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EAN : 9782130539506
647 pages
Presses Universitaires de France (21/07/2003)
3.83/5   20 notes
Résumé :
Devenu un classique de la sociologie des religions, cet ouvrage, ainsi que le rappelle Jean-Paul Willaime dans une introduction inédite, a suscité de nombreux débats et critiques dans sa publication en 1912.
il constitue également un apport essentiel à la sociologie générale parce que l'analyse de Durkheim place la religion au centre de la logique du social: non pas juger les religions du point de vue du vrai ou du faux, mais les étudier comme des phénomènes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
A travers cet ouvrage, Durkheim tente de montrer l'origine de la religion au sens large : les rites, les cultes, les sacrifices, etc, etc... Mais il tente cela à partir de tribus dites primitives, là où il pense voir l'essence même de la religion. Ainsi, il s'efforcera de démontrer sa théorie, en réfutant celles d'autres auteurs/courants. Un auteur qui réfute, pour ma part, dégage une certaine légitimité ; il ne se contente pas d'exposer sa propre théorie.

De plus, cet ouvrage nous ouvre les portes de la sociologie. J'entends pas là, qu'après une telle lecture, il vous sera impossible (à part si vous êtes insensibles à la sociologie) de réfléchir autrement que de la manière durkheimienne. Toutes les analyses, toutes les enquêtes, toutes les lectures plus ou moins sociologiques que vous ferez seront analyser au prisme de cet ouvrage. Vous verrez du sacré et du profane partout, et vous comprendrez les schèmes de perception de nombreux individus ainsi.
Je ne remercie jamais assez la personne qui m'a mis cette oeuvre entre les mains, qui pour moi, reflète l'essence même de la sociologie : la curiosité sur la société.

Par contre, si le livre est parfaitement écrit, et divisé, il est dommage que certains soient vraiment redondants même si cela est l'essence de la théorie de Durkheim (Par exemple, la dichotomie sacré/profane ou l'homme en partie double...).

En résumé, un bon ouvrage, même pour les personnes athées ! Il n'y a rien à voir avec une quelconque religion. Nous sommes bien en présence d'un ouvrage de sociologie.
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A lire pour l'aspect histoire des sciences mais à remettre dans son cadre historique (biographique et scientifique). Les chemins sont plus importants en science que les points d'arrivée; un bon début de cartographie même si certains chemins sont approximatifs...
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Un des ouvrages les plus importants et les plus fondateurs de la sociologie moderne.

Il n'y a pas de pensée conceptuelle et, notamment, pas de philosophie, sans fondement religieux.

Il aurait été préféreable que le livre s'appelle "les formes les plus élémentaires de la religion", car c'est plutôt de cela qu'il s'agit.

Pour remonter aussi loin que possible dans l'origine des religions, Durkheim va étudier les sociétés les plus primitives (sans le coté péjoratif, au sens "primordiales") qu'on puisse encore observer à son époque, notamment les indigènes d'Australie.

On s'aperçoit que des notions qui nous semblent incontournables dans les religions, comme la présence d'un dieu ou le questionnement sur l'au-delà, sont en fait très tardives.

Ouvrage et auteur cités par Claude Levy-Straus.
Lien : https://perso.cm63.fr/node/277
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Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Mais les religions primitives ne permettent pas seulement de dégager les éléments consti-tutifs de la religion ; elles ont aussi ce très grand avantage qu'elles en facilitent l'explication. Parce que les faits y sont plus simples, les rapports entre les faits y sont aussi plus apparents. Les raisons par lesquelles les hommes s'expliquent leurs actes n'ont pas encore été élaborées et dénaturées par une réflexion savante ; elles sont plus proches, plus parentes des mobiles qui ont réellement déterminé ces actes. Pour bien comprendre un délire et pour pouvoir lui appliquer le traitement le plus approprié, le médecin a besoin de savoir quel en a été le point de départ. Or cet événement est d'autant plus facile à discerner qu'ont peut observer ce délire à une période plus proche de ses débuts. Au contraire, plus on laisse à la maladie le temps de se développer, plus il se dérobe à l'observation ; c'est que, chemin faisant, toute sorte d'interprétations sont intervenues qui tendent à refouler dans l'inconscient l'état originel et à le remplacer par d'autres à travers lesquels il est parfois malaisé de retrouver le premier. Entre un délire systématisé et les impressions premières qui lui ont donné naissance, la distance est souvent considérable. Il en est de même pour la pensée religieuse. A mesure qu'elle progresse dans l'histoire, les causes qui l'ont appelée à l'existence, tout en restant toujours agissantes, ne sont plus aperçues qu'à travers un vaste système d'interprétations qui les déforment. Les mythologies populaires et les subtiles théologies ont fait leur oeuvre : elles ont superposé aux sentiments primitifs des sentiments très différents qui, tout en tenant aux premiers dont ils sont la forme élaborée, n'en laissent pourtant transpirer que très impar-fai¬tement la nature véritable. La distance psychologique entre la cause et l'effet, entre la cause apparente et la cause effective, est devenue plus considérable et plus difficile à parcou-rir pour l'esprit. La suite de cet ouvrage sera une illustration et une vérification de cette remar¬¬que méthodologique. On y verra comment, dans les religions primitives, le fait reli-gieux porte encore visible l'empreinte de ses origines : il nous eût été bien plus malaisé de les inférer d'après la seule considération des religions plus développées.

Introduction
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Ce n'est pas que nous entendions prêter aux religions inférieures des vertus particulières. Elles sont, au contraire, rudimentaires et grossières ; il ne saurait donc être question d'en faire des sortes de modèles que les religions ultérieures n'auraient eu qu'à reproduire. Mais leur grossièreté même les rend instructives ; car elles se trouvent constituer ainsi des expériences commodes où les faits et leurs relations sont plus faciles à apercevoir. Le physicien, pour découvrir les lois des phénomènes qu'il étudie, cherche à simplifier ces derniers, à les débarrasser de leurs carac-tères secondaires. Pour ce qui concerne les institutions, la nature fait spontanément des simplifications du même genre au début de l'histoire. Nous voulons seulement les mettre à profit. Et sans doute, nous ne pourrons atteindre par cette méthode que des faits très élémen-taires. Quand nous en aurons rendu compte, dans la mesure où ce nous sera possible, les nouveautés de toute sorte qui se sont produites dans la suite de l'évolution ne seront pas expliquées pour cela. Mais si nous ne songeons pas à nier l'importance des problèmes qu'elles posent, nous estimons qu'ils gagnent à être traités à leur heure et qu'il y a intérêt à ne les aborder qu'après ceux dont nous allons entreprendre l'étude.

Introduction
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Il est certain que le sentiment du mystère n'est pas sans avoir joué un rôle important dans certaines religions, notamment dans le christianisme. Encore faut-il ajouter que l'importance de ce rôle a singulièrement varié aux différents moments de l'histoire chrétienne. Il est des périodes où cette notion passe au second plan et s'efface. Pour les hommes du XVIIe siècle, par exemple, le dogme n'avait rien de troublant pour la raison; la foi se conciliait sans peine avec la science et la philosophie, et les penseurs qui, comme Pascal, sentaient vivement ce qu'il y a de profondément obscur dans les choses, étaient si peu en harmonie avec leur époque qu'ils sont restés incompris de leurs contemporains. Il pourrait donc bien y avoir quelque précipitation à faire, d'une idée sujette à de telles éclipses, l'élément essentiel même de la seule religion chrétienne.

Chapitre premier
Définition du phénomène religieux et de la religion. I
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Il existe, à la racine de nos jugements, un certain nombre de notions essentielles qui dominent toute notre vie intellectuelle; ce sont celles que les philosophes, depuis Aristote, appellent les catégories de l'entendement : notions de temps, d'espace , de genre, de nombre, de cause, de substance, de person¬nalité, etc. Elles correspondent aux propriétés les plus universelles des choses. Elles sont comme les cadres solides qui enserrent la pensée ; celle-ci ne paraît pas pouvoir s'en affranchir sans se détruire, car il ne semble pas que nous puissions penser des objets qui ne soient pas dans le temps on dans l'espace, qui ne soient pas nombrables, etc. Les autres notions sont contingentes et mobiles ; nous concevons qu'elles puissent manquer à un homme, à une société, à une époque; celles-là nous paraissent presque inséparables du fonctionnement normal de l'esprit. Elles sont comme l'ossature de l'intelli-gence. Or, quand on analyse méthodiquement les croyances religieuses primitives, on rencontre naturellement sur son chemin les principales d'entre ces catégories. Elles sont nées dans la religion et de la religion; elles sont un produit de la pensée religieuse. C'est une constatation que nous aurons plusieurs fois à faire dans le cours de cet ouvrage.

Introduction. II
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Mettons-nous donc en face de cette réalité. Laissant de côté toute conception de la religion en général, considérons les religions dans leur réalité concrète et tâchons de dégager ce qu'elles peuvent avoir de commun; car la religion ne se peut définir qu'en fonction des caractères qui se retrouvent partout où il y a religion. Dans cette comparaison, nous ferons donc entrer tous les systèmes religieux que nous pouvons connaître, ceux du présent et ceux du passé, les plus primitifs et les plus simples aussi bien que les plus récents et les plus raffinés; car nous n'avons aucun droit ni aucun moyen logique d'exclure les uns pour ne retenir que les autres. Pour celui qui ne voit dans la religion qu'une manifestation naturelle de l'activité humaine, toutes les religions sont instructives sans exception d'aucune sorte; car toutes expriment l'homme à leur manière et peuvent ainsi nous aider à mieux comprendre cet aspect de notre nature. Nous avons vu, d'ailleurs, combien il s'en faut que la meilleure façon d'étudier la religion soit de la considérer de préférence sous la forme qu'elle présente chez les peuples les plus civilisés .

Chapitre premier
Définition du phénomène religieux et de la religion
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Vidéo de Emile Durkheim
Intervention de Raphaëlle Bats, co-responsable de l'URFIST de Bordeaux, Université de Bordeaux, membre associée du Centre Emile Durkheim (U.Bordeaux)(intervention en visioconférence).
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