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Lionel Duroy (Collaborateur)
EAN : 9782845633100
301 pages
XO Editions (09/06/2006)
4/5   13 notes
Résumé :
Russe et juive, médecin, visionnaire. Une aventure humaine hors du commun.
Nadia est née en 1961 à Saint-Pétersbourg, avec une seule passion, ou plus exactement une raison de vivre : soigner. Major de la faculté de médecine de Leningrad, spécialisée en neurologie, elle est nommée professeur à 26 ans. Un parcours exceptionnel.
Or Nadia est juive. Médecin de quartier on l'aurait supportée, mais professeur, chef de service ? Non. On lui refuse un poste, o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
L'éditeur nous présente le document de Dr Nadia Volf, en 4ème de couverture, comme "une aventure humaine hors du commun".

À ne pas confondre avec l'autobiographie du transfuge russe, Victor Kravchenko, qui en Français porte le même titre : "J'ai choisi la liberté".
Sur la base de l'ouvrage de Guillaume Malaurie, intitulé "L'affaire Kravchenko", j'ai écrit un billet le 22 juin 2017. Ces 2 histoires n'ont rien à voir entre elles, sauf le point de départ : un profond mécontentement du système politique de leur pays d'origine. La colossale différence réside dans la suite que cette décision courageuse a réservée à leurs auteurs : pour Nadia Volf cela a été une suite de succès, pour le pauvre Kravchenko, au contraire, cela a signifié la mort. En effet, il a été découvert dans son appartement, en 1966, avec une balle dans la tête, selon l'URSS un simple suicide, selon son fils, Andrew, une opération de revanche du KGB ! Apparemment sous Poutine les choses n'ont pas beaucoup changé avec l'assassinat à Moscou, 40 ans plus tard en 2006, de sa critique virulente et influente, la journaliste célèbre Anna Politkovskaïa, à l'âge de 48 ans !

Dans un article paru dans le Paris Match, l'année dernière, sous le titre "La star de l'auriculothérapie" la journaliste Charlotte Leloup note à propos de Nadia Volf : "Elle lit dans l'oreille des plus grands et du Tout-Paris". N'ayant pas la chance d'appartenir à ce beau monde, je n'ai pas essayé de contacter son cabinet à Paris VIII, 9 rue Quentin-Bauchart, m'imaginant que les délais d'attente pour une consultation par elle-même, vu son énorme réputation, doivent être assez considérables. Je dois donc me contenter de lire son ouvrage " Les mystères de l'oreille : L'oreille, les secrets du bien-être" de 2016 pour en savoir un peu plus sur cette science thérapeutique. Et si ce livre s'avère trop compliqué pour mes connaissances ultras limitées en cette matière, je pourrais toujours me consoler en lisant son ouvrage "L'acupuncture pour les nuls" de 2013. Ou son "Être jeune à tout âge : Guide pratique illustré" de 2009, ou encore son récent ouvrage "Le miracle de la guérison" de mars 2018.

La question qui se pose bien sûr est comment cette dame Russe d'origine s'est-elle débrouillée pour en arriver, en France, au sommet de sa spécialité, somme toute pas des plus simples ? C'est à cette question que cette autobiographie de Nadia Volf, publiée en 2006 en collaboration avec le journaliste et écrivain Lionel Duroy, répond.

Je signale en passant que Duroy a également collaboré à l'autobiographie d'Ingrid Betancourt, née à Bogotá en Colombie en 1961, candidate à l'élection présidentielle en 2002, enlevée par la guérilla marxiste (FARC) et restée captivé pendant 6 ans. "La Rage au coeur" constitue pour celles et ceux qui n'ont pas visité ce pays d'Amérique latine un document à certains points de vue instructifs.
Il en est tout différent du livre de Lionel Duroy "Survivre avec les loups : La véritable histoire de Misha Defonseca", dans lequel il explique qu'il s'agit d'une histoire inventée par l'écrivaine bruxelloise Monique de Wael. du livre de la Belge un film a été réalisé par Véra Belmont (2008) avec Mathilde Goffart (rôle principal), Yaël Abécassis (la cousine de la grande Eliette Abécassis) et Guy Bedos.

Je n'entends pas résumer ce témoignage de 303 pages, illustré de 8 pages de photos. En revanche, j'indique ici les éléments essentiels qui ont jalonné ce parcours bien particulier.

Nadia Volf est née le 01-12-1961 à Leningrad, l'actuel Saint-Pétersbourg, de parents juifs intellectuels : son père était docteur en chimie, sa mère à la tête d'un centre de recherches médicales. À 16 ans, elle termina son enseignement secondaire et réussit son entrée à la faculté de médecine de l'université de sa ville natale, où les places pour les Juifs étaient rares : 6 sur les 600 (soit 1%). Un autre de ces 6, s'appelait Leonid Ferdman, qui allait devenir son mari 5 ans plus tard et le père de son fils unique, Artyom, le 01-12-1985, le jour de son 24ème anniversaire. L'année avant, elle était sortie major de sa promotion et avait obtenu son agrégation en neuropharmacologie.

Seulement comme "Evrey" (Juif), ce qui en URSS était une nationalité comme Ukrainien par exemple et gentiment noté sur les passeports soviétiques, la vie était dure et sujette à discrimination et harcèlement par le puissant KGB. Déjà gamine à l'école, Nadia s'était faite traitée aimablement de "sale youpine, tu pues" et sa mère avait été écartée de son poste de directrice d'un labo à cause de cette fameuse nationalité.
Pour le jeune couple il devint évident que leurs chances de succès dans le paradis de Brejnev étaient virtuellement nulles. En décembre 1990, ils décidèrent de s'enfuir par la Finlande en route pour leur Mecque : la France. En 1993, elle a réussi à repasser ses examens pour exercer son métier de médecine en France.

En commentant une des photos reprises dans ce livre sur laquelle on voit le jeune couple en Russie, Nadia note : "Leonid prétend qu'il me trouve jolie, mais moi je continue de penser qu'il dit cela pour me faire plaisir." Quelque part dans le texte, elle s'était plainte comme môme que son nez était trop grand. Quoi qu'il en soit de son aspect physique, qui est évidemment une question d'interprétation tout individuelle, son intelligence et ses dons d'acupunctrice et d'auriculothérapeute sont bien au-delà de toute interprétation individuelle. Sur une a autre photo, celle de son mariage, elle note : "La veille, je suis allée dans une boutique pour enfants et j'en ai rapporté cette petite robe d'été blanche à manches courtes qui m'accompagnera jusqu'à mon agrégation." Une information qui la rend tout simplement sympathique.

En conclusion, je peux recommander la lecture de cet ouvrage pour le témoignage honnête du destin remarquable de Nadia Volf et pour le style d'écriture agréable de Lionel Duroy.
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Pourquoi la jeune et brillante Nadia Volf, docteur en médecine, agrégée en neuro-pharmacologie et directrice d'un centre de recherche se retrouve-t-elle obligée de fuir l'URSS de Brejnev en compagnie de son mari Leonid et en cachant son fils Artyom dans le coffre de leur voiture ? Tout simplement parce qu'ils sont juifs et victimes de l'antisémitisme rabique qui règne à cette époque dans le pays. Dès son enfance, elle eut à subir les rebuffades, insultes et humiliations des autres élèves et finalement le rejet, les menaces, les pressions incessantes du KGB. Il était impensable qu'une juive puisse monter si haut ! Arrivée en France, elle découvre que les promesses faites par ses homologues français ne reposent sur rien de sérieux. Heureusement pour elle, toute la communauté juive de Nîmes se mobilise pour accueillir cette famille persécutée de manière plus qu'exemplaire.
« J'ai choisi la liberté » est un magnifique témoignage de courage, de solidarité et de générosité. Il peut redonner confiance dans l'être humain et même prouver qu'à condition d'être honnête, sérieux et de bonne foi, l'intégration de réfugiés « politiques » de ce style peut être une formidable réussite, bénéfique pour ceux qui en profitent comme pour le pays d'accueil. Il faut dire que le docteur Volf n'est pas n'importe qui, mais une des meilleures spécialistes de l'acupuncture, toute dévouée à son art, un « cerveau » qui fut même championne d'échecs dans sa jeunesse. le genre de « migrante » qu'on accueille avec plaisir (ce qui ne fut pas tout à fait le cas) et qu'on souhaiterait même plus nombreuses. Elle sait reconnaître ce qu'elle doit à notre pays. « Oui, la France fut pour nous la Terre promise. », conclut-elle. À lire, ne serait-ce que pour se rappeler les horreurs du communisme soviétique…
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Si j'étais religieuse, j'écrirais sûrement que Dieu m'a confié la mission de soigner. J'aimerais croire en Dieu, et il m'est arrivé de l'invoquer en constatant mon impuissance face à la maladie, face au cancer en particulier. Mais je ne suis pas Dieu ! ai-je crié tout bas à un homme qui me suppliait de le sauver. J'étais en larmes, c'était un cri de désespoir, de colère. Pendant des mois, j'étais parvenue à le soulager, je lui avais permis de vivre normalement, de rire, d'aimer, de voyager, mais au seuil de la mort je ne pouvais plus rien pour lui. Cette nuit-là, j'aurais tellement voulu être Dieu !
Ce livre, j'ai commencé à l'écrire le 24 octobre 1999, au lendemain de la mort de Sarah, mon amie. Nous avions presque le même âge, nous disions que nous étions soeurs, et je n'ai rien pu faire contre son cancer. Mon impuissance m'était soudain devenue insupportable. Pourquoi le destin avait-il voulu que je sois médecin ? Pourquoi le destin m'avait-il poussée à prendre tant de risques, à relever tant de défis, si c'était pour assister, muette de chagrin, à la mort de Sarah ? Qu'est-ce que j'avais fait, ou plutôt, qu'est-ce que je n'avais pas fait pour mériter ça ?
Abasourdie, je me suis surprise à revenir sur mes pas, à refaire à l'envers tout le chemin de ma vie.
Qu'est-ce que j'espérais de ce retour à Leningrad, sur les lieux glacés de mon enfance ? Je l'ai su très vite. Je voulais retrouver les racines de ma vocation, les racines de ce désir de soigner qui me semble faire partie de moi depuis toujours, au même titre que mes yeux, mes oreilles, ou mon coeur.
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" Ils te demanderont comment traverser la vie.
Réponds : Comme on franchit l'abîme, sur un fil tendu, en beauté , avec vigilance et impétuosité. "

Nicolas Roerich, 1924.
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