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Critique de Dionysos89


Les fictions, et notamment les bandes dessinées, mettent rarement en scène le monde du cyclisme ; Les Porteurs d'eau en est pourtant une, de Fred Duval et Nicolas Sure chez Delcourt dans la toujours inventive collection Mirages.

Deux cyclos en galère
Deux jeunes coureurs de la région lyonnaise, le prometteur Jérôme Pignon et le mineur Florian Cornu, sont à Maubeuge pour se fournir en médicaments interdits dans la pratique sportive, des produits dopants donc. Leur rendez-vous avec la mafia wallo-russe, qui leur sert de fournisseur, tourne au fiasco. Désormais, la police les poursuit pour coincer ce réseau de dopage et la mafia les poursuit pour récupérer son argent et les faire taire. Autant dire qu'avec leur profil, leur maigre débrouillardise et leurs désavantages, ils ne vont pas faire long feu s'ils ne sont pas aidés !

Un thriller classique
La quatrième de couverture promet une « poursuite tragi-comique ». La poursuite est belle et bien là, mettant en scène des étapes dignes du Tour de France, même si cela se fait en voiture, mais finissant tout de même au fameux mont Chauve, le mont Ventoux. Par contre, on est clairement dans le tragique tout du long, avec un sens du comique bien absent – ce n'est pas grave pour l'histoire, mais il faut savoir à quoi s'attendre. Les affres du sport professionnel sont rappelés de nombreuses fois, ce qui n'est pas un mal, rien que pour rappeler que derrière les cyclistes professionnels, il y a des humains et des familles qui les soutiennent, voire qui doivent les supporter tant bien que mal.

Un décor relativement absent
Ce mal-être peut se ressentir dans les péripéties rencontrées, mais aussi dans le graphisme choisi. Clairement, nous ne sommes pas dans du dessin flamboyant avec des couleurs vives et chatoyantes. Nicolas Sure se concentre sur les expressions – souvent dépitées – des personnages, au point parfois de négliger le décor (alors que quand on pense cyclisme, on pense aussi aux décors parcourus), sauf un peu le mont Ventoux à la toute fin. En somme, la partie graphique fait le job, mais on ne rentre pas dans l'histoire par cet aspect-là.

Les porteurs d'eau n'est donc pas la bande dessinée qui marque, malgré un sujet intéressant ; nous avons davantage là un thriller sympathique sur les routes françaises avec une fin bon enfant.

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