- Un nénuphar double sa taille chaque jour. Sachant qu'il recouvrira le bassin en cent jours, combien lui en faudra-t-il pour couvrir la moitié ?
- Cinquante !
- Et toi, Fanette ?
- J'en sais rien...Cinquante ! Comme Vincent !
- Tout faux ! Vous voulez la solution ?
- On s'en moque, laisse-moi peindre !
P.-79-
C'est cela vieillir : voir mourir les autres...
Il n'y a pas d'amour heureux... À l'exception de ceux que notre mémoire cultive.
Les gens, au fond, admirent les fous.
Moi ce que je cherche, c’est une boîte à chaussures remplie de vieilles photos...Il parait que maintenant, toute une vie de photos peut tenir sur une clé USB de la taille d’un briquet ! Alors, moi, je cherche une boîte, mais vous, quand vous aurez mon âge, vous chercherez un minuscule briquet ! C’est ça, le progrès !
Le génie emmerde ceux qui n'en n'ont pas, c'est à dire presque tout le monde! Le génie t'éloigne de ceux que tu aimes et rend les autres jaloux, tu comprends?
Je suis née ici, à Giverny, en 1926, l'année de la mort de Claude Monet.
pendant presque 50 ans après sa disparition, ces jardins ont été fermés, oubliés, abandonnés...
Aujourd'hui, la roue a drôlement tourné et chaque année, c'est des dizaines de milliers de Japonais, d'Américains, de Russes ou d'Australiens qui traversent la planète pour flâner dans Giverny...le jardin de Monet, c'est un temple, une Mecque, une cathédrale...
C'est étrange, vouloir quitter Giverny, vous ne trouvez pas ? Toutes les trois pensaient que le village était une prison, un grand et beau jardin, mais grillagé... Comme le parc d'un asile. Un trompe-l'œil. Un tableau dont il serait impossible de déborder du cadre.
Trois femmes vivaient dans un village...
La première était méchante...
La deuxième était menteuse...
La troisième était égoïste.
On croit qu'on est au centre du monde, qu'on vaut le déplacement, comme on dit. Mais c'est le paysage, le décor qui finit par vous dégouliner dessus...une sorte de vernis qui vous fixe, un vernis quotidien de résignation.