouvrage n'ait pas été édité par une maison belge. Mais bon, rien n'est parfait et cela ne m'empêchera pas de vous recommander très chaudement de le lire au plus vite, que vous soyez belge ou pas ! Et si vous avez l'occasion de voir le film de Schoukens, ne vous en privez pas ! C'est aussi divertissant que « Bossemans et Coppenolle » ou « Le mariage de Mademoiselle Beulemans » !
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Un récit de Denis Lapière et Daniel Couvreur
Dessin de Christian Durieux

Cette BD a été présentée par Anne, la bibliothécaire, lors du Comité de lecture de mercredi.
S'agissant d'un épisode de la guerre 39/40 en Belgique, cette histoire a immédiatement gagné mon cabas.
Pour ne pas s'y perdre, le présent est en couleur et le passé en noir et blanc.
On voit donc à le fois le travail actuel et le travail dans l'ombre. C'est très réussi.
"Le Soir volé", "Le Soir emboché" va devenir, en une seule et unique occasion "Le Faux Soir", un pied de nez à l'envahisseur.
« Car il s'agit bien de cela, n'est-ce pas ? Caricaturer le style des collabos et ridiculiser les Boches ! » P 32
La sortie avait été prévue le 11 novembre 1943, une date symbolique. Mais pour des questions de logistique cela n'a pas pu se faire et le journal parait le 9 novembre.
Il a été très difficile à la Gestapo de retrouver les instigateurs de ce pastiche. Mais, hélas pour eux, ils ont fini par être démasqués et déportés alors qu'ils n'avaient tué personne.
Cette BD démontre la puissance des mots. Et un fac-similé du journal complète à merveille le récit.
Bonne lecture.
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critiques presse (3)
Bedeo
23 mars 2022
Une enquête passionnante sur un fait de résistance de la Seconde Guerre mondiale qui entremêle journalisme et humour.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Auracan
13 janvier 2022
Le trait doux de Christian Durieux parvient à restituer l'atmosphère lourde de la capitale belge occupée. […] Un message fort !
Lire la critique sur le site : Auracan
BDZoom
23 novembre 2021
Christian Durieux peut à nouveau se vanter d’avoir réalisé un album aussi subtile (par ses cadrages, ses expressions ou ses ombrages) que techniquement maîtrisé. […] Une lecture à faire non sans émotion, en se souvenant – du « Dictateur » selon Chaplin jusqu’à Charlie Hebdo en passant par « La Vie est belle » ou « Effroyables Jardins » que le rire est une arme bien redoutable. La preuve en est : on peut mourir de rire.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Regardez en dessous du "E" de "LE", il reste une date , et ce n'est pas le 9 novembre évidemment.
On ne peut pas laisser passer ça. Si les kiosquiers le voient, ils rangeront aussitôt les journaux sous leur table.
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Sur le front de l'est, en dépit des changements notables, la situation reste inchangée.
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