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EAN : 9782724624601
187 pages
Les Presses de Sciences Po (30/05/2019)
3.62/5   4 notes
Résumé :
Le mérite a la cote. Avec lui, l'idée que chacun est responsable de ce qui lui arrive, de ses succès comme de ses échecs, et l’espérance qu’en récompensant talents et efforts, on produira une société juste et efficace.

La mise en exergue constante du mérite, sans tenir compte des inégalités (sociales, de genre, d’origine, etc.), est pourtant tout sauf anodine. Elle engendre de nombreux effets pervers : à l’école, où l’idéal de la formation de tous s’e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour commencer, merci à Babelio et aux Presses de SciencesPo pour l'envoi de cet ouvrage.
En quatre chapitres, Marie Duru Bellat, sociologue, entend remettre en cause la trop grande place accordée au mérite dans notre société.
Elle exprime en premier lieu la difficulté de définir le mérite en tant que tel, puis s'attache à critiquer les ambiguïtés du mérite scolaire qui ne prend en compte qu'un panel réduit de critères de sélection et néglige les inégalités inhérentes à l'organisation des classes sociales. Dans un troisième chapitre intitulé "le mérite dans la vraie vie", Marie Duru Bellat souligne notamment que le mérite se définit par ce qui est jugé méritoire, laissant ainsi de côté bon nombre de qualités reconnues par les individus mais non par le système sociétal. Enfin, le quatrième chapitre "l'enfer du (seul) mérite" insiste sur les accidents de la vie et tout autre événement aléatoire indépendant de la volonté et du mérite des individus et qui pourtant influe considérablement sur les vies de chacun. Elle s'appuie notamment sur l'exemple américain, société méritocratique par excellence, où les laissés pour compte sont nombreux. Toutefois, une société où la notion de mérite ne serait pas valorisée n'est pas non plus souhaitable et entrainerait une déresponsabilisation des individus.
En bref, le mérite contre la justice est une lecture appréciable visant à remettre en cause le fonctionnement trop méritocratique de notre société. le texte est assez engagé, il était sans doute nécessaire que les arguments s'opposant à la méritocratie soit écrits. Toutefois, je n'ai pas l'impression d'avoir appris beaucoup de choses en lisant ce livre. Les conclusions m'ont semblé évidentes, l'ouverture sur la nécessité d'élaborer un "imaginaire solidaire" pour une plus grande égalité me semble très juste. Tout le travail sur ce point reste à faire... peut être d'avantage par des militants ou des citoyens que par des politologues ?
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Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et les éditions SciencesPo Les Presses pour cet ouvrage.
Je connaissais déjà Marie Duru-Bellat pour ses écrits concernant les inégalités du genre mais un peu moins ses écrits sur l'Ecole, alors qu'elle est tout de même une des spécialistes du sujet.
Je dois dire que j'ai été un peu surprise... Non, pas sur la qualité de l'argumentation qui est toujours d'un excellent niveau chez cette sociologue mais plutôt sur le sujet. A titre personnelle, je suis toujours mitigée quant à la notion de "méritocratie" ; d'un côté, j'ai envie d'y croire mais d'un autre côté, comme l'expose l'auteur, il y a des effets pervers à cette notion : mise en compétition accrue des individus, responsabilisation à outrance des agents sociaux, etc.
Donc au final, je ne sais toujours pas quoi penser de cette notion... Toutefois, pas de confusion, pour moi, c'est un excellent point car cela veut dire que le sujet est encore à étudier (ami.e.s chercheurs !) et qu'il y a encore tout un travail réflexif à faire de mon côté pour mieux appréhender cette notion et tous les tenants qui vont avec.
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Depuis toute petite, j'entends que l'on obtient ce que l'on mérite. Si l'on veut quelque chose, il faut le mériter de part son travail. Ne pas être de ceux qui attendent que tout leur tombe dans les mains. Mais parfois, on a beau travailler, donner tout ce que l'on a, on n'obtient rien. On se dit qu'on le mérite, pourtant, et c'est frustrant. "Le mérite contre la justice" vient remettre en question cette notion de mérite, en la mettant en perspective avec d'autres notions, et particulièrement celle d'inégalité.
J'ai trouvé que cet ouvrage se lit très bien. Les notions sont bien définies ce qui permet de bien mettre en place le cadre de cette étude. le raisonnement se suit bien, et Marie Duru-Bellat pousse constamment le lecteur à remettre en question ses conceptions sur le mérite et ce qui l'entoure, l'égalité des chances, l'école, le travail. C'est quelque chose qui résonne bien pour moi, étant en ce moment même en recherche d'un premier travail. Les idées développées ne sont pas toutes révolutionnaires : certaines sont bien connues. Cependant, je ne les avais pas toujours toutes envisagées de la même façon que l'auteure. J'ai été poussée à réfléchir et à revoir ma façon de voir notre société. A me demander "de quel monde ai-je vraiment envie ?".
Ce livre sort de ce que j'ai l'habitude de lire pour le plaisir, mais ce fut une lecture très agréable et stimulante et je n'hésiterai pas à réitérer l'expérience.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La nature est volontiers invoquée pour justifier les inégalités, y compris dans les sociétés démocratiques. Dès lors qu'une norme égalitaire et libérale est censée régir ces sociétés, les inégalités qui subsistent ne sont acceptables que si elles sont rapportées à une nature imposant sont ordre à tous.
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p. 145
Cohérent et commode, le culte de la responsabilité individuelle vient à point nommé pour ceux qui veulent réduire le rôle de l’État ; de même, la perspective de contrer les discriminations qui faussent la concurrence "au départ" permet de justifier les inégalités existant "à l'arrivée".
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Videos de Marie Duru-Bellat (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie Duru-Bellat
Retrouvez la rediffusion de la conférence du 22/10/14 présentée par Luc Maisonneuve et Sylvain Brégardis, auteurs de la future méthode de lecture "Je lis et j'écris avec Tyl et ses amis" (parution 2015) :
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Les intervenants: ? Luc MAISONNEUVE: Professeur des universités et formateur des enseignants du premier et du second degré - l'IUFM-ESPE, directeur de groupes de recherche sur l'enseignement de la lecture - IUFM de Bretagne. - Recherche PIREF sous la direction de Marie Duru-Bellat et Gérard Sensevy.- Étude réalisée sur les manuels de CP avec l'ONL en 2004-2011 sous la direction de Bruno Germain.- Enquête « Lire, écrire au CP » sous la direction de Roland Goigoux.- Membre du laboratoire CREAD - ESPE de Bretagne, Université de Rennes 2. ? Sylvain BREGARDIS : Enseignant en CP-CE1 depuis presque 15 ans, auteur des albums jeunesse Tyl édités dans la collection Belin jeunesse. Titulaire du Cafipemf - Certificat d'Aptitude aux Fonctions d'Instituteur ou de Professeur des Écoles Maître Formateur.
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