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EAN : 9782822234412
73 pages
Jungle ! (03/06/2021)
3.7/5   45 notes
Résumé :
" Ma mère me frappe "
Véra et ses amis jouent souvent au téléphone arabe, qui consiste à se dire une phrase dans l'oreille que chacune va répéter à l'autre pour qu'à la fin celle-ci ressorte mais souvent de manière déformée. Anna, une de leurs amies va un jour murmurer à l'oreille de Véra " ma mère me frappe " ; cela la laissera sans voix. Mais les murmures ont parfois besoin d'être dit tout haut pour être écoutés et c'est le chemin que fera Véra pour défendr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Il est question d'un sujet dur, d'enfant violenté. D'amitié et de courage. J'aime le jeu des tons de couleurs pour illustrer les différentes étapes du déni à la délivrance. L'histoire reste pudique, belle…La réalité n'est malheureusement pas comme ça.
« Tu ferais mieux de tout nous raconter depuis le début, Véra ». Véra raconte.
Le « jeu du murmure » c'est plus un « action ou vérité », on peut dire d'autres choses. de vraies choses. Des choses secrètes. Véra et ses amis y jouent, une phrase dans l'oreille de l'une répétée à l'autre pour celle-ci soit dite bien souvent déformée.
Anna murmure à l'oreille de Véra « ma mère me frappe », elle ne peut pas y croire. Anna devient muette, ne peut plus parler. Que faire ? troublée, Véra en parle à ses parents « sa mère ne ferait jamais une chose pareille » !
Mais, des gestes, des regards, des mots de la mère et Véra comprend.
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Le dessin assez froid au premier abord, le trait est régulier, réaliste, les couleurs sont en aplats aux couleurs douces, assez neutres. La gamme s'apparente à de la bichromie, mais au fil des pages, de nouvelles couleurs viennent s'ajouter, venant grossir au rythme du crescendo de l'intensité du récit. C'est une histoire de collégiennes, de jeux de récréation. Un groupe de filles décide de jouer au jeu du téléphone arabe, mais en l'adaptant à leur âge. Un jour, Anna va profiter de ce jeu pour révéler un lourd secret à Véra : « Ma mère me frappe. » Secret difficile à partager, un peu trop lourd pour les épaules de Véra, perdue à ne pas savoir que faire, comment se comporter, comment aider son amie. le personnage d'Anna reste en retrait, la mère encore plus, le sujet est ailleurs. le thème de la violence familiale est rarement abordé dans ce sens, vu du côté de la camarade, assez âgée pour comprendre, trop jeune pour avoir les codes, connaître les règles qui régissent les relations aux autres. le personnage est troublé, un peu perdu, la narration nous fait bien entrer dans ces doutes, nous aussi on est troublé, même un peu gêné, c'est une lecture qui nous pousse à nous poser des questions, sur un mot discret mais pas innocent du tout, qu'on aurait pu entendre, et parfois passer à côté. Cette lecture, tout en pudeur, sans tapage ni grandiloquence, s'avère forte et marquante. À découvrir.
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Une très jolie réalisation bien pensée pour son public cible (jeunesse, à partir du cycle 3) à la couverture souple, grand format et aux dessins très lisibles et bien aérés. Un thème difficile – la maltraitance au sein de la cellule familiale – traité avec beaucoup de finesse mais très efficace quant aux sentiments et réactions qu'elle suscite.
Anna participe avec ses amies dans la cour de récréation au jeu des murmures, sorte de téléphone arabe où les propos à force d'être répétés à l'oreille perdent leur sens d'origine. Ce n'est pas des secrets ou des potins de jeunes adolescentes qu'Anna décide de confier à l'oreille de Véra mais une vérité douloureuse de sa vie personnelle qu'elle tait depuis trop longtemps : Anna est frappée par sa mère. Véra ne saisit pas tout de suite la gravité des faits : elle pense même qu'Anna ment. Sa mère donne le change et s'affiche à l'école comme une mère présente et somme toute plutôt sympathique. A l'occasion d'une olympiade sportive, Véra surprend un échange entre Anna et sa mère qui la met mal à l'aise. L'absence prolongée de son amie qui reste plusieurs jours sans venir à l'école, pousse Véra à agir et à se rendre à son domicile.
J'ai découvert le secret d'Anna en lisant la BD, ce qui a accentué son efficacité : j'ai été proprement saisie, me sentant même prise à partie, immergée dans le récit. Je pense que c'est un ouvrage qui mérite de ne pas être trop « présenté » avant lecture, peut-être simplement en énonçant le thème, à la manière dont l'éditeur a choisi un texte de quatrième de couverture d'une grande sobriété. D'une façon ou d'une autre, ce thème nous concerne tous : que l'on soit victime mais aussi témoin, il donne à réfléchir sur les moyens d'agir de façon fine et intelligente mais sans repousser à plus tard la mise à jour du problème. Traduit du danois, le thème est traité sans faux semblant avec clarté pour les plus jeunes mais sans aucun voyeurisme ou effets d'amplification. L'ouvrage se termine par un texte informatif recourant à la loi et aux droits des enfants dans les différents pays de l'union européenne ainsi qu'aux numéros gratuits pour signaler une atteinte à ses droits fondamentaux à la protection de l'enfance. Une BD "utile" à acquérir pour toute bibliothèque ou CDI d'école ou collège.
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Comme un murmure faisait partie de mes livres favoris lors de la dernière Masse Critique Graphique. Son graphisme justement, ses couleurs, son résumé, le thème abordé, le fait qu'elle soit destinée aux jeunes, tout m'attirait. de plus j'aime beaucoup les bande-dessinées faites par Jungle en général, je l'ai donc attendue de pied ferme.

Cette BD danoise nous fait suivre Véra, une collégienne adepte du "jeu des murmures" sur la cour de récréation avec ses copines. Pour le rendre plus palpitant, elle décident d'inviter d'autres filles de leur classe à participer et parmi elles Anna qui semble un peu isolée et se cache derrière sa longue frange. Mais quand Anna murmure à l'oreille de Véra "Ma mère me frappe", le jeu prend une toute autre ampleur.

Le thème des violences parentales est de plus en plus présent dans la littérature jeunesse, parmi les romans notamment. Ce qui fait l'originalité de "Comme un murmure" c'est le regard extérieur à la situation et le fait que l'histoire commence quand la victime se confie. Les violences ne sont pas du tout détaillées dans ce titre, le but est vraiment de prendre la place de la confidente. Et faire passer cela par le jeu du murmure, l'équivalent de notre téléphone arabe, est une excellente idée de l'auteur.

Cette bande-dessinée se lit très vite car il y a peu de textes. Les silences y ont une part importante et les dessins les mettent parfaitement en valeur. La couleur a également son rôle à jouer. Les vignettes sont généralement en noir et blanc accompagnées seulement d'une autre couleur qui va évoluer en fonction des parties de l'histoire : violet, jaune, bleu. ça m'a un peu rappelé le bleu est une couleur chaude sur ce détail. La découpe des pages et des vignettes est originale, ça apporte beaucoup de dynamisme à cette bande-dessinée relativement silencieuse et dont le thème est pourtant difficile. Les dessins ne sont pas forcément transcendants, mais le reste du graphisme en fait tout de même un très bel objet.

Que de positif pour l'instant, mais deux petits bémols m'ont empêché de mettre la note parfaite. Au départ d'abord, j'ai été un peu perdue face à la temporalité. On commence clairement l'histoire par un saut en avant, puis nous démarrons l'intrigue avec l'explication du jeu et la fameuse confession d'Anna, et soudainement on revient en arrière au lancement du jeu de Véra et ses copines. Ce retour en arrière n'était pas clair, je pensais qu'il s'agissait de la suite de l'histoire. Cela pourrait dérouter d'autres lecteurs, notamment les plus jeunes.

Deuxième légère déception, c'est cette fois à la fin qu'elle se passe. Sans dévoiler l'intrigue, je trouve que la situation d'Anna manque d'explications. On entre très peu dans sa vie au final alors que l'histoire parle d'elle. ça aurait mérité d'être un peu plus développé.

J'accorde tout de même une note de 4,5/5 à Comme un murmure. C'est une très bonne bande dessinée que je conseille vivement pour les CDI de collèges. Etant sur le thème de la confidence, elle ne s'applique pas seulement aux violences physiques, mais aussi à d'autres thèmes difficiles : harcèlement, violences sexuelles, etc. Un grand merci aux éditions Jungle et à Babelio pour cette très belle découverte !
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"Comme un mumure" est une magnifique bande dessinée qui allie à merveille la sensibilité aux faits-divers du journaliste danois Morten Dürr et le dessin tout en justesse et en simplicité de la jeune illustratrice freelance Sofie Louise Dam. (Chose rare et importante à souligner, ici ; le travail collaboratif d'un couple de dessinateur-scénariste dans le petit monde de la BD, n'est pas si souvent réussi, en ceci qu'il est très fréquent de retrouver une forme d'agrammaticalité entre la mise en scène et l'histoire - dialogues compris)
[Pour en savoir plus sur le travail de ces artistes :
Morten Dürr : https://www.bedetheque.com/auteur-49116-BD-Durr-Morten.html
Sofie Louise Dam : https://www.bedetheque.com/auteur-60829-BD-Dam-Sofie-Louise.html]
Reprenons, après cette parenthèse, "Comme un murmure" est une oeuvre sensible formidable car elle thématise la difficulté de savoir comment réagir face à un cas déclaré (avec difficulté également) de maltraitance physique. En effet, cette ouvrage, c'est avant tout un jeu en au centre de la narration : le "jeu des murmures", qu'on appelait dans mon enfance "téléphone arabe" (je préfère à ce titre le choix d'une dénomination non-racisée) et qui porte en fait le nom d'une expérience sociale étudiant les rumeurs, dont je vous conseille d'aller regarder la vidéo suivante, pour en savoir plus : https://www.youtube.com/watch?v=a_O8u0YT8T0).
Ce jeu des murmures - réunissant d'abord un petit groupe d'amies - va vite se transformer en un dérivé du jeu action ou vérité en ceci que les règles vont évoluer d'un simple enjeu de transmission de phrases suivie d'une vérification en une dynamique de divulgation de secrets toujours plus intrusive dans l'intimité des joueurs.
Vera, l'une des joueuses de base de ce jeu et personnage principal que l'on va suivre tout au long de l'histoire, suit cette évolution toujours avec une certaine mise à distance de la réalité - comme si elle soupçonnait que quelque chose ne va pas mais qu'elle ne trouvait pas dans ces observations le point de bascule nécessaire à ces réflexions.
C'est avec la participation nouvelle d'Anna que tout va changer, la replongeant dans une spirale de doutes de nature différente mais confirmant le dépassement pressenti de leur zone de jeu initiale. Anna se fait battre par sa mère et ne sachant comment être aidée, saisit l'occasion du jeu des murmures pour le confier à Vera. A partir de cette scène-pivot, s'ensuivra 3 jeu des murmures (4 au total) qui illustreront avec beaucoup de finesse l'évolution de la compréhension et de l'assomption des personnages par rapport à la situation. Phases de mutisme, de colère, de crise de vérité face à un entourage d'Anna (parents et amies de Vera) qui ne veulent pas croire que cette situation de maltraitance existe... Mais heureusement, Vera trouvera dans la figure sage et chaleureuse de sa grand-mère un peu de clairvoyance dans ce monde qui a la flemme de prendre au sérieux des situations aussi dramatiques que celle de la vie d'Anna.
En quelques mots, je vous conseille la lecture de cet ouvrage car :
- il est encadré moralement avec le plus grand soin, portant une attention toute particulière sur le développement empathique de Vera et sur le respect sensible qu'une telle difficulté de révélation devrait impliquer ;
- il sait donner au silence une véritable place en parfaite osmose avec les deux artistes, entre le dessin et l'atmosphère narratif ;
- la sanction est claire : sur le plan de la vérité, même si les réalités sont trompeuses, les premières impressions des parents et amies d'Anna sont fausses (l'argument en question ici est le fait que la mère d'Anna ayant l'air gentille, elle ne pourrait pas la battre ; or cet effet de halo et cette surcohérence nous induit en erreur, la parole d'Anna ayant beaucoup plus de valeur que n'importe quelle impression) ;
- enfin, pour se limiter un peu, la fin est magnifique, emplissant l'horizon de la société d'une bourrasque d'air chaud, de confiance envers l'avenir du monde (ce qui est rare, non ?). Et pour ne rien gâcher la BD, se conclut dans les mêmes termes par une campagne de prévention et d'information de CNPE pour la prévention des enfants, ce que je trouve toujours une très chouette idée en ceci que ça permet d'allier les qualités de l'abstraction ou du déplacement empathique et narrative sur des sujets de société importants et la responsabilité concrète que l'on porte tous à notre échelle sur ce type de questions.
En espérant vous avoir donné envie de le lire, et sinon, de lire simplement, parce que lire c'est toujours bien !
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critiques presse (1)
LigneClaire
31 mai 2021
Les deux auteurs, en touches sobres et justes, remettent dans le contexte de l’école, celui où la vérité peut éclater, ce drame qui est beaucoup plus fréquent et banal qu’on ne pense.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Peut- être que ça ne suffit pas de le murmurer, hein ?
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- Marée et yéti.
- Hah.
- Qu'est-ce que tu as murmuré pour de vrai, Anna ?
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