David, un jeune Étasunien, part en France à la recherche de l'esprit début XXe siècle, celui traduit dans l'art de Monet. En chemin, il croise un Français dans la quarantaine (sans nom, mais également protagoniste et narrateur du roman), rédacteur de presse d'entreprise. Outre les péripéties amoureuses des deux protagonistes - métaphores qui renchérissent les conclusions du roman -, on prend part à la déception de David qui ne trouve pas la France recherchée qu'il accuse de prendre des "modèles dans un nouveau style, très banal, qui se répand comme un champignon sur les ruines". Quant au Français, en séjour à New York à la toute fin du roman, ses premières impressions de la ville qui "pousse dans tous les sens au hasard" sont positives, lui font tout de suite aimer "ce foutoir".
Véritable apologie de l'éclectisme américain, ce roman compare l'Amérique à la France avec un parti pris douteux. Ainsi le centre du monde étant passé de Paris à New York en un siècle, la France peut être heureuse d'évoquer une certaine nostalgie, de retrouver Monet dans un grand musée d'art moderne à New York comme si la France avait enfanter l'Amérique et que la modernité ne pouvait pas être du ressort de la France, cette malheureuse au passé trop lourd.
Benoît Duteurtre, dans sa simplicité et ses stéréotypes, a réussi à m'agacer, voire me provoquer en douceur et pour cette subtilité, voulue ou non par l'auteur, je lui donne deux étoiles.