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EAN : 9782228886215
169 pages
Payot et Rivages (16/10/2002)
3.75/5   4 notes
Résumé :
De tous les pays européens où les anciens Celtes ont vécu, la Gaule est le plus riche en dieux. Cultes naturistes hérités de la préhistoire, animaux et monstres sacrés comme dans la vieille Égypte, dévotions locales extrêmement nombreuses, grands dieux à forme humaine cousinant avec ceux des Romains, divinités italiques, gréco-romaines, orientales importées sous l'Empire... Quels étaient les anciens dieux des Gaulois ? Que sont-ils devenus sous la domination romaine... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voici un travail solide, ancien et toujours très riche d'enseignements méthodologiques et d'enseignements sur le fond.
Sur la Gaule et ses divinités il existe deux sources. L'archéologie et ensuite les textes ,un peu de Strabon et beaucoup de César dans la guerre des Gaules. Les fouilles livrent une foule d'informations comme le plan original des sanctuaires, une iconographie symbolique figurative ou non, de l'épigraphie .Les documents archéologiques livrent aussi des informations sur les attributs des divinités et les sources littéraires (y compris les textes celtiques insulaires) ajoutent du sens. Cette monographie s'attèle à tempérer magistralement l'abus patent de l'idée de syncrétisme religieux systématique qui aurait été le fait des gallo-romains.
César et beaucoup de ses contemporains avaient tendance à fondre relativement sommairement des divinités étrangères les unes avec les autres (latines ,grecques ,celtes et autres) en un tout cohérent d'apparentement non stricte sur le fond et sur des bases strictement analogiques et partielles.
La démarche analogique des anciens n'était pas méprisante bien que simplificatrice .Elle partait d'un désir d'intelligibilité et de mettre partout un sens plus commun et de mettre des mots sur des réalités qui devenaient ainsi plus partageables permettant à un langage cultuel de fonctionner sur un mode plus universel.
D 'un point de vue ethnique et local sous ces dénominations aux allures faussement syncrétiques les réalités religieuses restaient absolument diverses et orthodoxes par rapport au corpus celtique pour ce qui était de la Gaule. La Gaule est d'ailleurs un pôle totalement indispensable pour ce qui est de définir et de comprendre les religions celtiques dans leur ensemble.
Ce travail laisse de côté l'examen des cultes du point de vue des rituels et il fait abstraction du druidisme aussi. le but de l'ouvrage est de fournir un aperçu des entités divines du territoire celtique gaulois qui est foisonnant mais aussi avec quelques grandes figures. L'auteur reste au plus près des aspects fonctionnels des divinités en examinant leur attributs spécifiques et en se réfèrent à des comparaisons et croisements de sources variées. La conformité celtique de la religion gauloise est ici restaurée et cela souligne que les emprunts étrangers et les syncrétismes existaient mais sur un mode marginal. Par exemple à mon humble avis dans les Civitas pour les cultes civiques politisés invoquant des concepts de droits romain pour les colonies romaines et pour les cités reconnues associées par l'état romain.
Ce travail aux bases solides et fondamentalement toujours pertinentes dans les détails , permet de s'orienter dans un monde foisonnant de complexité et difficile à décrypter. Il permet de saisir aussi l'interaction de données divines en rapport avec les divinités celtiques continentales ,les divinités mixtes et les divinités absolument étrangères mais intégrées à la vie religieuses locale .
L'auteur démontre que certains aspects non anthropomorphiques des divinités gauloises ont perduré et que la nature ambivalente de beaucoup de divinités s'est maintenue. Les dieux sont souvent des êtres en partie humain et en parie animal. L'iconographie est difficile à appréhender parce que certains aspects peuvent simplement évoquer des attributs divins ,mais aussi ils peuvent se référer plutôt à une nature divine autre et spécialisée en même temps qu' à une identité fondamentalement hors genre humain et ceci en dehors de toute spécialisation. Les allures anthropomorphiques des représentations sont donc à relativiser car c'est un être en dehors du cadre anthropomorphique qui est adoré sauf cas particulier. L'aspect naturel de la religion gauloise a perduré, les éléments naturels sont restés des vecteurs importants du numineux local. Les amalgames iconographiques celto-romains ont perdurés très longtemps au point qu'ils sont à l'origine d'un bestiaire romano-gothique très fidèle à ces références antiques gallo-romaines.
Les gaules révèlent un paysage religieux foisonnant et une vie sacrée intense et très diversifiée d'un point de vue micro. Il y a des sources historiques aux racines très profondes dans les cultes locaux et dans celui des grandes divinités qui ont une longue histoire plurielle et qui ont des aspects fusionnels anciens avec une réalité proto-celte. L'apport religieux latin est visible et il affecte assez marginalement les cultes et les êtres sacrés, tout en ayant une grande importance dans le nouveau langage iconographique de la gaule romaine devenu plus anthropomorphique mais avec une manière assez naïve et sommaire pour ce qui est des aspects anthropomorphiques dans les représentations humanisées.
Je cite l'auteur : »La statuaire n'existait guère dans la gaulle pré-romaine et les druides n'écrivaient pas.». En effet les druides et le clergé en général, les bardes non plus ,ne mettaient pas à l'écrit les aspects concernant le culte ,le domaine religieux en général et mêmes d'autres aspects comme les contrats et épopées. Il semble que la parole ait eu une portée magique qui interférait négativement avec le geste d'écrire et avec ses conséquences. Donc pas de traité religieux gaulois et même gallo-romains ,même si il y a un nombre très conséquent d'inscriptions gauloises l'apport religieux de cette documentation épigraphique est assez mineur, sauf de rares cas particuliers.
Pour conclure je vous rassure ,le dieu tribal Teutatès, celui d'Astérix, était bien un dieu suprême et même un dieu très respectable et très puissant. Il était de ce fait tout à lait capable d'empêcher le ciel de tomber sur la tête de nos chers amis gaulois !
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Un livre obsolète.

« Les dieux de la Gaule » est un livre de référence quand l'on parle de ce sujet (je le vois encore souvent cité dans des articles). Mais il est dépassé, ma version date de 76. Et depuis, des découvertes, il en était fait et pas uniquement dans le domaine de l'archéologie. Pour aborder ce sujet, il faut aussi aller voir du côté de la mythologie comparée et de la linguistique.

Outre le contenu à prendre avec des pincettes, j'ai trouvé sa lecture assez agréable même si le style a quelque chose de désuet.

La manière de diviser les données sur les dieux gaulois selon une certaine temporalité : avant et après la romanisation est intéressante, mais je me suis demandé si elle était pertinente vu que les populations celtes et romaines ont toujours été en « contact » d'une manière ou d'une autre. Mais peut-être qu'à l'époque, l'état de la recherche faisait que…

L'ouvrage présente aussi beaucoup d'iconographie même si la qualité laisse à désirer.

Un livre dépassé, mais que j'ai été heureuse de découvrir, j'aime bien me plonger dans les classiques pour aussi bien connaitre l'histoire de l'évolution de la recherche que pour me faire une certaine culture générale.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le dieu le plus honoré, celui dont les salues sont le plus nombreuses, est un dieu inventeur de tous les arts, qui indique la route à suivre, qui guide le voyageur et est le plus capable de faire gagner de Г argent et de protéger le commerce. Il est tout d'abord frappant qu'après la conquête, le dieu dont les effigies (notamment les statuettes de bronze) et les inscriptions sont le plus nombreuses soit Mercure, à qui les Arvernes ont consacré l'une des plus colossales des statues antiques connues : il apparaît bien, sous l'Empire, comme le plus grand dieu des Gaulois. Mais le dieu indigène décrit par César, dieu de l'industrie, du commerce qu'elle alimente et des routes suivies par leurs produits, ne ressemble au Mercure gréco- romain que par une partie de ses attributions : la protection des commerçants et des voyageurs. Il est en premier lieu l'inventeur de tous les arts, tandis qu'on n'a jamais prêté à Hermès-Mercure, en fait d'inventions, que celles de la lyre d'Apollon et des poids et mesures. Or cet aspect du dieu celtique se retrouve dans l'iconographie gallo-romaine de Mercure : deux bas-reliefs le représentent, l'un avec un marteau à la main, l'autre avec une pince à feu, attributs du dieu technicien par excellence, Le dieu celtique des techniques et de leur exploitation commerciale survit chez les Irlandais sous le nom de Lug, appelé parfois Samildánach, « inventeur de tous les arts. Or, le nom de Lug existe en Gaule : dans le nom d'une quinzaine de villes, Lugudunum ; dans celui des divinités Lugoves ; dans les excellents inventaires de P. Lambrechts, des dédicaces, environ 350 monuments figurés, auxquels pourront être ajoutés plus d'un bronze non encore répertoriés ….
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La statuaire n'existait guère dans la gaulle pré-romaine et les druides n'écrivaient pas .
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