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Lionel Duroy (Collaborateur)
EAN : 9782266137935
185 pages
Pocket (03/06/2004)
3.82/5   65 notes
Résumé :
À Tahiti, ce 15 mars 2002, il fait particulièrement beau. Le vent du nord creuse la mer et les oiseaux, là-haut, désignent le poisson. Tavae Raioaoa a 56 ans et remercie le Seigneur pour l'exceptionnelle journée de pêche qui s'annonce. Quelques heures plus tard, il a dépassé l'île de Maiao puis celle de Moorea, quand une épaisse fumée s'échappe de son moteur diesel. Dans sa longue vie de pêcheur, Tavae n'est jamais tombé en panne. Et maintenant il dérive. La côte es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
C'était le vent du nord qui soufflait ce matin là, ce n'était pas encore le printemps, le mois de mars 2002, affichait le 15 à six jours du printemps. Tavae Raioaoa, prend la mer et pense déjà à cette pêche qu'il espère exceptionnelle, une sortie qui va tourner au cauchemar, une traversée à la limite de la rupture, puis sa disparition des radars en plein océan du Pacifique.


"Si loin du monde", est le récit fascinant d'un des derniers seigneurs de la mer, de la fin d'une lignée de marins, une trouée dans l'apocalypse marine quand le pêcheur est balayé par la colère de Poséidon.
L'obsession de Tavae en ce début de matinée, est de penser à son petit fils, à ce qu'il lui a dit, à ce qu'il n'a pas dit, à tous ces mots qui flottent dans l'air matinal, des mots qu'il retournera sans cesse.
« Apprends moi à pêcher grand père », comme une comptine.


Il aimerait que quelqu'un le suive, pas avec des promesses en l'air, mais par un engagement concret et utile pour apprendre la marche d'un bateau, et tout le savoir-faire du pêcheur..
Et ce matin là les mahi mahi sont montés à la surface.
Avec enthousiasme c'est vers Moorea que le bateau plonge et s'enfuit, puis à pleine allure sur Maiao... La panne stupide si loin au large de la baie de PaoPao, survient et bientôt le silence, car le moteur est mort, faute de circuit de refroidissement.


La suite défile comme l'inventaire de la Marquise, "tout va très bien", plus de radio, plus de pêcheurs, plus de bateaux, seul, la mer comme compagne, une mer formée, il faut tenir.
La perspicacité, et le sens de l'observation, de Tavae vont l'accompagner, malgré la fatigue et parfois le découragement. Il restera un marin, économisant, toutes ses forces et préservant sa pêche du 1er jour.
La force d'une survie guide le chef de clan, et la famille comme une bouée imaginaire lui donne des signaux précis sur leurs initiatives, l'emprise de ses enfants le bouscule jusqu'à imaginer un retour possible quand enfin des oiseaux transpercent le ciel.


Lionnel Duroy donne à cet homme une vérité émouvante et forte, têtu comme un breton obstiné comme les bateaux de sauvetage en mer, avancer et se taire, une devise de marin chevronné. Aller jusqu'à économiser ses larmes, défier et se méfier, scruter et bondir sur un mahi mahi, ce sont ces armes qui vont le délivrer, puis la notoriété le submerger.

Sur le fond la totalité de l'aventure est hyper intéressante pour tous les navigateurs, un récit comme une mine de savoir-faire, que je recommande à tous les marins.
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Tavae et son frère sont polynésiens, ils ont toujours vécu de la pêche, leur père étant lui-même pêcheur, c'est grâce à lui qui ont appris ce métier.
Tavae part tous les matins seul dans sa petite embarcation pêcher le mahi-mahi, qu'il ramène à sa fille le soir même ou seulement le lendemain si la pêche n'a pas été bonne et qui a fallu prolonger ses recherches afin que celle-ci le vende sur le marché.
Un soir, il ne rentre pas, sa fille ne s'inquiète pas tout de suite, elle patiente encore un peu avant d'avertir son oncle, des recherches sont rapidement mises en place, mais personne ne retrouve Tavae.
Il faudra attendre 4 mois avant de retrouver Tavae à plus de 1000 km de chez lui.
Ce livre raconte ce naufrage de 4 mois pendant lesquels Tavae a survécu grâce à sa foi en Dieu, il voyait un signe du seigneur dans chacune de ses mésaventures mais aussi dans chaque événement tombant à pic, comme la forte pluie alors qu'il n'avait plus d'eau potable.
Sa fille Helène a toujours su que son père était en vie, elle priait avec son mari tous les soirs pour que son père lui revienne, et il faut croire que quelques fois le seigneur sait écouter.
J'ai beaucoup aimé ce récit, qui se lit facilement et qui nous apprend comment un homme a réussi à vivre dans de tels conditions, mais qui nous apprend également la mentalité des gens de ces îles paradisiaques, qui sont plus en harmonie avec la nature que l'on ne le sera jamais en France métropolitaine.
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Récit qui m'a passionné : l'histoire véridique de Tavae, qui pour cause d'un problème de moteur a du passer presque 3 mois sur son petit bateau de pêche à la dérive dans l'océan Pacifique. Eloigné du monde civilisé avec comme seuls compagnons l'immensité de l'océan ,le Soleil, le sel et les vagues, Tavae est à la merci de la nature. Un témoignage extraordinaire de la capacité de survie de cet homme.
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Un vieux pêcheur tahitien, l'un des derniers encore capable de harponner le mahi-mahi de façon traditionnelle se retrouve perdu en pleine mer suite à une panne de moteur. Dès le lendemain, son frère, pêcheur également, la gendarmerie et de nombreux autres pêcheurs partent à son secours. En vain. Les jours passent, petit à petit tout espoir de le retrouver se perd. Et Tavae, complètement parti à la dérive dans les immensités du Pacifique va réussir à survivre à 118 jours de solitude, avec quelques gorgées d'eau par jour et quelques lamelles des poissons qu'il arrive à pêcher.
Sans sa profonde connaissance de la mer et sa foi profonde jamais il n'aurait pu supporter une telle épreuve…
Ce livre est une formidable leçon de courage, de ténacité mais aussi de modestie face aux éléments souvent déchaînés.
Il nous fait découvrir par la même occasion la fin de sa civilisation, celle de ces polynésiens, « Seigneurs de la mer » broyée par l'arrivée du monde moderne.
La figure attachante de Tavae, pleine de sagesse, foi et naïveté m'a immanquablement fait penser au vieux pêcheur d'Hemingway le vieil homme et la mer »). Leurs histoires sont très voisines. Mais dans celle-ci, la réalité dépasse largement la fiction…
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Un livre extrêmement puissant et émouvant qui va au plus profond de l'âme humaine. Tavae sera sauvé par sa compétence de marin, sa résistance physique et surtout sa force morale, elle même structurée par l'amour de sa famille et sa foi en Dieu. A chaque épreuve (tempête, plus rien à boire, thonier etc etc...) Tavae demande des explications à Dieu, mais sa confiance en Lui est telle qu'il ne désespère jamais, même quand il n'a pas bu depuis trois jour. Il a raison car le quatrième jour une énorme pluie s'abat sur son bateau... Tavae sait que sa fille Hélène et son frère Ato sont en train de pleurer et de se démener pour le retrouver. Alors il sait qu'il est obligé de survivre. Pour eux. C'est une histoire de survie profondément spirituelle.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Depuis que j'ai lu ce livre, quand je suis réveillée par le cri d'une mouette, mon cœur fait BOUM! et palpite de joie de vivre.
C'est une histoire vraie: Un beau matin, Raioaoa part à la pêche sur son embarcation polynésienne, une barquette à fond plat non pontée, au mieux une coquille de noix quand le moteur tombe en panne...Ce n'est jamais de faim que meurt un naufragé, cela peut être parfois de soif, mais le plus souvent, c'est de peur. Pendant des mois, il dérive sur l'immensité de l'océan pacifique, parfois dans des conditions effroyables, totalement seul. Il résiste grâce à son mental extraordinaire (c'est à dire sa façon d'être au monde, ses ressources intérieures), son age, sa grande expérience de la mer . Il est croyant, ca aide. Il a "intériorisé" ceux qu'il aime et peut ainsi s’appuyer sur eux. Il sait aussi parler aux poissons. Toutes qualités qui ne sont pas données à tout le monde...,
Finalement, ce qui lui sauve (littéralement) la vie c'est d’être capable, alors qu'il va mourir, de se réjouir du cri d'une mouette.
Si le jeu du livre à emporter .. de Babelio, n'était pas qu'un jeu alors j'aimerai vraiment l'avoir à mes cotés sur mon ile déserte...
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Le soleil avait commencé à décliner, une houle longue et puissante soulevait mon bateau avec la ponctualité monotone d'un balancier d'horloge. Je restai un moment à contempler le vide hallucinant de ce tableau, guettant inconsciemment, je crois, un indice, un objet, quelconque qui serait enfin à mon échelle. Comme il ne se passait rien, l'idée me traversa que ce pouvait être cela, la mort : cette solitude incroyable, interminable, cette surdité des choses, dans un néant de mer et de ciel confondus. Oui, ça pouvait être cela, la mort. Peut-être avais-je quitté le monde des vivants pour entrer insensiblement dans celui des défunts.
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Je vais vous dire ; j'aimerais accoster dans un pays qui ressemble au Huahine de mon grand-père. Chez vous, les poissons, ça peut pas se produire, ce qui nous est arrivé. C'est un peu comme si les mahi mahi, ou les chirurgiens, décidaient du jour au lendemain que vous avez mieux à faire qu'à nager toute la journée. Ils vous offriraient des richesses, des choses extraordinaires pour vous dissuader de vous promener, et, petit à petit, vous ne sauriez plus nager. Vous vous couperiez de vos ancêtres, vous deviendrez comme mes fils : des âmes mortes qui flottent entre deux mondes.
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J'étais si désespéré que je n'eus pas l'énergie de pêcher ce jour là. Je restais prostré au fond de mon bateau à interroger le Ciel et à chercher une explication à ce qui s'était passé. Comment l'homme de barre (du thonier) ne m'avait-il pas aperçu (Tavae a pourtant envoyé fusées et fumigènes)? "M'aurais-tu rendu aussi fugitif qu'un défunt, Seigneur, que désormais tes créatures ne voient plus, ne m'entendent plus?" A plusieurs reprises l'idée me traversa que j'avais pu rêver, mais alors l'image du thonier me revenait, bien réelle. Je pouvais me le représenter légèrement à la gîte, soulevé par la houle, puis s'enfonçant entre deux vagues avant de remonter, l'étrave ruisselante et tendue comme une lame. Non, je ne l'avais pas inventé. Cependant j'avais cru que le Seigneur l'avait envoyé pour moi et en cela je m'étais trompé. Tout provenait donc de moi, de l'allure à laquelle mon esprit s'était emballé. J'avais interprété à tort les les desseins du Ciel, le Seigneur avait pour moi une autre idée que ce bateau et il n'avait pas voulu que notre rencontre eût lieu. Oui, voilà, une autre idée que ce bateau. Une terre sûrement, comme la veille encore je l'avais imaginé. Petit à petit, la foi et la confiance regagnèrent mon coeur. "Tu vas dormir un peu, me dis-je, tu veilleras comme chaque nuit, et ce sera peut-être pour demain."
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Le vent m'avait entraîné loin des terres, j'ignorais où m'emportait le courant, et j'eus soudain le sentiment vertigineux d'être entré sans y prendre garde dans le vide infini du monde.
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