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EAN : 9782080811981
254 pages
Flammarion (04/01/1999)
3.69/5   73 notes
Résumé :
Faire de la sociologie une science, tel était le souhait de Durkheim lorsqu'il publie en 1894 cet ouvrage dans la Revue philosophique. Il a foi dans le rationalisme scientifique appliqué aux phénomènes sociaux et la sociologie a pour vocation d'établir des lois de la vie sociale comme il existe des lois de la nature. Dans une introduction inédite, François Dubet explique l'argument de Durkheim, ses lignes de forces mais aussi les quelques aspects plus criticables, p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Durkheim est un empiriste qui tente d'entraîner les autres sociologues à sa suite en critiquant l'idéalisme en science et en proposant une méthode rigoureuse afin de définir et observer l'objet d'étude, le « fait social », avec clarté et rigueur.
Si les qualités heuristiques de certains éléments de son argumentation sont discutables et elles comportent parfois quelques contradictions, je crois qu'il faut y trouver les signes d'une recherche intense d'un « noyau dur » qui ne pourra être remis en cause. Et lorsque les présupposés durkheimien se montrent inefficaces, plutôt que de les remettre pas en cause, l'auteur n'hésite pas à accuser son lecteur de ne pas être apte « à…voir les choses autrement qu'elles n'apparaissent au vulgaire » (p.71).
En effet, bien qu'il ne soit pas toujours en mesure de respecter ses principes, jamais Durkheim ne met en doute la prédominance de l'empirie sur le rationnel, ni la validité des analogies entre les lois scientifiques de différentes sciences. Durkheim demeure donc un empiriste d'un bout à l'autre, mais l'héritage en problèmes circonscrits légué aux générations futures de chercheurs est plutôt lourd...
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Si certains sociologues sont complexes ou ennuyants à lire, décidément, ce n'est pas le cas d'Emile Durkheim. Selon moi, c'est un réel plaisir de lecture ; c'est tout simplement beau et enrichissant.

Ici, Durkheim nous expose ses plus grandes méthodes sociologiques dont la plus célèbre est celle d'écarter toutes ses prénotions avant de se lancer dans une étude sociologique. En somme, le sociologue doit aborder son milieu d'étude comme un nouveau-né naïf mais attentif aux moindres détails. D'ailleurs, l'ouverture d'esprit, n'est-ce pas l'une des caractéristiques que se doit d'avoir un sociologue, ou un étudiant en sociologie ?

Bref, cet ouvrage n'apprend peut-être pas grand-chose à des personnes comme moi qui ont lu par exemple, Les Formes Elémentaires de la Vie Religieuse du même auteur, avant, mais les exemples que donnent ici Durkheim permettent aussi de donner une autre dimension objective à ses propres travaux.

Alors, je n'ai qu'un conseil : apprentis sociologiques, lancez-vous ! Lecture rapide et plaisante :)
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Livre où Durkheim va définir l'objet d'étude de la sociologie en allant vers le fait que les faits sociaux sont des choses et doivent être étudiés comme tel.
C'est à dire en prenant des distances par rapport à ses croyances personnelles ses prénotions et en analysant les faits, les individus, les éléments entrant en ligne de compte afin de les classifier et de les analyser.
Il est ainsi pour un raisonnement partant de l'objet et de son analyse afin d'en sortir certaines caractéristiques, permettant plus tard leur analyse.
Il part d'exemples de la criminologie italienne, de Comte ou autres et reste assez clair dans ses propos.
Un livre de méthode assez clair et une bonne base de travail afin de mieux cerner la sociologie et ses méthodes .
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La sociologie est une discipline aussi passionnante que décriée. Les politiques et certaines élites s'en méfient, probablement à juste titre, car une société dont tous les membres deviendraient experts en sociologie ne pourrait que mettre en lumière leurs insuffisances et leurs tentatives de tromperie.

Ce n'est pas le livre le plus connu de Durkheim, certes. C'est un livre très théorique, qui manque un peu trop d'exemples à mon goût: cela le rend donc aride, mais pas ardu. le but de l'auteur est de nous démontrer que la sociologie est une science, à laquelle s'applique le principe de causalité, tout comme pour la physique: les faits sociaux tels que par exemple le mariage, le crime, ou le suicide sont des choses. Et ces phénomènes peuvent être expliqués par d'autres faits sociaux.

La méthode d'analyse des phénomènes sociaux est simple et tient en quatre verbes: les décrire, les classer, les expliquer, et apporter la preuve. Ce qui exige de la part du sociologue une attitude d'objectivité et l'abandon de toute idée préconçue... Comment décrire la maladie par exemple? On peut être malade sans être souffrant. Comment éviter de prendre une corrélation pour un lien de causalité?

La sociologie n'a donc rien à voir avec la philosophie, elle ne prend pas partie, elle ne peut que l'alimenter. À ce titre seul, le bouquin mérite un effort de lecture. Et si cela vous paraît trop, sautez tout de suite aux pages de conclusion!
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On peut ne pas adhérer à l'épistémologie exposée dans cette ouvrage. Il reste qu'il est d'une qualité exceptionnelle. Chaque fois que je le relis je suis émerveillé par la clarté du propos et sa profondeur. On trouve dans ce livre l'expression parfaite d'un style savant au service d'une formulation précise et ample des idées ; un style entièrement dévoué à cette tâche, jamais dévoyé par une autre ambition que celle de transmettre, d'être compris par le lecteur. Même si le lecteur ne pense pas comme Durkheim, cet ouvrage lui ouvrira des portes et tiendra un rôle déterminant dans sa culture et la construction de sa propre pensée. Il faut imaginer toute la puissance de cette idée : les faits sociaux sont des choses, le social - ou le collectif - a une réalité intrinsèque non réductible aux consciences des individus, un fait social s'explique par d'autres faits sociaux et non pas par ce que pensent les gens ! Ce n'est pas seulement un livre de sociologie, ce livre contient une véritable réflexion philosophique. Durkheim n'est pas devenu sociologue sans avoir préalablement était philosophe.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
...d’abord, la majeure partie des institutions sociales nous sont léguées toutes faites par les générations antérieures ; nous n’avons pris aucune part à leur formation et, par conséquent, ce n’est pas en nous interrogeant que nous pourrons découvrir les causes qui leur ont donné naissance. De plus, alors même que nous avons collaboré à leur genèse, c’est à peine si nous entrevoyons de la manière la plus confuse, et souvent même la plus inexacte, les véritables raisons qui nous ont déterminé à agir et la nature de notre action. Déjà, alors qu’il s’agit simplement de nos démarches privées, nous savons bien mal les mobiles relativement simples qui nous guident ; nous nous croyons désintéressés alors que nous agissons en égoïstes, nous croyons obéir à la haine alors que nous cédons à l’amour, à la raison alors que nous sommes les esclaves de préjugés irraisonnés, etc. Comment donc aurions-nous la faculté de discerner avec plus de clarté les causes, autrement complexes, dont procèdent les démarches de la collectivité ? Car, à tout le moins, chacun de nous n’y prend part que pour une infime partie ; nous avons une multitude de collaborateurs et ce qui se passe dans les autres consciences nous échappe.
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Ainsi, il pourrait arriver qu’on nous accusât d’avoir voulu absoudre le crime, sous prétexte que nous en faisons un phénomène de sociologie normale. L’objection pourtant serait puérile. Car s’il est normal que, dans toute société, il y ait des crimes, il n’est pas moins normal qu’ils soient punis.(72)
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La science, dit un écrivain déjà cité, peut bien éclairer le monde, mais elle laisse la nuit dans les coeurs ; c'est au coeur lui-même à se faire sa propre lumière.
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Il déplaît à l’homme de renoncer au pouvoir illimité qu’il s’est si longtemps attribué sur l’ordre social, et, d’autre part, il lui semble que, s’il existe vraiment des forces collectives, il est nécessairement condamné à les subir sans pouvoir les modifier. C’est ce qui l’incline à les nier. En vain des expériences répétées lui ont appris que cette toute-puissance, dans l’illusion de laquelle il s’entretient avec complaisance, a toujours été pour lui une cause de faiblesse ; que son empire sur les choses n’a réellement commencé qu’à partir du moment où il reconnut qu’elles ont une nature propre, et où il se résigna à apprendre d’elles ce qu’elles sont.
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Le groupe pense, sent, et agit tout autrement que ne feraient ses membres s’ils étaient isolés.
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Intervention de Raphaëlle Bats, co-responsable de l'URFIST de Bordeaux, Université de Bordeaux, membre associée du Centre Emile Durkheim (U.Bordeaux)(intervention en visioconférence).
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