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EAN : 9781093594218
Editions Ateliers Henry Dougier (04/06/2015)
3.86/5   11 notes
Résumé :
Personne n’avait vu venir la lame de fond indépendantiste qui a déferlé sur l’Écosse lors du référendum du 18 septembre 2014. Pas assez soutenue pour balayer la Grande Bretagne, sa force – 45 pour cent de “oui” – n’en a pas moins sérieusement ébranlé les fondations de l’édifice commun. Unis volontairement aux Anglais depuis trois siècles (quatre si on remonte à la double monarchie), les Écossais continuent à marquer leur différence. Qu’est ce qui taraude donc ce pe... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Etienne Duval, journaliste franco-écossais basé à Londres et à Edimbourg, s'efforce de peindre un portrait de l'Écosse, réaliste, loin des tableaux fantasmés de R.R.McIan et des clichés qui entourent cette nation Et pour se faire, de nombreux témoignages viennent nourrir son récit. Des écossais aux profils très différents, qu'ils soient Highlanders ou Lowlanders, de Glasgow et Edimbourgh ou de terres plus reculées telles que les Hébrides, les îles Shetland ou même expatriés à l'autre bout du monde; ils apportent chacun leur éclairage à la terre qu'ils habitent et qui les a vu naître.

On commence par aborder la question bouillante et épineuse de ces dernières années en Écosse (pour un peuple souvent décrit comme froid et austère !) : le référendum du 18 septembre 2014 portant sur l'indépendance de l'Écosse. Les 45% de "oui" n'ont pas suffi à remettre en cause une alliance de plus de trois siècles avec la Grande-Bretagne mais on voit que les Écossais continuent de marquer leur différence.
Ce vote est historique : 97% des électeurs se sont inscrits, du jamais vu en Écosse

L'auteur essaye ensuite de rétablir la vérité et ôter les couches de vernis qui obscurcissent passablement le portrait de l'Écossais :
- L'Écosse n'a jamais été conquise militairement par les Anglais. A part quelques occupations temporaires (notamment celle de Cromwell de 1652 à 1658), elle a rejoint l'Angleterre sans contrainte.
- le kilt aurait été inventé par un maître de forges anglais, Thomas Rawlinson.
- Les tartans aussi, une idée fausse circule selon laquelle les clans ont chacun le leur depuis la nuit des temps. Les couleurs et les motifs qui leur sont attribués remontent pour la plupart au XIX è siècle.
- Les Écossais ne sont pas pingres, une enquête récente montre que même en tant de crise ils donnent plus d'argent aux organisations caritatives que les Anglais, qui en donnent pourtant déjà beaucoup.

Étienne Duval s'attache à recueillir la parole de ces Écossais qui vivent dans les Higlands comme sir Tommy MacPherson (à propos, "mac" signifie "fils de" en gaélique), ce héros de la Seconde Guerre mondiale, toujours habillé de son uniforme de Highlander, il alla même à sauter en parachute en kilt. Ces hommes comme Tommy se réunissent pour assister aux Highlands Games (compétitions de lancer du marteau ou du caber, le tronc d'arbre) et ainsi perpétuer les traditions. Car l'Écosse pour se différencier de son voisin anglais est très ancrée dans les coutumes et le folklore comme en attestent les habitants des Hébrides ou des Shetland.
Kevin MacNeil, écrivain né à Stornoway sur l'île de Lewis, a fait de sa vie un roman (mémo à moi-même : lire La trilogie écossaise de Peter May), The Stornoway Way, qui donne le ton sur ce qu'est vraiment la vie dans cet archipel :
"Rien à foutre de toutes ces fictions factices, américaines et anglaises, qui prétendent faire entendre nos voix; les autres ne savent même pas que des gens comme nous existent, et ils ne l'ont jamais su. Nous sommes qui nous sommes parce que nous avons grandi à la mode de Stornoway. Nous n'habitons pas au bout du monde, nous sommes au coeur même du bout du monde".
Le récit de MacNeil est en anglais, mais le gaélique y fait des apparitions. C'est une des langues vernaculaires vivantes les plus anciennes d'Europe, et l'Écosse a bien compris l'importance de la préserver. le budget annuel consacré au gaélique par le gouvernement écossais dépasse les 25 millions d'euros.

Un très bon livre sur l'Écosse, je le recommande à tous ceux qui s'intéressent à cette nation unique et authentique.

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Dans la même collection Lignes de vie d'un peuple, le titre sur les Irlandais (proposé par Agnès Maillot) m'avait enchantée. J'en avais fait un coup de coeur et l'avais cité dans mes plus belles lectures 2015. Ainsi, lorsque les Ateliers Henry Dougier m'ont proposé de recevoir un autre titre, j'ai accepté illico. Plusieurs peuples m'intriguaient mais c'est bien le titre sur les Ecossais qui me tentait le plus.
Sur le même modèle que le précédent, cet essai rédigé par Etienne Duval nous offre un éclairage passionnant sur les Ecossais, leur Histoire, leurs coutumes, leurs relations à leur pays et à l'Angleterre… On apprend beaucoup de choses, encore une fois de façon fluide et abordable et encore une fois, on en redemande !

Si j'avais quelques connaissances de base au sujet de l'Irlande, je n'en avais en revanche aucune en ouvrant ce titre sur les Ecossais. C'est donc avec beaucoup de curiosité et d'intérêt que je me suis plongée dans les quatre parties que compte cet ouvrage.
Qui dit auteur différent, dit forcément construction différente. Pour le coup, j'ai trouvé le découpage (en quatre parties également) de Agnès Maillot peut-être plus simple (par grandes thématiques) et donc plus clair. Ici, je suis bien incapable de vous résumer chaque chapitre (Pourquoi tant d'histoires ? – Balade écossaise – Portraits de famille – C'est loin l'Ecosse ? Comment le monde a changé les écossais et vice versa) en quelques mots ; tout se mélange dans ma tête. La lecture a donc été un peu plus brouillonne bien que tout aussi intéressante.

Etienne Duval revient notamment sur le référendum du 18 septembre 2014 qui a révélé que 45% des écossais étaient pour l'indépendance. La question a passionné le pays entier pendant des mois et jamais autant de votants ne s'étaient rendus aux urnes. Si l'Ecosse est toujours intimement liée à l'Angleterre, il n'en reste pas moins que les choses ont changé depuis l'annonce de ce résultat et les partisans du « OUI », de moins en moins discrets, ne s'avouent pas vaincus.
Le journaliste interviewe de nombreux écossais, de toutes les strates de la société, chacun ayant son idée et ses convictions sur son pays et son alliance avec l'Angleterre. Les témoignages sont très différents les uns des autres mais on sent quand même que tous – qu'ils soient pour l'indépendance ou non – sont fiers d'être écossais et de leur identité bien marquée. C'est souvent émouvant et toujours très intéressant.

J'ai appris plusieurs choses entre ces pages, à commencer par l'invention du kilt qui date… du XIXe siècle ! Eh oui ! Invention romantique pour accentuer l'image du Highlander rebelle et indépendant, le kilt n'est pas vraiment celui que l'on croit.
J'ai été également surprise de constater qu'une partie de l'Ecosse vivait les mêmes conflits et affrontements que l'Irlande. En effet, les Hébrides Extérieures (îles à l'ouest du pays) sont coupées en deux : au Nord une tradition protestante très stricte (même si les choses changent petit à petit avec l'ouverture sur l'extérieure et donc l'arrivée « d'étrangers ») et au Sud, une tradition catholique un peu plus « souple ». C'est au Nord que l'on retrouve le noyau dur du gaélique écossais même si, là encore, comme pour l'Irlande, la langue perd un peu de son importance au fil des décennies. Malgré tout, des écoles offrent encore l'enseignement uniquement dans cette langue et des effets de mode permettent son expansion au reste du pays (notamment à Edimbourg et Glasgow).
Quant aux habitants des Iles Shetland (tout au Nord), ils se sentent plus norvégiens qu'écossais et vivent un quotidien légèrement différent. Cela dit, l'arrivée massive de touristes et de nouveaux habitants séduits par la tranquillité des lieux, tendent à changer un peu la donne.

Je ne vous dévoile pas toutes les informations et tous les secrets contenus dans ce court essai, je vous invite plutôt à y jeter un oeil et même à vous y plonger sérieusement, ça vaut le coup !
Le seul regret que je pourrais apporter à ma lecture réside dans un petit détail : l'absence d'annexes à la fin. Une liste de livres, films ou encore musiciens écossais, aurait largement été la bienvenue à mon goût. Histoire de prolonger un peu le voyage et de gratter un peu plus du côté de cette fascinante nation écossaise…

Un peu moins de 150 pages pour (re)découvrir l'Ecosse et ses sympathiques écossais. Généralement soumis à l'image des Highlanders en kilt, le pays joue des préjugés et les entretient, fier d'être une nation grande et forte, bien différenciée de l'Angleterre malgré les liens intimes entretenus avec elle. J'ai appris de nombreuses choses et ai été surprise par bien d'autres… et j'en redemande ! Il ne me reste plus qu'à aller fouler les berges des lacs embrumés !
Lien : http://bazardelalitterature...
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Dans ce livre, on parle peu des paysages, de ces landes et de ces collines qui jalonnent ce territoire austère. On n'évoque guère plus les nombreux lacs, dont certains ont des mystères bien dissimulés. Quant au whisky et à ses grandes maisons qui font la réputation de cette Nation, il n'en n'est dit un seul mot.
En même temps, ce sont des choses que l'on connait plus ou moins.

Par contre, des gens divers et variés, on en croise. Ce sont eux que Étienne Duval visitent. A Glasgow, l'ouvrière ou à Édimbourg la nantie, on parle de l'autonomie ou de l'indépendance de l'Écosse. Dans les îles Shetland, on se préoccupe davantage des gisement de pétrole offshore que de politique. A contrario, dans les Hébrides (Nord Ouest), l'isolement est tel que le gaélique est encore bien présent (langue très peu parlée par ailleurs) et les traditions restent bien ancrées.
Étienne Duval évoque de nombreuses histoires telles que ce milliardaire qui a acquis un gros complexe de golf et se trouve buté dans son développement par un petit propriétaire.
Que de clins d'oeil sur un Société qui ne s'est jamais renfermée sur elle-même. D'ailleurs,les Écossais sont nombreux à Londres, au Canada ou en Australie.
L'Ecosse, une Nation froide et austère...sans doute, mais qui a l'envie de s'ouvrir et de sortir de ses vieilles traditions classiques.
A découvrir pour ceux qui ont l'envie d'aller sur ces lieux.
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« Nous connaissons tous l'Écossais version carton-pâte : ses longs cheveux roux flottant au vent, drapé dans son kilt, fougueux et forcément celte, il habite de préférence une lande brumeuse hérissée de châteaux, il est pauvre, digne, héroïque, accessoirement pingre, et opprimé depuis toujours par le colonisateur anglais ». Peut-être avons-nous à peu près tous cette image-là de l'Ecossais.
Dans son ouvrage, Etienne Duval nous prouve combien ce peuple représente autre chose que cela. Un peuple, assoiffé d'indépendance, volontaire et attaché à ses valeurs familiales, qu'elles soient d'ordre patrimoniales ou humaines ; un peuple secoué par son histoire, emplie de mythes et de conflits. Mais un peuple qui avant tout doit faire avec.
Bien loin de ces nombreux clichés, les écossais souhaitent surtout conserver leurs valeurs, au milieu de terres si mystérieuses. On entend presque résonner les voix des chants celtes au fil des pages.
Le gaélique poursuit sa route sur les chemins tracés par les célèbres Highlanders. Pour ne rien oublier de toute sa richesse culturelle, le peuple écossais démontre sans cesse, qu'à leur seule force d'amour pour leurs racines et leur passé, ils sont capables de conserver un espace fait de légendes et de mystères. Leurs traditions diminuent certes et ils le savent, mais ils savent aussi qu'elles ne disparaitront jamais complètement.
Et cette Histoire, aussi longtemps qu'elle rayonnera, continuera d'alimenter les esprits, les réflexions et d'attirer les visiteurs, de Knoydart à Édimbourg …




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Ce volume de la collection "lignes de vie d'un peuple" s'attache à dessiner le portrait des Écossais à travers le prisme des sciences humaines ou les interviews de quelques personnages emblématiques. Histoire, sociologie, littérature nous permettent peu à peu de mieux appréhender ce peuple qui se définit autant à travers ses mythes que par opposition à son voisin anglais. L'auteur met à mal certaines images romantiques (l'esprit des Highlands ou les célèbres kilts et leur tartan) et apporte d'intéressants éléments de réflexion pour expliquer la montée de l'indépendantisme écossais. Un portrait passionnant en 150 pages.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je me sens très proche des Anglais. Je suis pratiquement naturalisé, dit-il avec une pointe d'ironie. Mais nous sommes assez fiers de nos origines. Si on me demande de dire qui je suis, je dis que je suis écossais. Lorsqu'on va voir un match international de rugby, on ne se pose pas la question de savoir dans quel camp on est.
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Dans l'île où j'ai grandi, l'alcool fait partie intégrante de la culture locale et ce, de façon endémique. [...] C'est un problème fréquent dans les îles et les Highlands. il y a plusieurs raisons différentes : les longs hivers, les nuits froides, l'ennui, notre côté introverti, notre manque de confiance en nous-mêmes...
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Sir Tommy Macpherson est le britannique le plus décoré de la Seconde Guerre mondiale, ses exploits de commando sont légendaires. Parachuté sur Aurillac en 1944 avec un camarade français, il provoque l'incrédulité de ses hôtes : "Chef, s'exclame l'un deux. Il y a un officier français, et il est venu avec sa femme !"
Tommy avait tenu à sauter sur la France en kilt. Par bravade, mais aussi pour impressionner les indécis. Il réussit à leur faire croire qu'il avait derrière lui tout un régiment de "diables en jupe", comme on appelle, depuis le temps de l'Empire, les régiments écossais.
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"Je suis un Highlander. Les Highlanders sont honnêtes : je ferai toujours plus confiance à un Highlander qu'à un autre. Et je parle le gaélique chaque fois que j'en ai l'occasion."
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Nous n'habitons pas au bout du monde, nous sommes au cœur même du bout du monde.
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