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EAN : 9782070531981
144 pages
Gallimard (24/02/1994)
4/5   8 notes
Résumé :
Trois siècles après Christophe Colomb, l'Amérique est toujours un «Nouveau» Monde, l'Indien un inconnu. Quand Alexandre de Humboldt y débarque, en 1799, tout reste à faire :
- inventorier la faune et la flore,
- analyser les climats et la géologie,
- remonter les fleuves géants, gravir les cordillères,
- les volcans andins et les pyramides mexicaines... et s'élever enfin contre l'esclavage.
C'est cette expédition - la première ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les petits livres de la collection Découvertes Gallimard sont toujours de véritables pépites passionnantes. Alliant un texte court et précis et une riche iconographie, plus une annexe d'archives, le tout dans un petit format, ils nous permettent de découvrir un sujet ou une personnalité de façon rapide et pédagogique.

Ici il s'agit d'Alexander von Humboldt, malheureusement assez méconnu du grand publique de nos jours, qui fut l'un des plus grands scientifique de son temps, voir même de tous les temps. Je ne le connaissais pas moi-même avant de croiser son nom à plusieurs reprises dans divers ouvrages depuis que je m'intéresse aux grandes découvertes et aux grands explorateurs, et notamment à travers le célèbre courant marin qui porte aujourd'hui son nom. J'ai vite voulu en savoir plus sur lui et lorsque j'ai vu qu'il y avait un Découverte Gallimard lui étant dédié j'ai évidemment foncé.
Et ce qu'on en apprend est stupéfiant.
Alexander von Humboldt fut un scientifique absolument hors du commun. Né en Prusse en 1769, sa zone d'activité donne le vertige : botaniste, explorateur, géographe, océanologue, météorologue, climatologue, astronome, écrivain et j'en passe, la liste est encore longue, bref un naturaliste des plus complet. Il marquera surtout les esprits et son temps par son voyage en Amérique en 1799, qui durera près de quatre ans et qui lui vaudra par l'auteur le qualificatif de « second découvreur de l'Amérique ». Car depuis sa découverte deux siècle auparavant le nouveau continent était resté quasi inconnu car inexploré.
Aux côtés de son ami et également botaniste de renom, Aimé Bonpland, ils vont parcourir les terres les plus reculées du continent afin d'en recenser pour la première fois toute la faune et toute la flore, et plus largement tout ce qui pourra être mesuré et répertorié ! Car c'était là l'une des ambitions de sa carrière et de sa vie ; étudier, rassembler et mettre en lien tous les phénomènes terrestres. Et c'est ce qu'il tentera de faire dans les ouvrages qu'il rédigera et qui l'occuperont toute sa vie durant.

Humboldt, bien que Berlinois de naissance et d'origine, tombera amoureux de Paris, ville dans laquelle il passera une large partie de sa vie. Après l'Amérique, il continuera à voyager inlassablement, à travers l'Europe, mais aussi l'Asie, et tant qu'aristocrate Prussien et proche du roi, il nouera des relations diplomatiques avec presque tous les pays qu'il foulera, toujours accueilli en star et reçu avec les honneurs partout. Il fut ami avec tout ce que l'Europe pouvait compter de grands scientifiques et de grandes personnalités et reçut durant sa vie un nombre de distinctions proprement incalculables ! C'est incroyable de constater que sa renommé était aussi immense et internationale, et tout autant de réaliser qu'il n'est aujourd'hui connu que des initiés.
L'ouvrage est sous titré « savant-citoyen du monde » et ce n'est pas pour rien, car ce que ce livre nous apprend également c'est qu'il fut un scientifique dont la conscience humaniste était particulièrement aiguë. Non seulement il se sentait citoyen du monde mais partout où il est passé il fut profondément choquée par l'esclavage et l'asservissement qu'il réprouvait. Ce qui j'ai particulièrement aimé c'est que le livre est parsemé de beaucoup de citations d'Humboldt lui-même et au travers de celles-ci on ressent sa pensée, sa vision du monde humaniste. Bref, un homme qui a eu une vie extraordinaire, passionnante et incroyable, que j'ai été enchantée de découvrir.

Comme toujours avec les Découvertes Gallimard, l'iconographie est absolument sublime, très large, très variée, et surtout très utile dans des thèmes comme ici scientifique ou en lien avec l'exploration car elles nous permet de visualiser un sujet effectivement visuel (faune, flore, terres, etc). Et comme d'habitude également l'ouvrage se termine avec une annexe de textes permettant un éclairage supplémentaire sur le sujet.

Alexander von Humboldt fut un savant comme rarement l'histoire en a produit et qui mérite de retrouver plus de lumière, et ce livre le lui rend très bien.
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Une bibliographie de la vie passionnante d'Alexandre de Humboldt.
Il s'intéressa à toutes les sciences naturelles, c'est-à-dire les sciences expliquant la nature : physique, chimie, géologue, géographie, climatologie, botanique, un peu la zoologie et même très peu de paléontologie (Mammouth en Russie).
Pour cela il entreprit plusieurs voyages où il fit des observations scientifiques, de nombreux dessins, des analyses.
En-dehors de son côté scientifique, il eût quelques rôles politiques notamment diplomatique mais aussi contre l'esclavage. En effet colle d'autres naturalistes explorant d'autres pays (notamment Darwin), il trouvait l'esclavage inhumain et sans fondement.
D'ailleurs les différents régimes politiques et les guerres en Europe après sa mort, ne lui ont pas permis de rester dans les mémoires à la hauteur de ses travaux, découvertes et écrits.
C'est un livre bien fait, bien illustré, ici avec certaines illustrations des livres d'Humboldt lui-même, très intéressant.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Fidèle à la méthode rationaliste d'analyse, Humboldt montre sa perplexité devant les «accidents» du développement du monde physique et de l'histoire humaine.
Il n'est point question, dans cet essai sur la physique du monde [Cosmos], de réduire l'ensemble des phénomènes sensibles à un petit nombre de principes abstraits, ayant leur base dans la seule raison. La physique du monde, telle que j'entreprends de l'exposer, n'a pas la prétention de s'élever aux périlleuses abstractions d'une science purement rationnelle de la nature ; c'est une géographie physique réunie à la description des espaces célestes et des corps qui remplissent ces espaces. Etranger aux profondeurs de la philosophie purement spéculative, mon essai sur le Cosmos est la contemplation de l'univers, fondée sur un empirisme raisonnée c'est-à-dire sur l'ensemble des faits enregistrés par la science, et soumis aux opérations de l'entendement qui compare et combine. C'est dans ces limites seules que l'ouvrage que j'ai osé entreprendre rentre dans la sphère des travaux auxquels a été vouée la longue carrière de ma vie scientifique. Je ne me hasarde pas dans une sphère où je ne saurais me mouvoir avec liberté, quoique d'autres puissent à leur tour s'y essayer avec succès. L'unité que je tâche d'atteindre dans le développement des grands phénomènes de l'univers est celle qu'offrent les compositions historiques. Tout ce qui tient à des individualités accidentelles, à l'essence variable de la réalité, qu'il s'agisse de la forme des êtres et du groupement des corps, ou de la lutte de l'homme contre les éléments et des peuples contre les peuples, ne peut être déduit des idées seules, c'est-à-dire rationnellement construit.
Je crois que la description de l'univers et l'histoire des hommes se trouvent placées au même degré d'empirisme ; mais en soumettant les phénomènes physiques et le événements au travail de la pensée, et en remontant par le raisonnement aux causes, on se pénètre de plus en plus de cette antique croyance, que les forces inhérentes à la matière et celles gui régissent le monde moral exercent leur action sous l'empire d'une nécessité primordiale, et selon des mouvements qui se renouvellent périodiquement, bien qu'à des intervalles inégaux. C'est cette nécessité des choses, cet enchaînement occulte, mais permanent, ce retour périodique dans le développement progressif des formes, des phénomènes et des événements, qui constituent la nature obéissant à une première impulsion donnée. La physique, comme l'indique son nom même, se borne à expliquer les phénomènes du monde matériel par les propriétés de la matière. Le dernier but des sciences expérimentales est donc de remonter à l'existence des lois, et de les généraliser progressivement. Tout ce qui va au-delà n'est pas du domaine de la physique du monde, et appartient à un genre de spéculations plus élevées.
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Humboldt, fidèle aux idées de la Révolution française, sera toujours indigné par l'institution de l'esclavage. S'il préconise une abolition progressive de l'esclavage aux colonies, il réclame la suppression immédiate du "lâche et abominable commerce", car "la traite n'est pas seulement barbare, elle est aussi déraisonnable".
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Il note que «les singes sont d'autant plus tristes qu'ils ressemblent plus à I'homme. Leur gaieté pétulante diminue à mesure que leurs facultés intellectuelles paraissent plus se développer».
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On dit souvent en société, que je m'occupe de trop de choses à la fois, de botanique, d'astronomie, d'anatomie comparée. Mais peut-on interdire à l'homme d'avoir le désir de savoir, d'embrasser tout ce qui lenvironne ? Pour un voyageur, la variété des connaissances est indispensable.
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«Tout le monde matériel, tout ce que nous savons aujourd'hui des phénomènes des Cieux et de la Terre, depuis les nébuleuses jusqu'à la géographie de la mousse qui croît sur les rochers de granit, voilà ce que j'ai l'extravagante pensée de concentrer dans un seul ouvrage et encore, dans un ouvrage qui, pour la vivacité de la forme, captive l'esprit et le cœur.»
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