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Roger Giroux (Autre)
EAN : 9782253033363
317 pages
Le Livre de Poche (01/12/1983)
3.86/5   39 notes
Résumé :
Au cours d'une croisière en Méditerranée, des touristes se trouvent emmurés dans un labyrinthe crétois.
Voici le thème apparent de Cefalû. En réalité c'est un voyage initiatique durant lequel chacun va vivre son " égarement " selon sa personnalité et ses fantasmes. Dans tous les cas il s'agit d'une expérience quasi mystique, d'une épreuve. Un couple la surmonte d'une manière exemplaire. Le minotaure des lieux, en l'occurrence une paisible vache, les guidera v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Voici une lecture qui partait mal ! le style, la présentation de l'intrigue; tout me faisait penser à un roman fin 19ème siècle, au mieux début du 20ème siècle. Et pourtant quelques indices indiquaient que l'action se situait après la seconde guerre mondiale. Mais, têtue, je me projetais dans une société dont je n'avais pas les codes : des anglais en partance, en voyage. Trop habituée à ces récits de voyage.
L'ouvrage s'ouvre sur un drame : des touristes - anglais - se sont fait piéger dans l'effondrement de galeries d'un labyrinthe ... crétois où existerait une ville de pierre datant de l'antiquité.
Sauf que... certains prétendent que cette cité est une conception moderne.
Dés les premières pages, le lecteur sait qui sont les victimes et qui sont les rescapés.
Habilement, la seconde partie est consacrée à ces personnages, leurs vies, leur cheminement jusqu'à l'embarquement sur le bateau de croisière, L'Europa, qui les conduit en Crète. C'est aussi gris et triste que ce que nous pouvons imaginer d'un Londres baigné de brouillard, de personnages coincés comme un parapluie mal refermé !
Et puis la dernière partie : on s'enfonce dans le labyrinthe et le lecteur est confronté à "la réalité" de l'accident déjà tant commenté. Et curieusement, c'est cette partie, qui se passe à l'ombre des stalactites qui devient la plus lumineuse.
M. Durell n'aime ni Londres, ni les anglais, sauf quand ces derniers osent des confrontations risquées à leurs destins, à la beauté de la Grèce, au jeu manipulateur du mensonge et de la vérité.
C'est un conte pour adulte, sur le destin, sur ce que chacun accepte d'assumer, c'est un étrange voyage et comme le dit Lawrence Durell "voyager n'est qu'une sorte de parcours métaphorique".
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Très beau roman de Lawrence Durrell.
Il est difficile à porter une critique, d'en faire un résumé.
Il est architecturé de manière incroyable, comme un roman policier, un peu à l'Agatha Christie. Un préambule qui expose le crime, ici l'événement tragique à cefalû en Crète, donc d'emblée on connaît peu ou prou la fin de l'histoire. Vient ensuite une longue présentation des "protagonistes" dont les vies londoniennes s'entrecroisent déjà. un poète, un peintre, une "vieille fille" certaine de la très proche fin du monde, un couple amoureux, une fille de pauvre condition, un critique-militaire, qui fit jadis campagne en Crète, avec ce pope local et haut en couleur, Jean, un médium, un psychanalyste qui tisse souvent les liens entre ceux-ci, mais qui ne sera pas du voyage. Bref, une belle brochette !
L'évocation de la mort est présente très souvent, tout comme le questionnement du sens de la vie.
Durrell est poète, philosophe, peintre de la Crète, comme il le fut de Chypre, dans Citrons acides, de Rhodes, dans Venus et la mer, de Corfou, dans L'Île de Prospero.
Chacun à sa manière, face au drame dont la seule issue semble être le rendez-vous avec la mort, le Minotaure dans son labyrinthe, va accepter l'épreuve, et vraisemblablement trouver exactement ce qu'il était venu chercher, sans savoir vraiment ce que c'était pour autant
Après avoir lu de nombreux récits de Lawrence Durrell, c'est le premier roman que je lis de lui. le Quatuor d'Alexandrie est mûr désormais. du dessous de ma table de chevet, il vient d'y passer dessus.
Ce livre (cefalû) peut passionner, comme pour moi, tandis que pour d'autres, il peut tomber des mains.
Pourtant l'accroche est très rapide.
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Les anglais sont passés maîtres dans l'art d'exploiter des veines riches et fertiles ne provenant pas de leur pays si plat et monochrome. Ils ont inventé l'alpinisme alors que le point culminant de l'Angleterre est à moins de 900 mètres, ont restauré nos vieilles fermes à l'abandon dans les campagnes du Sud de la France, et dans ce charmant roman à tiroir, Lawrence Durrell se sert des paysages crétois pour développer son récit. Plus qu'un cadre fini et référencé et vaguement évocateur d'une ancienne civilisation disparue, le décor joue le rôle d'un protagoniste à part entière. Les lieux attirent ou chassent les personnages, les piègent ou les révèlent à eux-mêmes. Ils ne sont jamais neutres et aboutissent toujours quelques part, même si le chemin est un labyrinthe façonné dans la roche et ayant la fâcheuse habitude de s'écrouler au passage des visiteurs.
Ces pérégrinations typiquement victoriennes donnent lieu à de véritables voyages intérieurs. Les lieux portent en eux la présence des symboles agrégés dans l'imaginaire de l'homme, de l'antiquité jusqu'à nos jours. Imbibé de pensées psychanalytiques et de réflexions sur l'état du monde en totale déliquescence (le roman est écrit dans l'immédiate après-guerre), la force du livre réside toutefois dans sa simplicité calme et lumineuse.
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Ce livre date.
C'est tout son intérêt ethnographique.
Il est pour moi le fruit d'un paradoxe : comment Lawrence Durell que je croyais vacciné contre la société anglaise fin de siècle y est a l'aise comme un cockney dans ses faubourgs ou un lord en sa city.
Le propre de l'exilé, fut-ce sous l'azur de la méditerranée, est de ne faire société qu'avec ceux qui ont quittés les cieux où ils sont nés.
Et quelle société que celle où être rentier est ce qui est de mieux pour "s'occuper" !
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Débute comme un roman de Graham Greene sans espions et fini panthéiste, très panthéiste, magnifiquement panthéiste… Dans le creux d'un Éden crétois avec la mer qui plus bas scintille dans le bleu. le reste est une histoire d'éboulement, le reste est très bien aussi, vous n'avez qu'à lire le reste.
Lien : https://novland.blogspot.com/
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Il se racla la gorge et dit d'une voix ferme et tranquille : « Francesca, je pars ce soir pour l'Angleterre * ». Elle s'approcha, inquiète, un plat dans les mains. Il continua à regarder la peinture du mur, à y concentrer toute son attention. Elle posa le plat et dit « Mais, Campion. * ». Il ressentit un infime mouvement de compassion, mêlé à un dégoût envahissant. Pourquoi diable avait-on besoin des femmes ; ou, ayant besoin d'elles, pourquoi diable créait-on des dépendances que personne ne pouvait satisfaire ? Il s'entendit dire « Je dois y aller », d'une voix inflexible. « Aide-moi à faire mes bagages ». Elle s'approcha, prit son visage entre ses mains, le tourna vers elle, fixant ses yeux troublés dans les yeux bleus inflexibles de Campion. « Est-ce vrai ? »  demanda-t-elle. On ne pouvait jamais être sûr. Campion prétendait toujours vouloir la quitter définitivement quand le dîner était en retard. « Ma mère est morte » dit Campion - trouvant cette remarque irrésistiblement drôle, préservant pourtant le calme de plomb de sa voix. « Je dois partir ce soir. » Ils se fixèrent pendant un moment. Puis elle se pencha et l'embrassa sur la bouche, essuya soigneusement la trace de rouge à lèvres avec le coin de son tablier. « Ce n'est pas vrai, » dit-elle lentement et tristement. « Ce n'est pas vrai. Tu me quittes ».

*En français dans le texte
Page 107
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Et l'enfant, poussant un soupir, dit avec satisfaction :
"Comme c'est bon. Je suis content de ne pas avoir de mère, papa."
Hogarth le regarde d'un air indulgent. Il se sent en sécurité et parfaitement heureux dans cette intimité, cet univers même où souffle un paisible esprit de création et d'entreprise.
"Les femmes gâchent toujours tout", dit-il.
Voilà justement Mrs Gregory qui revient avec ses histoires stupides de mains sales et de chaussettes mouillées. Hogarth sourit.
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... Godefroy disait que nous avions cessé d'être en conflit avec les forces de la nature, que nous étions devenus leurs alliés. Il avait étudié la philosophie et disait que toute la civilisation occidentale que nous connaissions était basée sur la volonté, et que cela conduisait toujours à l'action et à la destruction. Il prétendait au contraire qu'il y avait quelque chose au fond de nous que nous pouvions développer : il appelait cela l'élément de paix, qui peut changer complètement notre vie. Cela paraît absurde, non ?
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... la plupart des gens ont un caractère qui ressemble à un paquet mal ficelé. Et les contours de la bonne personnalité, ou de la personnalité équilibré, sont aussi simples et géométriques qu'un problème d'Euclide.
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Il a un petit studio dans le quartier arabe. Nous nous retrouvons en secret. C'est plus beau chaque année. Oh ! mon ami, il y a quinze ans de cela, et je suis une vieille dame maintenant. Mais cette amitié secrète, si superficielle qu'une semaine de mariage l'aurait tuée, est une des plus belles choses de ma vie.
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Vidéo de Lawrence Durrell
1965 Intimation BBC
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