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Je me suis fait enfumer la tête.
J’ai été aspirée lentement dans une spirale kabbalistique, une faille temporelle… J’émerge, puis je replonge pour tenter de rassembler mes idées sur ce livre étrange.
Sfumato – du nom de la technique picturale qui consiste à appliquer de très fines couches de peinture sur un tableau, de manière à obtenir un effet de fumée, de brume. De Vinci était adepte du sfumato, et ses brumes en voilaient les paysages de nombre de ses tableaux, comme pour les mettre en lumière, en évidence, tout en mettant entre eux et nous un voile, une aura de mystères.
Xavier Durringer, fort de cette technique, maitrise son histoire et nous mène par le bout du nez. Grâce à lui j’ai fait un joli voyage au travers des Mystères de l’Art et de l’Histoire.
Ses personnages, attachants, vivants, traversent des mésaventures réalistes, semblent légèrement décalés, perdus dans le coaltar du merdier banal qu’est leur vie, mais l’humour et l’autodérision sont là – j’ai pensé à Djian et à Belletto parfois.
En ce qui concerne l’histoire, je n’entrerais pas dans les détails, ça serait dévoiler trop de l’histoire, et je ne souhaite pas la déflorer, je veux vous la laisser vierge au possible, pour que le mystère reste plein et entier. Juste vous dire que les amateurs de mystères et de Mystères seront heureux, la mort du Christ, les énigmes de DeVinci, et même Bugarach sont ici évoqués, retournés dans tous les sens, et pour moi qui suis totalement ignare en la matière (bien que très intéressée, je n’avais lu aucun ouvrage sur les sujets), l’étrange conte ésotérique de Xavier Durringer m’a fait voyager et planer… C’est qu’il va loin le bougre !
J’ai ressenti une grande connivence avec le bonhomme et son récit fumeux, servi par un style simple, vivant et vibrant. Je me suis sentie « comme à la maison » avec ses références et son langage. Ce type me parle…
Une histoire déglinguée mais cohérente, qui vous fera basculer dans une faille temporelle, dans un "loop" diabolique... Traversez l'écran de fumée ! L'expérience vaut le détour...
Auteur à suivre !
Un chaleureux merci à Babelio pour ses opé. Masse Critique, et moult merci itou aux éditions LePassage pour leur excellent choix de publication d’auteurs.
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J'aurais voulu aimer ce livre. D'ailleurs, j'étais partie pour, séduite par le côté doux-dingue complètement paumé du héros et ses tribulations dans un Paris de la nuit qui sert de cadre à ces rencontres improbables qui font le sel de la vie. Et puis, à un moment donné, l'auteur mélange les genres, donne dans le mystique un peu nébuleux et là, je n'ai pas marché. Mais je veux quand même en parler, d'une part parce que, plusieurs semaines après ma lecture, il me reste un élan de sympathie pour ce livre, d'autre part parce que je suis persuadée que d'autres que moi seront meilleurs clients, moins gênés par ce mélange.

"Le sfumato, une technique qui permet d'obtenir des contours imprécis, une superposition de très fines pellicules de peinture qui donne un aspect brumeux dans les arrière-plans et fait ressortir le sujet car la lumière ne semble alors parvenir qu'au travers de ces différentes couches vaporeuses."

Cet aspect brumeux, disons qu'il enveloppe la vie de Raphaël, jeune homme plus si jeune mais toujours en quête de lui-même. Apprenti comédien-auteur-metteur en scène, il navigue entre espoirs et désillusions, galères et rencontres glauques. Raphaël, c'est le genre à se faire refiler un appartement dont les murs sont si fins qu'ils donnent l'impression d'habiter avec les voisins. Un loser sympathique. Vie nocturne, alcool, drogues... Raphaël se débat dans une existence faite de bric et de broc dont il semble toujours chercher le sens. Jusqu'à sa rencontre avec Viktor, dans un café, un vieil homme intrigant qui semble avoir vécu plusieurs vies, aussi érudit qu'énigmatique. Les conversations avec Viktor ouvrent à Raphaël les perspectives d'un monde jusqu'alors inconnu, qui mêle connaissance, culture et foi. Et qui poussent Raphaël à s'interroger et aller au fond de lui-même, au point de se mettre en danger. Que cherche Viktor exactement ? Pourquoi s'intéresse-t-il à Raphaël comme s'il voulait lui transmettre un quelconque flambeau ?

Si l'on suit sans déplaisir les errances de ce gentil paumé qui suscite une vraie empathie et de ses camarades (qui n'ont rien à lui envier côté immaturité), la démonstration qui suit, symbolisée par le chemin que Viktor fait emprunter à Raphaël m'est apparue comme trop nébuleuse et m'a laissée sur le bord du chemin. Sans doute à cause de la difficulté à suivre ce cheminement intellectuel qui sombre souvent dans une sorte de mysticisme à la fois complexe et plutôt anachronique dans la vie du héros (un peu comme si on introduisait du Da Vinci Code dans une chronique sociale). Si j'ai souvent souri devant les malheurs de ce sympathique loser, je me suis beaucoup ennuyée pendant les élucubrations "religio-philosopho-complotistes" de Viktor. D'où cette impression d'avoir compris l'ambition de l'auteur, sans parvenir à y adhérer. Avec un drôle de sentiment à la fin qui fait s'écrier "tout ça pour ça !".

En tout cas, je suis impatiente d'avoir d'autres avis, d'autres ressentis. Preuve que ce livre est assez intrigant pour susciter l'intérêt.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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J'ai adoré Sfumato ! Quelle belle surprise !

J'avais peur de lire ce roman pour deux raisons. La première est que la couverture ne me plaisait vraiment pas et ça, ça joue beaucoup sur mon envie de lire un livre. La seconde est que le roman fait 350 pages et rien n'est plus désagréable que de se forcer à lire quelque chose de long et laborieux (surtout avec une couverture que l'on n'aime pas). Bref, j'ai commencé ce roman sur un mauvais pied.

Erreur ! Je ne sais pas comment l'auteur a fait mais j'ai été aspirée dans l'univers de Raphaël dès le deuxième chapitre !

Sfumato, c'est l'histoire de Raphaël un jeune homme sain d'esprit qui est entouré de gens qui ne le sont pas. On le rencontre lorsqu'il emménage au I passage de la Main d'Or, un nom qui lui semble être de bon augure pour une nouvelle vie, malheureusement pour lui. Sa vie suit son cours avec son meilleur ami Simon et ses multiples rencontres improbables, jusqu'au jour où il se rend au café du coin et rencontre Viktor, un vieil homme fascinant. Ce dernier va en effet changer sa vision du Monde à tout jamais.

Ce que j'ai aimé par-dessus tout, c'est la narration. On se retrouve dans les pensées de Raphaël, le protagoniste de Sfumato. Et quelles pensées ! J'ai totalement adhéré à l'état d'esprit initial du jeune homme, nonchalant, direct, un bon connaisseur et fumeur de cannabis qui se laisse vivre sans se prendre la tête en sommes.

Le langage utilisé tout au long du récit, que ce soit dans la narration ou les dialogues était exactement comme je l'aime et comme j'aimerais en lire plus souvent ! Ici, pas de chichi, c'est direct, parfois très cru, mais subsiste toujours une certaine poésie qui m'a vraiment séduite. le langage évolue et varie selon les situations à la perfection. Je pense que ça joue dans l'implication du lecteur dans le récit. Je me sentais vraiment en compagnie de véritables personnes, pas dans un roman où l'on sent que le vocabulaire est volontairement et constamment recherché au point que c'en devient insipide et pompeux. Bref, la langue française est ici utilisée d'une manière totalement moderne et agréable, j'en suis très satisfaite !

Dans les deux premiers tiers du roman, on attend avec impatience de se faire embarquer dans la vie peu banale de Raphaël. On se laisse transporter par le narrateur du présent au passé avec aisance. Certains chapitres se présentent comme des digressions des chapitres précédents et ainsi de suite, évoquant des souvenirs que l'on happe avidement, pour combler notre connaissance des personnages.

Les personnages en question, outre Raphaël, sont tous complètement dingues ! Simon, le meilleur ami de Raphaël est hilarant. J'ai ri plein de fois grâce à lui et ses plans que l'on peut largement qualifier de « foireux ». Il est la parfaite représentation du type cru et romantique, un curieux mélange très enthousiasmant. Ses histoires de femmes, de canapé blanc, ses embrouilles multiples et sa relation avec Pascal, son frère junkie, tout m'a plu chez lui. Si la persévérance peut être présentée comme une qualité, la sienne reflète simplement la bêtise à l'état pur lorsqu'il est question d'une personne de sexe féminin. On oscille entre le rire et la pitié lorsqu'il tente de renouer par tous les moyens avec sa femme Sandy, qu'il connait depuis deux semaines. Il est aussi drôle que touchant.

Les voisins de Raphaël valent également leur pesant d'or au niveau de la loufoquerie. Gilbert et « Tétines en chocolat » comme il les appelle sont deux résidents qui habitent l'autre côté de la cloison de l'appartement de Raphaël et qui vivent en hôpital psychiatrique de jour. Vous vous imaginez donc rapidement qu'ils provoqueront des situations plus folles les unes que les autres, drôles et carrément angoissantes par moment.

Les vingt deux premiers chapitres présentent grosso modo la première partie du résumé. C'est-à-dire les tribulations de Raphaël avec ses compagnons de route tous aussi dingues les uns que les autres. Dès le vingt-troisième chapitre, on sent qu'on va plonger dans un tout autre univers.

A partir de là, on entre dans la deuxième partie du résumé. On fait plus ample connaissance avec « Monsieur le Président », Viktor, un vieux juif russe et l'on sent qu'il va changer la vie de Raphaël à tout jamais.

C'est un personnage particulièrement énigmatique qui intrigue immédiatement. de sa prestance à ses démonstrations intellectuelles, il nous attire comme un aimant et l'on souhaite véritablement en découvrir plus sur cette personnalité mystérieuse. Il provoque une immense incertitude dès le début, un certain malaise même. Je n'arrêtais pas de me dire « Mais c'est pas possible, il fait partie d'une secte ou il sort d'un HP lui aussi ? ». On le prend pour un fou au commencement pour ensuite se sentir attiré dans ses filets et presque gober tout ce qu'il raconte. C'est un personnage fascinant dont les discours nous subjuguent autant qu'ils nous embrouillent. J'avoue avoir parfois hésité entre l'envie de lire avec intérêt ce qu'il démontrait ou le secouer pour lui dire d'arrêter de nous ensevelir d'explications étymologiques sans queue ni tête. Ce vieil homme est étrange et on a en premier lieu le sentiment profond qu'il cherche absolument à endoctriner Raphaël dans une cause obscure. Il paraît suspect, il a réponse à tout, il trouve des explications folles à des choses qui ne paraissent pas valoir la peine d'être approfondies, comme l'alphabet par exemple. Viktor spécule tellement et de manière si éloquente que nous, lecteurs, en viendrions presque à croire à ses idées.

On avance donc avec nos personnages et on se dit « Quand même… Pourquoi Sfumato comme titre ? Je ne vois pas le sens de ce titre… ». Et viens le chapitre trente cinq où ce mot est écrit pour la première fois. L'ambiance à partir de ce moment change totalement. On a l'impression d'entrer dans une atmosphère conspirationniste, c'est très étrange.

« Etrange » est d'ailleurs le mot qui résume le livre. Etrange dans le sens positif du terme à mon sens, fascinant. le sujet est original, la manière dont est écrit le roman est originale, tous les personnages sont originaux (je n'ai jamais rencontré de personnages comme Simon et Raphaël, si bien construits et pourtant j'en ai lu des romans !), on n'a pas le temps de réfléchir qu'on se fait retourner le cerveau encore et encore. Ce roman ne rentre dans aucune catégorie, il est fou, extrêmement bien mené et ficelé, tout est super. Je conclurais finalement en affirmant que ce roman est vraiment génial !
Lien : http://www.casscrouton.fr/sf..
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C'est un premier roman, alors évidemment... J'ai eu du mal à l'apprécier. le premier chapitre, 4 pages, est très accrocheur. Puis viennent 155 pages de remplissage sans intérêt qui ne font même pas avancer le premier chapitre. Enfin page 159, une phrase nous indique que le roman commence. Et après il y a encore beaucoup de bla bla. C'est long. Mais c'est un premier roman...
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J'ai lu pas mal de livre cette année, dont beaucoup que j'ai sincèrement appréciés. Et je suis très heureuse de finir 2015 avec encore un livre qui m'a particulièrement plu : Sfumato, de Xavier Durringer.

A titre personnel, je ne connaissais jusqu'alors ni Xavier Durringer, ni la définition de Sfumato. Pour le premier, j'ai appris par Tom la Patate que Xavier Durringer est un dramaturge et réalisateur français, qui lance avec Sfumato son premier roman. Tom la Patate avait adoré un de ces films J'irai au Paradis car l'enfer est ici, raison pour laquelle il m'a offert le livre de cet artiste. Pour le second, j'ai appris qu'un sfumato est une technique picturale mise au point par Léonard de Vinci pour donner un effet vaporeux à un tableau par des contours imprécis. Vous voilà maintenant renseigner sur l'auteur et le titre, allons donc plus loin !

Sfumato est un livre à la fois très cru, dans le sens un peu « rock'n'roll », et en même temps, très poétique et intime. En gros, pour retracer brièvement l'intrigue, le livre raconte l'histoire d'un homme, Raphaël, a la fois bien entouré par ses amis, drôle et dégourdi, et en même temps dans une très grande solitude face à la vie et au sens à lui accorder (si tant est qu'il y en ait un bien évidemment). Raphaël fume des pétards, fait la fête, trouve des plans pourris pour gagner un peu de fric, rigole avec ses potes, pour lesquels il est toujours présent. A bien des moments, j'ai eu des fous rires sur certains passages, notamment dans l'écriture des dialogues entre amis. Je me souviens notamment d'avoir rigolé comme une baleine un matin à 8h30 dans le RER A tellement les scènes décrites ressemblent à des situations que vous avez sûrement vécues, pour peu que vous ayez été un peu paumés et funs dans vos jeunes – et même vieilles – années.
Seulement Raphaël est aussi très profond, bien qu'il ne le sache pas de prime abord. Seul dans ses choix et réflexions, il rencontre un jour Viktor, un homme issu à ses yeux directement d'une autre dimension. Viktor croit à la symbolique, à la puissance des textes, à un certain ordre des choses connu par des artistes et des lignées de rois. Viktor croit en une vérité à chercher, et initie Raphaël à la quête perpétuelle. Dis comme cela, cela peut paraître abscons, mais c'est en réalité là que se trouve la puissance du livre.

Ce qui est franchement intéressant voire intrigant dans ce livre, c'est la façon de présenter le cheminement d'une personne. Nous cheminons tous, qu'on le veuille ou non. On chemine sur nos croyances, nos idéaux, nos perceptions des situations etc. Raphaël chemine aussi, et le trajet qu'il emprunte est inconnu pour nombre d'entre nous. En ce sens, l'ouvrage est très réussi, car il arrive à montrer cette avancée extraordinairement solitaire, en replaçant malgré tout son héros dans une vie sociale grave mais présentée légèrement. J'ai donc adoré, adoré, adoré ce livre et je ne peux que vous le recommander chaleureusement.

A titre anecdotique, j'ai écris à l'écrivain pour lui dire que j'avais aimé son livre, mais aussi pour lui poser quelques questions. Il a eu la délicatesse de me répondre, en détails, et en plus très rapidement. Ca peut paraître futile, mais je suis très sensible aux gens qui prennent le temps de répondre aux personnes à qui ils ont proposé une oeuvre, ça les rend à mes yeux sympathiques et surtout humains, sans fioriture inutile.

Pour couronner le tout, il a même accepté de poser avec la pancarte des coincés chez nous dans les mains, ce qui assurément en fait un homme de goût !
Très joyeuses fêtes à tous,

Jo la Frite





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La vie de Raphaël est coupée en deux.
D'un côté, la vie au quotidien, ses amours, ses emmerdes ... Les petits boulots au hasard des castings, son pote Simon et son canapé en cuir blanc, le frère de celui-ci, qui se dissous dans des petites cuillères persuadé que ce monde n'est pas le bon, ses voisins HP le jour, festoyant au milieu des SDF la nuit, Sophie, Madeleine ...
Et puis un jour, cette rencontre improbable avec l'énigmatique Viktor qu'il ne connaît pas, qui ne le connaît pas ... Et pourtant ... Ce vieil homme lui ouvre les portes de l'Histoire, de l'Art, de mondes inconnus ... Mais que cherche-t-il vraiment ? Pourquoi l'avoir choisi lui, Raphaël ?
Alors, de l'autre côté, c'est la quête qui commence, la quête mystique, la transmission d'un message, le doute, la fuite vers les "mondes perdus" ...
Et la découverte du "sfumato", technique de peinture qui consiste à recouvrir par application de fines couches de peinture afin de rendre les contours brumeux.
Je ne serai pas allée spontanément vers cet ouvrage. Mais, quelle joie de suivre Raphaël tout au long de cette quête. L'ambiance mystique m'a rappelé ma lecture du Da Vinci Code, il y a plus de dix ans. J'ai eu l'impression d'être propulsé dans un road-coster ésotérique au fil des 350 pages. L'écriture de Xavier Durringer, dramaturge et scénariste, parfois crue et décharnée mais tellement fluide et agréable, m'a permis de me diluer, moi aussi, dans les brumes et de suivre Raphaël, au gré des révélations de Viktor, dans sa quête de vie, de vérité ...
Je remercie vivement Babelio et les éditions le passage pour cette nouvelle opération Masse critique qui m'ont permis de découvrir ce roman. Une bien belle découverte ...
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Sans doute n'aurais-je pas lu "Sfumato" sans l'opération Masse Critique. C'eût été regrettable car ce roman, plus profond que les premiers chapitres ne le laissent supposer, est un petit bijou d'humour décalé, de situations burlesques, mais aussi de mansuétude envers l'humain. Les frasques de Raphaël, le narrateur, et de Simon, son meilleur ami, nous emmènent dans une errance urbaine où derrière le "sfumato" des mots, on devine le contour des maux de notre aujourd'hui.
1, passage de la Main d'or... une adresse pleine de promesses pour le studio qu'achète Raphaël... si ses voisins, résidents intermittents de l'HP voisin, ne tombaient en panne de cigarettes à 3h du matin, si la cloison séparant les deux logements n'était si fine qu'un simple clou la traverse. Ces scènes mettant au prise Raphaël et ses voisins sont à la fois hilarantes et pathétiques. Et le roman est à leur image : tiraillant sans cesse le lecteur entre rire, impatience, étonnement, attendrissement...
La première partie nous fait suivre Raphaël dans ces péripéties catastrophiques, sans bien savoir où tout cela va nous mener. La rencontre avec Viktor fait basculer le roman dans une sorte de Da Vinci Code dont on se demande s'il est satirique ou opportuniste. Jusqu'aux toutes dernières pages, le lecteur tente de percer ces couches de fumée que l'auteur dresse devant lui comme pour affûter son regard.
Les pistes de lecture sont sans cesse brouillées, remises en question mais Xavier Durringer a l'intelligence de ne jamais perdre le lecteur. Il lui laisse des indices, des signes de connivence, lui ouvre des perspectives sans lui imposer un quelconque "message".
Surprenant, souvent border-line, ce premier roman m'a bluffée! Style et histoire donnent un reflet tragi-comique de la vie moderne, entre individualisme, égocentrisme, solidarité et attention aux autres. Que Babelio et les Editions le Passage soient ici remerciés pour cette très belle découverte !
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Un Da Vinci Code façon Durringer ?
Je connaissais (un peu) Xavier Durringer en tant que réalisateur (et scénariste), je l'ai découvert en tant qu'auteur, et il a un style bien à lui. Il sait avec talent juxtaposer un style réaliste et populaire, qu'il utilise notamment pour ces personnages, et les éléments d'une enquête historique digne du Da Vinci Code de Dan Brown. "Sfumato" fut pour moi d'une lecture facile, agréable et riche.
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Ce livre raconte l'histoire de Raphaël qui habite le quartier populaire de Belleville et qui est entouré d'amis et d'amours délinquants et cocaïnomanes. Voilà pour le premier tableau... noir !
Un jour, il rencontre un certain Viktor, vieux juif russe, jazz man mais surtout ancien conseiller à la Maison Blanche qui lui ouvre la porte d'un autre monde... d'un tableau... du tableau qu'est la Joconde.
Que se cache-t'il en effet derrière cette technique artistique qu'est le sfumato ?

A partir de là, nous rentrons dans une aventure, une enquête, un parcours aussi initiatique qu'illusoire, aussi romanesque que marginal !
Lien : http://www.arthemiss.com/sfu..
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J'ai acheté le livre après avoir vu l'entretien de Xavier Durringer avec Philippe Chauveau sur Web-TV Culture. J'ai aimé la personnalité de cet homme, que j'ai trouvé authentique, sans fard, qui énonce comme une évidence des choses qui me "parlent", par exemple quand il dit que nous sommes transformés par les rencontres que l'on fait, qu'il faut VIVRE toutes les expériences possibles... Bref, l'auteur que je découvrais m'a bien "vendu" son premier roman.

Xavier Durringer est auteur dramatique, scénariste et homme de théâtre, et ça se ressent dans son écriture. J'adore son style vif et nerveux, avec souvent des images superbes comme "J'ai regardé les sapins enneigés (...). de grandes princesses enracinées portant des manteaux d'hermine."

On suit avec grand plaisir les personnages paumés, mais terriblement humains, leurs vies de losers, leurs errements, autour de Raphaël, qui lui-même cherche un sens à sa vie. Et puis il y a l'entrée en scène de Viktor, personnage énigmatique, qui fait figure de passeur, de mentor pour Raphaël, le mettant sur le chemin de la connaissance. Mystères, Kabbale, hermétisme, technique picturale du sfumato utilisée par Leonard de Vinci, Viktor révèle, transmet, à un Raphaël éberlué qui ne sait que faire de tout cela et qu'il consigne tant bien que mal dans ses Moleskine, avant de partir sur les routes. Cette partie peut paraître surprenante, tant le style en est différent, preuve que l'auteur aime et maîtrise notre langue.

Le théâtre est moins présent qu'annoncé, mais on sent néanmoins que Xavier Durringer a mis beaucoup de lui-même dans ce roman, sans pour autant faire une bio. Ca sonne juste. C'est une très belle découverte que cette quête initiatique. Un auteur que j'aurai grand plaisir à lire à nouveau.


Lien : http://la-clef-des-mots.e-mo..
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