Le cahier de Turin

Le roman débute par un entretien du narrateur, Marc, avec son éditeur. Il lui fait part de sa volonté d'écrire un livre sur sa femme, Hélène, et il essaie de le convaincre du bien-fondé de cette idée en lui racontant leur rencontre : Hélène vivait avec un homme dans un appartement dont les fenêtres donnaient sur la maison de Marc. Dès qu'il l'a aperçue, elle est devenue son obsession et on comprend, en l'écoutant, que c'est toujours le cas alors qu'il partage sa vie depuis dix ans et qu'ils ont eu deux filles ensemble, Anna et Colline. Après cet entretien Marc se souvient subitement d'un cahier qu'Hélène lui avait donné au tout début de leur histoire, alors qu'ils passaient quelques jours à Turin en amoureux. Il s'aperçoit avec stupeur qu'il ne l'avait pas lu alors qu'elle lui avait écrit pendant ce voyage ce qu'elle ressentait pour lui et ce qu'elle pensait de leur relation naissante. Il n'a alors plus qu'une idée en tête : retrouver ce cahier qui lui semble indispensable à l'écriture de son roman. J'ai beaucoup aimé ce livre qui est à la fois l'histoire de Marc et d'Hélène, de l'amour qu'il voue à cette femme qui reste insaisissable (plus son projet avance plus il s'aperçoit qu'il sait finalement peu de choses d'elle) mais c'est aussi un livre sur le métier d'écrivain. Marc est un mari, un père (j'ai beaucoup apprécié aussi ses remarques de père au foyer, le regard qu'il porte sur ses filles) mais aussi un auteur qui a bien du mal à prendre la plume et qui se pose beaucoup de questions sur ce qu'il risque à vouloir transposer sa vie familiale sur le papier. C'est très intéressant de suivre son processus d'écriture (il y a d'ailleurs une mise en abyme puisqu'à un moment Marc écrit les premières lignes de son roman qui sont les mêmes que celles du livre qu'on est en train de lire).
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