AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782364807143
254 pages
Huginn & Muninn (31/10/2019)
4.59/5   11 notes
Résumé :
Figure majeure de l'art de l'affiche et de l'illustration contemporaine, Laurent Durieux est devenu en peu de temps une signature reconnue par de grands artistes et des cinéastes tels Francis Ford Coppola ou Steven Spielberg.
Inspiré par les travaux d'Antonio Petruccelli et d'Ernst Hamlin Baker, par le rétrofuturisme et le 7e art, il trace depuis plus de dix ans une oeuvre unique et reconnaissable entre mille.
Contenant une sélection choisie de son t... >Voir plus
Que lire après MiragesVoir plus
Amore par Zidrou

Amore

Zidrou

3.48★ (233)

Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Quel bonheur que de pouvoir consulter sur papier, dans un superbe ouvrage, une partie importante de l'oeuvre de Laurent Durieux, un incroyable graphiste belge devenu la coqueluche de quelques-unes de plus grosses pointures du cinéma américain puisqu'il réalise pour eux des affiches et des couvertures de DVD (voire de CD) !

Dans la préface due à Francis Ford Coppola, celui-ci explique clairement pourquoi il adore confier le travail de ses affiches, lorsqu'il resort des films qui ont marqué l'histoire du cinéma, à Laurent Durieux (qui travaille en collaboration avec son frère Jack).

La couverture de l'ouvrage nous fait irrémédiablement penser au fabuleux peintre américain Edward HOPPER. Durieux ne nie pas l'influence de ce dernier, mais il est loin d'être juste un disciple de l'illustre personnage.
L'originalité du travail de Laurent Durieux repose sur les petits détails qui changent toute la perception que l'on a d'une affiche. L'artiste ne se contente pas de donner une image tirée du film pour la sublimer et attirer le public.
Ainsi, l'affiche qu'il a faite pour « Jaws » de Steven Spielberg n'a rien à voir avec l'originale. Celle-ci, impressionnait par l'immense gueule de requin, hérissée de dents plus tranchantes que les lames les plus affûtées, s'apprêtant à ne faire qu'une bouchée de la belle nageuse qui crawlait à tout-va pour tenter de sauver sa peau. Rien de tel dans l'affiche de Durieux ! Que propose-t-il ? Une plage de sable fin et doré, un ciel bleu uniforme, et c'est à peine si on entraperçoit quelques flots. le centre de l'affiche est occupé par un parasol sous lequel on devine une dame en maillot de bain, une radio posée à ses côtés, une glacière derrière elle et un essuie de plage. Plus loin, un enfant fait des pâtés avec le petit seau indispensable lorsqu'on se rend sur une plage pour profiter du soleil, tandis qu'un autre semble s'intéresser à un chien qui s'amuse à courir alors que le maître-nageur a l'air de davantage sommeiller sur sa chaise haut-perché que de surveiller des flots dont la tranquillité ne saurait être troublée. Mais, bon sang, qu'est-ce qu'il a fichu le Laurent Durieux ? Il se goure sur toute la ligne ! Il confond « Martine à la plage » avec JAWS ! Jaws, Les DENTS de la mer ! Pour être amer, j'étais amer ! Comment défendre le travail d'un graphiste que j'adore avec une affiche qui se trompe totalement de sujet ?
Voilà ce que j'avais en tête en assistant chez COOK&BOOK, à la présentation de l'ouvrage par l'auteur. J'avais envie de l'interpeller mais vu le public venu très nombreux à la présentation de l'ouvrage, et à la conférence de l'auteur, je craignais de devoir garder ma frustration pour moi. C'est vrai, quoi ! Voilà un type dont vous vénérez le travail et pour une affiche des plus emblématiques, il loupe complètement le coche comme dirait une fine mouche !
Et là, en pleine conférence, accompagnée d'une projection de quelques-unes des affiches de l'auteur, Durieux projette son affiche de JAWS ! Nooooon ! M'enfin ! Il cherche à se ridiculiser ! Ce n'est pas possible ! … Heu ! … Ah ? … Ah, bon ? le requin est représenté sur l'affiche ? Mais où donc ? Il doit être très petit, alors… Comment ? Il est au centre de l'affiche ? M'enfin ! Il est fou Durieux ! Au centre, il n'y a qu'un parasol ! … Et soudain, l'aileron du requin saute aux yeux et on ne voit plus que lui ! Dans ce fameux parasol divisé en huit quartiers, jaunes et rouges, s'est glissé un intrus : un quartier noir… en forme d'aileron de requin ! Et du coup, on ne voit plus que lui !
Durieux m'a complètement bluffé avec cette affiche que je trouvais franchement ratée alors que j'avais devant les yeux la menace sournoise que représentait ce requin dans cet univers si tranquille et sans aucune apparente dangerosité. Cet exemple montre le génie de ce graphiste hors normes. Il ne se contente pas de reproduire une image tirée du film. Il cache aux yeux de tous l'essentiel des sentiments et des ambiances en les plaçant sous nos yeux d'une façon tellement évidente que notre cerveau à du mal à les percevoir !

Un ouvrage pour les amoureux du graphisme, des belles affiches de films, les cinéphiles, les amateurs d'énigmes et tous ceux qui aiment les beaux livres.
Commenter  J’apprécie          253
Reconnu par les grands cinéastes du Nouvel Hollywood, l'illustrateur belge Laurent Durieux, devenu spécialiste des affiches de cinéma alternatives, fait l'objet d'une belle monographie réunissant une sélection de ses créations originales, inspirées par les styles artistiques des années 1930 à 1950.

Quelle ne fut pas ma surprise en consultant cet ouvrage lorsque je me suis aperçue que la seule affiche de film qui orne mes murs, Things to come (Des mondes futurs), n'est autre que la création de Laurent Durieux ! Je reste éblouie par ce poster inspiré des codes graphiques des comics de science-fiction des années 1950 dont l'illustrateur a su moderniser le style en intégrant une gamme chromatique plus actuelle et une approche plus épurée, tout en en préservant l'esprit. Une affiche créée en 2013 avec un style fifties pour nous remémorer un film de 1936 qui nous parle des XXe et XXIe siècles : c'est une réussite totale.
Moins connu que le voyage dans la lune de Méliès (1902) et Metropolis de Fritz Lang (1927), qui l'ont sans doute partiellement inspiré, Things to come reste pourtant un des films majeurs de science-fiction de l'époque. Cette oeuvre cinématographique est scénarisée par l'auteur de la machine à explorer le temps et de la guerre des mondes, H.G. Wells, adaptée de son propre livre, The shape of things to come. Il anticipe une société avec ses bouleversements socio-politiques et technologiques. Tant par ses thématiques que par ses décors pharaoniques et ses effets visuels inventifs, le film est une des oeuvres les plus ambitieuses de l'histoire du cinéma de science-fiction et son imaginaire fait toujours mouche aujourd'hui.
Si l'on doutait encore de la cinéphilie et du langage narratif et pictural unique de Laurent Durieux, Francis Ford Coppola lui-même nous le rappelle dans la préface de Mirages, tout l'art de Laurent Durieux, qu'il lui consacre : "Tout son talent consiste à retranscrire les idées et les thèmes d'un film de façon à la fois totalement inattendue et complètement évidente" avec "une manière de déplier l'image et ses signes pour en révéler une profondeur surprenante".

Fasciné par le rétrofuturisme qui entremêle science et imaginaire, Laurent Durieux puise notamment son inspiration dans les magazines Modern Mechanix des années 1930 consacrés à tous types de véhicules et de machines, qu'ils soient des inventions réelles ou des prototypes futuristes fantasmés. Cet attrait pour le rétrofuturisme traverse toutes ses affiches, des films d'Hitchcock à ceux de Spielberg en passant par les grands classiques des films d'horreur et de science-fiction. Frankenstein, Dracula, Shining, Godzilla, Alien, King Kong, Metropolis, La planète des singes, jusqu'au thriller sud-coréen Old boy. Tout ce que compte notre culture populaire et cinéphile y passe avec cette même passion exigeante à relire et réécrire notre inconscient collectif.

Pour prolonger le magnétisme visuel des affiches, le critique de cinéma et de bande dessinée Nicolas Tellop analyse en profondeur l'art de l'illustrateur avec des textes si passionnants qu'on aurait aimé que chacune des affiches bénéficie de l'acuité de son regard. Illustrations fascinantes et sémiologie de l'image étonnante font de cette monographie un saut dans l'imaginaire captivant.

Lien : https://cinebulles.blogspot...
Commenter  J’apprécie          10


Videos de Laurent Durieux (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Laurent Durieux
Discussion avec Laurent Durieux, David Merveille et Jean-Marc Fiess animée par Jean-Christophe Ogier à l'occasion des Rencontres Chaland 2022
autres livres classés : GraphistesVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres et Films

Quel livre a inspiré le film "La piel que habito" de Pedro Almodovar ?

'Double peau'
'La mygale'
'La mue du serpent'
'Peau à peau'

10 questions
7091 lecteurs ont répondu
Thèmes : Cinéma et littérature , films , adaptation , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}